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Le paradoxe de la productivité au Canada

Un parcours vers la croissance de l'innovation et de la productivité au Canada.

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Qu’est-ce que le paradoxe de la productivité du Canada?

Reconnu pour l’abondance de ses ressources naturelles, sa main-d’œuvre hautement qualifiée, ses institutions solides et ses capacités de recherche, le Canada fait face à un défi économique pressant : un écart de productivité persistant.

Malgré ces avantages le Canada est déphasé par rapport à ses semblables en croissance de la productivité et performance économique fondée sur l’innovation. Cette brèche a ralenti la capacité du Canada à réaliser pleinement son potentiel économique et soulevé des préoccupations au sujet de sa compétitivité à long terme.

Ce paradoxe a longtemps préoccupé décideurs politiques, économistes et chefs d’entreprises. La première sous-gouverneure de la Banque du Canada Carolyn Rogers a récemment fait ressortir l’urgence du problème : « On a tous vu des panneaux qui disent ‘En cas d’urgence, casser la vitre’. Eh bien c’est le temps de la casser. » L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) prédit que le Canada sera au dernier rang du rendement des pays membres avancés au cours des quatre prochaines décennies, tel que mesuré par le PIB réel par habitant.1

Le litige récent au sujet des tarifs entre le Canada et les États-Unis menace considérablement la productivité du Canada. Des perturbations dans les chaînes d’approvisionnement, une augmentation des coûts et une inflation plus marquée sont à prévoir si les tarifs sont appliqués. Ces événements ne font qu’accentuer cet urgent besoin : les entreprises doivent agir tout de suite en instaurant des stratégies pour améliorer la productivité et la résilience.

Ci-après, nous examinons les facteurs qui contribuent au paradoxe de la productivité du Canada. Nous en explorons les causes sous-jacentes telles que l’adoption médiocre des technologies, les investissements insuffisants en recherche et développement et les obstacles culturels à l’innovation. Ce rapport, élaboré au moyen d’observations collaboratives de professionnels de premier plan de notre firme, propose des recommandations exploitables et déploie un parcours pour mousser la productivité. Nous nous concentrons sur des solutions concrètes qui misent sur les technologies, cultivent une main-d’œuvre hautement efficace et simplifient les opérations pour augmenter le rendement afin que votre entreprise puisse être compétitive dans l’économie mondiale.

BDO se consacre à habiliter les entreprises canadiennes. Pour vous aider à mettre en œuvre les recommandations décrites dans ce rapport nos professionnels chevronnés sont prêts à travailler avec vous. Nous offrons une suite complète de services conçus pour soutenir les entreprises à toutes les étapes de leur parcours, de l’élaboration initiale des stratégies jusqu’à la mise en œuvre à grande échelle et au delà.

Qu’est-ce que la productivité?

La productivité est une mesure du rendement économique qui reflète la quantité de produits qu’une économie atteint selon une quantité donnée d’intrants. Bref, elle mesure ce qu’on peut produire avec les ressources dont on dispose.

Un homme d’affaires appuyé contre un mur dans un décor de bureau parle au téléphone cellulaire.

Principales mesures de la productivité

La productivité peut se mesurer de diverses façons, notamment ces deux mesures répandues :

C’est le rapport entre la production et les entrées de la main-d’œuvre, ou le PIB par heure travaillée. Un taux de productivité plus élevé veut dire que les travailleurs produisent plus de valeur pour une économie.

Elle considère plus d’un intrant à la fois, par exemple la main-d’œuvre et les biens capitaux, et mesure le rendement d’ensemble d’une économie.

Pourquoi la productivité est-elle importante?

C’est un moteur essentiel de la croissance économique et de la prospérité. Contrairement à ce qu’en disent certains, améliorer la productivité ne veut pas dire qu’il faille travailler plus fort ou plus longtemps. Il s’agit plutôt d’améliorer la production par heure de travail. Une économie plus productive peut :

Une plus grande productivité de la main-d’œuvre correspond à une augmentation du revenu par personne, ce qui favorise un niveau de vie plus élevé.

En produisant davantage avec moins de ressources les économies peuvent croître plus vite et créer des occasions d’emplois plus payants pour des travailleurs plus qualifiés.

L’économie productive peut absorber une augmentation de la demande avec moins de risque d’inflation.

Une production plus élevée peut alléger le besoin d’un financement plus élevé des services publics comme les soins de santé et l’éducation, et traiter de problèmes pressants comme l’atteinte des objectifs climatiques du Canada.

État de la productivité du Canada

Depuis de récentes décennies la croissance de la productivité de la main-d’œuvre du Canada est déphasée par rapport à celle des États-Unis et d’autres économies avancées. Cet écart est évident dans certains secteurs clés :

Pour comparer le Canada à d’autres pays, surtout aux États-Unis, il est important de noter les différences dans la taille et la composition de leurs économies, aggravées encore plus par leurs réalités géographiques et climatologiques distinctes. Des facteurs comme la taille géographique immense du Canada— qui entraîne des coûts de transport et des défis de logistique dans certaines régions, de même que les répercussions de températures hivernales rigoureuses sur l'infrastructure et la productivité— présentent des défis uniques, difficiles à relever. Malgré ces différences, il y a beaucoup de place pour l’amélioration. Colmater ces brèches sera vital pour augmenter la productivité et le rendement économique du Canada.

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Comprendre les défis de productivité du Canada

Plusieurs grands défis nuisent à la croissance de la productivité au Canada. En les examinant nous pourrons mieux comprendre les obstacles auxquels sont confrontées les entreprises canadiennes et identifier des solutions stratégiques pour les surmonter.

numéro 1

Investissement en R&D insuffisant

Comparativement à nos semblables dans le monde les investissements en R&D du Canada en pourcentage du PIB sont déphasés. Cette lacune contribue largement à la déficience de la productivité du Canada.

Les investissements des gouvernements en R&D ont reculé par rapport à des pays semblables.7 Or, leur rôle est vital pour pousser l’innovation et soutenir la croissance économique à long terme en finançant des domaines de recherche que le secteur privé pourrait avoir ignorés.

Dans le même ordre d’idées, les investissements commerciaux en R&D ont chuté au cours des 20 dernières années comparativement à des pays semblables.8 Les entreprises canadiennes, surtout les PME, manquent souvent de ressources et d’incitatifs pour investir en R&D. Des facteurs comme une culture frileuse, un accès limité aux capitaux et une concentration sur des gains de court terme peuvent faire obstacle à l’investissement en R&D.

Des changements récents au programme d’encouragements fiscaux Recherche scientifique et développement expérimental (RS&DE) annoncés dans l'Énoncé économique de l'automne de 2024 ont apporté des améliorations appréciées au financement de l’innovation au Canada. Ces changements visent à stimuler l’activité en R&D et soutenir les entreprises en développement et commercialisation de nouvelles technologies.

Une augmentation de l’investissement en R&D est essentielle pour que le Canada puisse favoriser l’innovation, améliorer la productivité et faire concurrence de manière efficace sur le marché mondial. L’entreprise qui priorise la R&D peut récolter des avantages considérables, notamment :

  • La différentiation du produit
  • Une compétitivité raffermie
  • L’amélioration du rendement et de la productivité
  • Une croissance à long terme
  • Une résilience économique

La performance du Canada en propriété intellectuelle frôle le dernier rang parmi les pays semblables, juste au dessus de l’Italie et de la Chine.9 Les investissements dans des technologies qui augmentent la productivité comme la machinerie, l’équipement et la propriété intellectuelle améliorent directement la capacité productive du travailleur. 

Bien que la stratégie en matière de propriété intellectuelle du Canada soit un premier pas positif, il faut en faire plus pour protéger la propriété intellectuelle et assurer la compétitivité du Canada dans l’économie mondiale.

Deux hommes d’affaires sont vus à travers un mur de verre.

numéro 2

L’adoption médiocre des technologies

Le Canada accuse un retard sur d’autres pays de l’OCDE dans l’adoption des technologies avancées, notamment les technologies de l’information et des communications (TIC), la robotique et l’intelligence artificielle (IA). Par exemple, les investissements dans les TIC en tant que pourcentage du PIB en 2021 étaient plus bas au Canada (2,5 %) par rapport aux États-Unis (3,7 %).10 Investir dans les TIC occupe une place de choix pour pousser la productivité multifactorielle et améliorer la compétitivité du Canada.

Bien sûr, le Canada compte de nombreuses entreprises innovantes. Toutefois, plusieurs facteurs ont entravé l’adoption de nouvelles technologies d’un océan à l’autre. Le manque d’incitatifs ou de soutien des gouvernements pour l’adoption des technologies est un obstacle considérable.

Le Programme d’adoption du numérique pendant la pandémie, qui a consenti du financement aux entreprises pour des consultations en technologie a témoigné des retombées positives de ce genre d’initiatives. Hélas, la cessation de ce financement a mis fin à l’élan d’organisations qui cherchent à passer à l’infonuage, à augmenter la résilience ou à raffermir leurs capacités en cybersécurité.

Les innovations fondées sur l’IA, plus particulièrement les grands modèles de langage, sont prometteuses pour augmenter la productivité, réduire les coûts et mousser la croissance économique. Le Canada est fier de son écosystème d’IA générative concurrentiel à l’échelle mondiale, avec une importante concentration de talents en IA et d’investissements en capital de risque. Les entreprises canadiennes accusent néanmoins un retard sur leurs semblables en adoption de l’IA. À 22 % le taux d’adoption de l’IA au Canada est au second rang le plus bas parmi les pays du G&.11 Cette lacune peut être attribuable au fait que l’économie du Canada compte de nombreuses PME qui peinent à mettre en place et à faire évoluer les technologies de l’IA à cause de contraintes en matière de ressources. À mesure que l’IA et les technologies émergentes deviennent plus accessibles et refondent le fonctionnement des entreprises en créant de nouveaux emplois et de nouvelles tâches, il est d’une importance capitale qu’un plus grand nombre de sociétés adoptent la technologie.

numéro 3

La composition industrielle

L’économie du Canada comprend un vaste secteur de ressources naturelles, qui pourrait poser des défis uniques pour la croissance de la productivité : L’économie du Canada comprend un vaste secteur de ressources naturelles, qui pourrait poser des défis uniques pour la croissance de la productivité :

Les prix des ressources naturelles peuvent être extrêmement volatils. Ils peuvent nuire à la rentabilité d’industries connexes et créer de l’incertitude économique.

L’extraction des ressources naturelles est une activité à valeur ajoutée peu élevée comparativement à la fabrication ou aux services, ce qui limite le potentiel de gains de productivité.

Miser fortement sur les ressources naturelles peut entraîner des défis structurels, par exemple concentrer l’activité économique dans certaines régions et créer une dépendance sur les marchés mondiaux des produits de base.
Des arbres et le ciel se reflètent sur une structure de verre.

La composition de l’économie du Canada a une incidence sur tous les niveaux de productivité. Par exemple, augmenter la part des travailleurs d’industries qui affichent des niveaux de productivité de la main-d’œuvre supérieurs à la moyenne peut augmenter l’ensemble des niveaux de productivité tandis qu’une diminution de la part de la main-d’œuvre peut réduire l’ensemble de la productivité.13

Comme bien d’autres pays, le Canada vit des changements structurels majeurs, dont la transition verte, la refonte du commerce mondial et l’augmentation de la numérisation et de l’utilisation de l’IA. Ces transformations représentent à la fois des occasions et des défis pour augmenter la productivité.

Le discours de la première sous-gouverneure de la Banque du Canada Carolyn Rogers a aussi mentionné ceci :

« Améliorer la productivité ne veut pas dire éliminer des sections entières de l’économie et dire aux travailleurs qu’ils doivent apprendre une nouvelle série de compétences. Il faut plutôt se concentrer sur la source des industries futures de valeur élevée : technologies propres, technologies océaniques et agrotechnologie. Et assurer que les bons incitatifs sont en place pour permettre aux entreprises de ces industries de croître et de prospérer. »
Carolyn Rogers, la première sous-gouverneure de la Banque du Canada

La transition vers une économie verte

La transition vers une économie plus durable peut être vue comme une occasion de croissance et de productivité pour les entreprises canadiennes. Elles devront innover et adopter de nouvelles technologies pour demeurer compétitives dans l’économie verte. En outre, les travailleurs devront s’adapter aux exigences de cette transition en matière de compétences.

La menace des tarifs et politiques commerciales protectionnistes du président Donald Trump pourrait ralentir cette transition. Coûts plus élevés, commerce transfrontalier incertain et réduction de l’accès au marché pourraient nuire aux investissements dans les technologies propres émergentes et ralentir le progrès vers une économie plus verte, avec des répercussions éventuelles sur la productivité du Canada. Pour atténuer ces risques et raffermir leur résilience les entreprises devraient songer à diversifier leurs relations commerciales et réduire leur dépendance aux États-Unis.

numéro 4

Une intensité concurrentielle limitée

De 2000 à 2020,
le Canada a connu un déclin manifeste en intensité concurrentielle.

L’économie du Canada est aux prises avec une concurrence limitée dans certaines industries, plus particulièrement en services de télécommunications et d’information. Un rapport de 2023 du Bureau de la concurrence du Canada révèle un déclin constant et manifeste de l’intensité concurrentielle au Canada entre 2000 et 2020. Cette situation a mené à une diminution des incitatifs en matière d’innovation et d’améliorations de l’efficacité, ce qui a nui à l’ensemble de la productivité du Canada.

L’Enquête sur l'innovation et les stratégies d'entreprise de Statistique Canada a fait ressortir ceci : les entreprises qui font face à de plus nombreux concurrents sont plus susceptibles d’introduire des innovations que celles qui en ont moins. En réponse aux changements dans la concurrence de leur marché principal, plus d’un tiers des entreprises (38 %) ont introduit ou accéléré l’introduction de nouveaux biens ou services tandis que plus de la moitié (55 %) ont réagi en introduisant de nouvelles technologies ou de nouveaux procédés.

Une concurrence limitée peut mener à un lot de conséquences négatives :

Les entreprises peuvent devenir paresseuses et moins portées à investir en R&D ou à adopter de nouvelles technologies.

Sans la pression de concurrents les entreprises peuvent être moins motivées à améliorer leurs opérations et à réduire leurs coûts.

Dans les marchés de moindre concurrence les entreprises pourraient avoir plus de pouvoir sur les prix, qui seraient donc plus élevés pour le consommateur.
Un homme d’affaires regarde un autre édifice à travers une fenêtre. Son image se reflète dans la fenêtre.

numéro 5

Obstacles culturels à l’innovation

Une culture frileuse et la peur de l’échec chez les entrepreneurs et les entreprises peuvent gêner considérablement l’innovation dynamique et les investissements dans de nouvelles initiatives. Le bulletin 2024 Innovation Report Card du Conference Board du Canada souligne que plus de la moitié des Canadiens témoins de bonnes occasions de fonder une entreprise s’empêchent d’agir car ils ont peur d’échouer. Cette frilosité est influencée par la perception des conséquences économiques d’un échec commercial, qui peuvent être particulièrement considérables dans le climat économique actuel.

L’entrepreneuriat de démarrage est un des domaines où le Canada excelle. Le pays compte plus d’entrepreneurs ou propriétaires exploitants de nouvelles entreprises que n’importe quel autre pays semblable. Toutefois, les défis perdurent pour rentabiliser les entreprises d’ici et concurrencer à l’échelle mondiale. L’attrait d’écosystèmes d’innovation plus raisonnés, plus particulièrement aux États-Unis, pourrait faire bifurquer les talents et idées entrepreneuriaux du Canada. Pour relever ces défis il est essentiel de fournir aux entrepreneurs les outils, les ressources et le soutien nécessaires pour qu’ils puissent faire croître leurs entreprises et atteindre une échelle mondiale.

Obstacles culturels organisationnels

Les organisations qui ont des problèmes d’innovation et de productivité présentent souvent ces caractéristiques :

  • L’absence de reconnaissance et de rétroaction mine la motivation et l’engagement des employés.
  • Les attentes mal communiquées entraînent de la confusion, de la frustration et un manque d’orientation parmi les employés.
  • Des ressources et outils insuffisants limitent la capacité des employés de bien faire leur travail.
  • L’employé qui ne se considère pas autonome et dont les contributions ne sont pas appréciées pourrait être moins engagé et motivé à innover.

Surmonter la peur de l’échec omniprésente du Canada est essentiel pour stimuler l’esprit entrepreneurial florissant du pays. Amplifier et célébrer les réussites en innovation peut favoriser une culture de l’accomplissement et inspire les innovateurs prometteurs. En incarnant une culture de l’innovation le Canada peut améliorer sa productivité et s’assurer d’un avenir prospère.

numéro 6

Pénurie et déséquilibre des compétences

Les Canadiens sont très scolarisés. La part des Canadiens titulaires d’un diplôme du secondaire dans le groupe des 25-64 ans est passée de 39 % en 1999 à 59 % en 2019, soit la part la plus élevée de l’OCDE et bien au dessus de pays semblables comme les États-Unis (48 % en 2019).14 Toutefois, de nombreux diplômés, surtout en sciences, technologie, ingénierie et mathématiques, sont attirés par des possibilités à l’étranger, ce qui provoque un exode des cerveaux.

« Tous les secteurs vivent une pénurie de talents, mais surtout en technologie. De nombreux diplômés canadiens quittent le Canada et ne pourront pas récolter les avantages de nos investissements en éducation. »
Harry Chana, l’associé et chef, Services en fiscalité internationale et transfrontalière de BDO 

« Les programmes incitatifs qui encouragent les entreprises à conserver leur propriété intellectuelle et leurs dollars d’investissement intérieur auront un effet de cascade positif sur la rétention des talents et la croissance. »

Les niveaux élevés d’éducation ne garantissent pas que les compétences seront pleinement utilisées. En 2019 environ un tiers de tous les travailleurs titulaires d’un diplôme du secondaire avaient des emplois qui n’exigeaient pas d’éducation postsecondaire.15 Ce déséquilibre des compétences indique que même si les travailleurs ont les compétences en demande il se peut qu’ils ne soient pas embauchés dans des emplois appropriés. Mettre l’accent sur les compétences, améliorer la planification de carrière dans les programmes du secondaire et augmenter l’utilisation de programmes d’enseignement coopératif et d’internat peut mieux aligner l’acquisition de compétences avec les besoins du marché.

Le Canada, comme bien d’autres pays, est le théâtre de changements démographiques importants, plus particulièrement avec une population vieillissante. À mesure que la génération du baby-boom continue de prendre sa retraite, le rapport entre les personnes en âge de travailler et l’ensemble de la population diminue. Ce changement pose des défis pour la productivité et la croissance économique à mesure qu’une main-d’œuvre moins importante subvient aux besoins d’une population à la retraite plus grande.

La reconnaissance des titres de compétences est un aspect qu’il faut améliorer. L’immigration est un élément clé de la croissance de la population et de la main-d’œuvre au Canada. Or de nombreux immigrants qualifiés ont du mal à faire reconnaître et utiliser leurs compétences. Le Canada doit simplifier l’évaluation et l’accréditation des compétences étrangères pour augmenter la productivité de la main-d’œuvre immigrante actuelle et améliorer la compétitivité du Canada pour attirer de futurs immigrants.

À travers une fenêtre en verre, trois groupes de gens d’affaires debout se parlent.

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Performance des grandes industries canadiennes

La croissance de la productivité diffère considérablement d’une industrie à l’autre. Elle est influencée par un assortiment de facteurs, notamment la cadence des changements technologiques, la capacité d’automatiser et mécaniser la production et les répercussions des règlements et de la paperasserie. Ci-après, nous explorons les grandes industries, en examinons les défis de productivité et proposons des recommandations pour améliorer la productivité.

ordinateur avec carte et carte de crédit

Secteur des services financiers

Le secteur des services financiers joue un rôle vital dans l’économie canadienne. Il sert de pierre angulaire pour la stabilité financière et la croissance économique. De 2000 à 2019 les secteurs de la finance, de l’assurance, de l’immobilier et de la location/crédit-bail ont affiché un taux de croissance de la productivité de la main-d’œuvre digne de mention de 1,74 %, qui dépasse la moyenne nationale de 0,96 % de tous les secteurs commerciaux.17 Toutefois, dans le contexte des pays membres de l’OCDE, la productivité du secteur se situe dans la moyenne, donc avec un potentiel d’amélioration.18

cible sur un point d'exclamation

Défis du secteur des services financiers

Le portrait réglementaire qui régit le secteur des services financiers est particulièrement exigeant comparativement à celui d’autres industries. Ces règlements sont essentiels pour protéger les consommateurs et maintenir la stabilité du marché. Néanmoins, ils peuvent poser des défis, plus particulièrement dans le contexte de technologies qui évoluent rapidement. Les règlements sont souvent déphasés par rapport aux avancées technologiques comme l’IA générative (IAG), créant un équilibre subtil entre favoriser l’innovation et assurer la conformité. Les organisations doivent adhérer à des normes de confidentialité des données et de conformité tout en favorisant l’innovation et les nouvelles technologies.

Malgré la promesse de l’IAG pour améliorer la productivité, de nombreux établissements financiers de moyenne envergure ne l’ont pas encore pleinement adoptée. Un obstacle commun est le pilote de la validation de concept qui, à cause de l’incertitude réglementaire, échoue à se traduire par une adoption répandue. Pour intégrer ces technologies à la production et en récolter les avantages, les organisations doivent traiter l’infrastructure sous-jacente, la cybersécurité, les considérations éthiques de même que la confidentialité et la protection des données. Investir dans un cadre d’adoption des technologies et favoriser une culture de l’innovation, les établissements financiers peuvent débloquer les gains de productivité que l’IAG propose.

« Pour assurer une adoption réussie des nouvelles technologies il est essentiel de les déployer en portions plus petites et plus fréquentes, et de recueillir une rétroaction continue, a précisé l’associé et chef, Services-conseils de BDO Canada Rishan Lye. En acceptant les imperfections et en maintenant la lancée, les organisations peuvent favoriser une main-d’œuvre plus engagée et plus productive tout en profitant des leçons issues d’une rétroaction suivie ».

Une femme d’affaires debout devant une fenêtre de bureau utilise un téléphone cellulaire.

ampoule avec coche

Recommandations pour mousser l’adoption des technologies et la productivité dans le secteur des services financiers

La façon de faire adopter les innovations et les technologies des établissements de services financiers est particulièrement plus complexe, de l’idéation jusqu’au déploiement et à l’adoption. Pour relever ces défis et améliorer la productivité les organisations devraient considérer ces recommandations :

Effectuer un audit complet des étapes qui interviennent dans l’adoption des technologies et l’innovation. Identifier les étapes inutiles et explorer des façons d’accélérer le processus.

Identifier et ne faire participer à la prise de décisions que les intervenants pertinents pour éliminer les bouchons et les délais.

Favoriser la collaboration et la coordination d’un bout à l’autre de l’organisation pour éviter le dédoublement des efforts et rationaliser les initiatives technologiques.

Instaurer une approche progressive à l’adoption de technologies, déployer les solutions en plus petites parts et incorporer la rétroaction pour raffiner les déploiements subséquents.

Avant d’exposer les nouvelles technologies aux clients externes, les tester à l’interne pour en évaluer l’efficacité et mousser la confiance.

Établir un cadre solide et efficace pour l’adoption des technologies permet aux organisations de miser sur l’infrastructure existante et d’accélérer l’adoption à mesure que de nouvelles capacités émergent.

bras robotique

Secteur manufacturier

Fer de lance de l’économie d’exportation du Canada, le secteur manufacturier joue un rôle clé dans le soutien de la productivité et la compétitivité internationale. La productivité manufacturière a toujours devancé l’économie dans son ensemble. Toutefois, des tendances récentes indiquent un ralentissement de ce taux de croissance. En effet, la productivité de la main-d’œuvre a augmenté à un taux de 0,88 % par année de 2000 à 2019, légèrement en deçà du taux global de croissance commerciale.19

En outre, le Canada est décalé par rapport à ses semblables dans le déploiement de la robotique.20 Cela suggère une occasion ratée de miser sur les technologies pour augmenter l’efficacité du secteur manufacturier.

Le secteur a été aux prises avec des défis considérables ces dernières années, notamment les répercussions de la COVID 19 et les conflits commerciaux avec les États-Unis, qui ont perturbé les chaînes d’approvisionnement et augmenté les coûts pour les fabricants canadiens.

Répercussions de la COVID-19 sur le secteur manufacturier

La pandémie de COVID-19 a été un coup dur pour le secteur manufacturier canadien. Les chaînes d’approvisionnement ont été perturbées, les coûts ont augmenté et les entreprises ont été forcées de prioriser la survie à court terme plutôt que les investissements à long terme. La situation est maintenant stabilisée et les fabricants retrouvent leur souplesse financière pour réinvestir dans les technologies avancées et la R&D.

« Ces trois ou quatre années ont été dures pour les fabricants. Ils ont fait face à une multitude de défis dont des interruptions dans les chaînes d’approvisionnement, des coûts en hausse et des incertitudes opérationnelles. Ceux qui ont investi l’ont fait par nécessité plutôt que par stratégie d’investissement proactive. »
Jesus Barrow_upwardallesteros, l’associé, Services-conseils, secteur national de la fabrication et de la distribution de BDO Canada

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Défis du secteur manufacturier

Le secteur manufacturier a été aux prises avec une pénurie de main-d’œuvre constante, intensifiée par deux phénomènes qui sont apparus pendant la pandémie de Covid-19.

La grande démission

De nombreux travailleurs ont réévalué leur approche du travail et leurs priorités, ce qui a entraîné une vague de démissions dans plusieurs industries dont celle de la fabrication.

Une main-d’œuvre vieillissante

Un grand nombre de travailleurs manufacturiers ont pris leur retraite ou s’approchent de l’âge de la retraite, ce qui provoque un manque de talents à mesure que des travailleurs chevronnés quittent les effectifs.

Une importante pénurie de main-d’œuvre jumelée à des effectifs non qualifiés et non formés a ralenti la productivité et la compétitivité du secteur. Investir en formation et augmenter les compétences de même qu’adopter l’automatisation et les technologies avancées sera essentiel pour renouveler et augmenter les effectifs, améliorer l’efficacité et aider le secteur à se mettre à niveau. Retarder ces investissements pourrait élargir la brèche entre le secteur manufacturier canadien et ses concurrents mondiaux.

La paperasserie et le portrait réglementaire des paliers municipaux, provinciaux et fédéral peuvent créer d’importants obstacles pour les fabricants au Canada. Par exemple, le parcours vers la construction de nouvelles installations au Canada est souvent synonyme de procédures plus complexes et plus chronophages comparativement à celles des États-Unis, ce qui a des répercussions sur la compétitivité du pays. La collaboration entre les industries et les gouvernements est essentielle pour améliorer la coordination, harmoniser les processus et accélérer les investissements. En outre, à cause de la menace des tarifs du président Trump, il a été question récemment de retirer les barrières commerciales interprovinciales et d’améliorer la cohérence des normes pancanadiennes. Ces efforts peuvent raffermir la position du Canada en tant que destination attrayante pour les investissements locaux et internationaux.

ampoule avec coche

Recommandations pour mettre en valeur la productivité dans le secteur manufacturier

Tirer parti des programmes fédéraux et provinciaux conçus pour soutenir l’innovation, la R&D et la productivité pour le secteur. Également, optimiser les incitatifs gouvernementaux en RS&DE et les nouveaux crédits d'impôt pour les technologies propres et le captage du carbone.

Le Canada est doté d’un solide secteur de l’éducation supérieure et davantage de fabricants devraient chercher à établir avec lui des partenariats pour élaborer des programmes de formation conçus pour répondre à leurs besoins précis. Il devrait aussi y avoir un effort pour augmenter la connaissance des programmes de formation et initiatives existants pour attirer et perfectionner les candidats. De nombreux programmes de financement et de crédits d’impôt couvrent les frais encourus pour le travail avec des étudiants ou des établissements universitaires.

Le secteur manufacturier est en excellente posture pour profiter du pouvoir transformateur de la technologie. Investir en automatisation, en robotique et en IA peut transformer les tâches administratives et le travail physique pour mousser l’efficacité et la productivité. Bien que l’investissement des gouvernements soit important, l’investissement du secteur privé est nécessaire pour débloquer le plein potentiel du secteur. De nombreuses provinces offrent des crédits pour l’investissement dans les biens d’équipement, la construction ou les nouvelles technologies.

Les entreprises de fabrication font face à une transition générationnelle à mesure que les membres du baby-boom s’approchent de la retraite. De nombreux propriétaires d’entreprises hésitent à investir dans de nouvelles machines ou des technologies quand leur stratégie de sortie est incertaine, ce qui nuit à la croissance et à la compétitivité. Les fabricants doivent régler la planification de la relève et de futurs propriétaires pour assurer le remplacement des actifs, la modernisation et la productivité future.

L’entente commerciale actuelle avec les États-Unis est menacée. Les fabricants doivent donc gérer proactivement les risques associés aux tarifs. Les stratégies clés comprennent notamment évaluer les risques pour cerner les vulnérabilités, optimiser les chaînes d’approvisionnement pour mettre au jour les efficiences et utiliser la mise sur pied de tarifs pour minimiser les coûts. En outre, augmenter et raffermir les relations commerciales avec d’autres pays et promouvoir l’élimination de barrières commerciales interprovinciales pourrait créer un marché intérieur plus résilient et plus homogène, pour arriver à une productivité améliorée et une réduction de la dépendance sur un seul marché. Vous trouverez d’autres détails sur l’atténuation des tarifs et des risques commerciaux ici.

cerveau avec des engrenages

Secteur technologies, médias et télécommunications

Le secteur technologie, médias et télécommunications (TMT) du Canada est un domaine dynamique qui évolue rapidement. Cette industrie englobe la biotechnologie, les produits pharmaceutiques, les technologies de l’information et l’IA. Elle se caractérise par ses innovations de pointe, sa concentration sur la R&D et sa culture d’entrepreneuriat. Le secteur TMT est vital pour la croissance économique du Canada. En effet, il contribue de façon considérable à l’emploi, à l’innovation et aux exportations.

Leçons du secteur TMT

D’autres industries peuvent être avantagées en adoptant les stratégies suivantes du secteur TMT :

Prioriser la R&D est essentiel pour mousser l’innovation et garder une longueur d’avance sur les tendances du marché.

Les adopter peut améliorer l’efficacité, la souplesse et la réponse aux conditions changeantes du marché.

En encourageant l’expérimentation, une attitude de prise de risques et la collaboration, les organisations peuvent créer un milieu de travail plus novateur et plus dynamique.

cible sur un point d'exclamation

Défis du secteur TMT

Malgré ses forces le secteur TMT fait face à plusieurs défis qui pourraient entraver la croissance de la productivité :

Obtenir un financement pour la R&D peut être compliqué, surtout pour les jeunes pousses.

S’orienter dans des cadres réglementaires complexes est chronophage et dispendieux, ce qui ralentit l’innovation et la commercialisation.

Attirer et retenir les meilleurs talents dans ce secteur est concurrentiel à cause de la demande mondiale pour des professionnels qualifiés.

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Recommandations pour augmenter la productivité

Pour relever ces défis et maximiser la productivité du secteur TMT les recommandations suivantes méritent d’être considérées :

L’IA va perturber les industries au cours des 10 prochaines années. Les entreprises de TMT doivent en anticiper le développement et adopter les technologies émergentes pour faire volte-face et garder un avantage concurrentiel sur les possibles perturbations.

Les entreprises de TMT doivent s’assurer de maximiser le soutien pour la R&D, les déductions d’impôt sur le revenu et les crédits offerts par les gouvernements. Tout ça joue un rôle essentiel pour favoriser l’innovation et la croissance.

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Stratégies pour améliorer la productivité commerciale

numéro 1

Augmenter les investissements en R&D

On le sait bien, les dépenses du Canada en R&D sont déphasées par rapport à celles de pays semblables. Les avantages ont été précisés : la R&D rehausse le capital humain, la différentiation des produits, la compétitivité, la productivité et la résilience économique. 

Pour augmenter les investissements en R&D les entreprises peuvent instaurer plusieurs stratégies :

L’étalonnage est un outil précieux pour évaluer les investissements en R&D. En comparant vos dépenses en R&D aux normes de l’industrie et à celles d’entreprises semblables vous pouvez justifier vos demandes budgétaires, identifier les aspects à améliorer et prioriser les projets à fort impact. Cette approche guidée par les données aide à assurer que les investissements en R&D s’alignent avec les objectifs stratégiques et pilotent l’innovation et la croissance.

Les initiatives de collaboration rassemblent les intervenants de l’industrie, les établissements de recherche et le milieu universitaire, les OSBL et les décideurs politiques pour traiter de défis pressants et stimuler l’innovation. Prenons, par exemple, les Grappes d'innovation mondiales du Canada, conçues pour accélérer la croissance, la R&D et le protocole IP dans certaines des industries canadiennes les plus prometteuses.

Les crédits d’impôt RS&DE visent à promouvoir les activités de R&D au Canada. Ils peuvent réduire vos obligations fiscales de manière considérable et fournir un financement précieux pour l’innovation en cours. Outre les crédits d’impôt, les gouvernements proposent souvent des programmes pour soutenir les initiatives de R&D dans des secteurs clés ou pour des projets novateurs précis.

Les entreprises devraient explorer activement la façon dont les technologies avancées peuvent améliorer leurs efforts en R&D. Au moyen d’outils comme l’analytique des données, la simulation et la modélisation, les plateformes de collaboration et l’IA, les entreprises peuvent harmoniser leurs processus de R&D, réduire les délais de commercialisation et améliorer l’efficience et l’efficacité de leurs efforts en innovation.

Une culture collaborative et innovante est essentielle pour stimuler la R&D et favoriser un environnement de travail productif. En encourageant une culture de prise de risque, d’expérimentation et d’habilitation des effectifs, les organisations peuvent créer une ambiance dynamique et créative qui favorise l’innovation et l’amélioration continue. Habiliter les employés à contribuer des idées, à s’approprier les projets et à prendre des décisions peut mener à un engagement plus solide, à une plus grande motivation et au sentiment d’appartenance.

Augmenter les investissements en R&D est essentiel pour que les entreprises canadiennes puissent favoriser l’innovation, améliorer la productivité et se doter d’une compétitivité efficace sur le marché mondial.

numéro 2

Augmenter l’adoption des technologies

Il y a d’importants recoupements entre l’utilisation de technologies avancées et l’augmentation de l’innovation et de la productivité des entreprises.

Rôle du leadership dans la défense des technologies

Les chefs d’entreprise jouent un rôle de premier plan dans la défense des technologies en créant de la valeur et en encourageant l’expérimentation. L’associé et chef national, Services-conseils en technologies de BDO Canada Matt Glenen a fait ressortir l’importance de considérer les technologies et les équipes des TI comme des partenaires stratégiques de l’entreprise. « Un des plus grands obstacles à l’adoption des technologies est le manque de dirigeants qui en comprennent vraiment l’importance, a-t-il précisé. Or, les technologies doivent être considérées comme un déclencheur stratégique et un partenaire de l’entreprise. »

Régler les pénuries de compétences

Les entreprises innovantes et les utilisateurs de technologies avancées ont rapporté des pénuries de compétences à des taux plus élevés (57,2 % et 57,9 %, respectivement) par rapport aux utilisateurs qui n’innovent pas ou qui n’utilisent pas les technologies avancées.24

Une bonne formation des employés est toujours essentielle car les personnes jouent un rôle important dans l’adoption des technologies. Sans elle des problèmes pourraient survenir et nuire à la productivité, ce qui entraînerait une sous-utilisation des solutions technologiques.

Adopter la technologie infonuagique 

Le technologie infonuagique est un outil puissant pour stimuler la productivité et l’efficacité. Consolider l’infrastructure technologique et éliminer les systèmes en place peut aider les entreprises à réduire les coûts des TI et à rationaliser les opérations. Les outils fondés sur l’infonuagique aident les équipes à travailler ensemble peu importe leur emplacement. En outre, les solutions en nuage peuvent automatiser les tâches habituelles et libérer les employés pour qu’il se concentrent sur des activités de plus grande valeur. Adopter l’infonuage peut créer une main-d’œuvre plus productive et plus agile, attirer les meilleurs talents et apporter un avantage concurrentiel.

Adopter la technologie de l’IA  

L’adoption de l’IA et des technologies émergentes va transformer les opérations commerciales, créer de nouveaux emplois et de nouvelles tâches. Avec son écosystème d’IA concurrentiel le Canada est en bonne posture pour profiter de cette occasion. Pour réaliser pleinement le potentiel de l’IA les entreprises doivent adopter ces technologies de manière significative. 

Voici quelques étapes que les entreprises peuvent suivre pour adopter les technologies de l’IA de manière efficace et sûre :

Commencez par identifier les endroits où l’IA peut ajouter le plus de valeur, par exemple, le service clientèle, l’analyse des données ou la gestion de la chaîne d’approvisionnement.

Investissez dans la formation et le perfectionnement pour doter vos travailleurs des compétences nécessaires pour travailler avec l’IA. Ça comprend les compétences techniques, le savoir-faire en matière de données et une compréhension du potentiel et des limites de l’IA.

Travaillez de près avec les équipes de gestion des risques pour élaborer des barrières de sécurité et des directives claires pour l’utilisation sûre d’outils d’IA comme ChatGPT pour en empêcher l’utilisation abusive et protéger les renseignements délicats.

Commencez avec de petits projets pour tâter le terrain. Utilisez les leçons apprises pour raffiner vos stratégies et augmenter les mises en œuvre réussies.

Surveillez constamment la performance des systèmes d’IA et évaluez-en l’impact sur la productivité et l’efficacité. Servez-vous des connaissances acquises pour prendre des décisions informées au sujet de futures initiatives d’IA.

Une femme d’affaires qui tient une tablette est debout à côté d’un édifice à bureaux. Son image se reflète.
Étude de cas : Microsoft 365 Copilot et BDO Canada

L’outil puissant Microsoft 365 Copilot affiche des résultats prometteurs pour améliorer l’efficacité et la productivité des organisations. Au cours de la phase pilote de BDO Canada, 98 % des utilisateurs de notre phase d’essai ont choisi de continuer d’utiliser cet outil, dont plus de 90 % ont rapporté une augmentation marquée de la vitesse d’accomplissement de leurs tâches. Cet exemple fait ressortir les avantages tangibles de l’adoption de l’IA et l’importance d’intégrer ces technologies pour conserver sa compétitivité sur le marché mondial.

numéro 3

Miser sur les partenariats au moyen du capital-investissement et des fusions-acquisitions

Le capital-investissement et les fusions-acquisitions peuvent jouer un rôle considérable pour stimuler la croissance de la productivité. Selon un rapport de la Canadian Venture Capital and Private Equity Association (CVCA), les sociétés d’investissement affichent le double du taux de croissance de la productivité au cours des trois années suivant l’investissement initial que les entreprises de même taille cotées à la Bourse de Toronto. Cette section explore comment miser sur le capital de risque et réaliser des activités de fusions-acquisitions peut augmenter considérablement la productivité d’une organisation.

Miser sur l’investissement privé

Les sociétés d’investissement privé se concentrent sur des stratégies qui favorisent la productivité et les réussites commerciales durables. 

Voici comment s’associer à ce type de société peut augmenter la productivité :

L’investissement de capitaux (comme part de revenu) a augmenté de 
75 % dans les entreprises soutenues par des sociétés fermées.

Les sociétés d’investissement privé peuvent effectuer des injections de capitaux pour financer des projets de R&D, d’acquisitions et d’autres initiatives de croissance. Tel que souligné dans le rapport de la CVCA, les investissements de capitaux en tant que part du revenu d’entreprises soutenues par des sociétés fermées ont augmenté de 75 % après transaction, plus rapidement que le revenu d’entreprises non soutenues. Ça permet aux entreprises d’investir dans de nouvelles technologies, d’élargir leurs opérations et d’améliorer leur productivité.

« Parmi les choses qui ralentissent la productivité figurent le déploiement de capitaux et le risque associé. Les sociétés de capital-investissement ont les ressources financières et une expertise considérable pour soutenir l’élargissement des opérations pour stimuler la productivité. »
Sunil Sharma, chef national, Services transactionnels et Services en capital-investissement, BDO Canada

Les investisseurs en capital privé aident les entreprises à remanier leurs stratégies pour se concentrer sur l’innovation et la croissance. En fournissant à la fois des ressources financières et des conseils stratégiques, ils habilitent les entreprises à cerner les occasions émergentes du marché, à développer de nouveaux produits et à optimiser leurs opérations.

Les sociétés de capital-investissement travaillent activement à l’amélioration du rendement des opérations. Elles misent sur leur expertise de l’industrie pour identifier des domaines qui favorisent la création de valeur, l’optimisation des processus et l’acquisition de talents. Elles ont souvent un répertoire de nombreux partenaires d’exploitation forts d’une expérience poussée de l’industrie pour harmoniser les opérations, instaurer des pratiques exemplaires et favoriser une culture d’amélioration continue. Leurs conseils stratégiques et leur soutien aident les organisations à améliorer considérablement leur rentabilité et leur productivité.

« Le capital-investissement est un moteur de croissance avéré parmi les entreprises canadiennes, plus particulièrement les PME. Tel que détaillé dans notre rapport de 2020 ces retombées sont poussées par l’injection de capitaux pour l’expansion et l’innovation, les conseils stratégiques et les améliorations opérationnelles. Ces facteurs améliorent le rendement et positionnent les entreprises en vue d’une réussite durable, prolongée. »
Kim Furlong, directrice générale, Canadian Venture Capital and Private Equity Association


Fusions-acquisitions

Les fusions-acquisitions sont une autre stratégie puissante pour pousser la productivité. Ces activités apportent une expertise fraîche, des capitaux et des ressources que de nombreuses entreprises privées de moyenne envergure souvent familiales n’ont pas au Canada. Elles sont fréquemment aux prises avec des pratiques de gestion périmées et une adoption technologique insuffisante, ce qui nuit à la productivité.

Le récent conflit tarifaire avec les États-Unis a entraîné une incertitude considérable dans le marché et pourrait éventuellement ralentir les activités de fusions-acquisitions à mesure que les entreprises hésitent à consentir d’importants investissements en présence d’instabilité commerciale. Malgré cela, cette activité est toujours une option viable pour de nombreuses sociétés qui cherchent à augmenter leurs opérations, à moderniser leurs processus et à raffermir leur compétitivité dans un paysage économique changeant.

numéro 4

Favoriser une culture de l’innovation

Favoriser une culture de l’innovation peut aider à réduire la peur de l’échec du Canada, qui perdure, et améliorer la productivité et l’efficacité opérationnelle. En encourageant la créativité et l’expérimentation les entreprises peuvent pousser de nouveaux produits ou services, simplifier les processus et, en fin de compte, stimuler la croissance.

Stratégies pour que les entreprises favorisent une culture innovante

Les chefs d’entreprise doivent être les défenseurs de l’innovation. Ils doivent percevoir les équipes de technologie comme des partenaires stratégiques et s’éduquer eux-mêmes quant au potentiel des nouvelles technologies. En établissant l’orientation et en encourageant l’expérimentation, ils peuvent créer un environnement où l’innovation a le vent dans les voiles.

Créez un environnement où les employés se sentent libres de tester de nouvelles idées, sans avoir peur de manquer leur coup. Vous pourriez célébrer les réussites, récompenser les tentatives, apprendre des échecs et encourager l’amélioration continue. Établissez des processus formels pour soumettre les idées et habilitez les employés à se les approprier. Il est important de prioriser et d’aligner les idées novatrices avec la stratégie commerciale pour assurer qu’elles contribuent aux objectifs de l’entreprise.

Mettre en place des programmes de formation pour perfectionner vos employés et promouvoir une mentalité axée sur la croissance est essentiel pour une culture innovante. L’apprentissage et le perfectionnement continus aident les employés à rester au parfum des avancées technologiques et permettent d’adopter correctement les technologies. Vous pouvez avoir les meilleures technos du monde, mais vos employés doivent savoir comment les utiliser et comprendre comment elles peuvent les aider dans leur rôle.

Des effectifs très engagés sont plus susceptibles d’être novateurs et productifs. Pour réussir, les organisations peuvent utiliser des outils comme les sondages et les prises de pouls des employés pour cerner les endroits où ils n’ont peut-être pas les outils, les ressources ou la reconnaissance nécessaires pour performer de manière efficace. En élaborant des plans d’action fondés sur ces résultats les organisations alignent leur culture avec les valeurs des employés, ce qui permet d’augmenter l’engagement et la productivité.

« Quand il y a une culture d’engagement, et qui s’aligne avec les valeurs des employés, la productivité augmente. C’est un lien direct », a précisé Nadeem Rasul.

Trois femmes d’affaires discutent en regardant des notes sur un mur de verre dans une salle de conférence.

L’approche de BDO Canada pour favoriser une culture innovante :

Début 2024 l’équipe de haute direction a participé à des camps d’entraînement IA pour explorer l’apprentissage machine et le développement du GAP, ce qui a stimulé l’adoption de technologies, les stratégies IA et l’innovation d’un bout à l’autre de l’entreprise. Puis, BDO Canada a organisé de nombreux camps d’entraînement pour ses cadres. Près de 300 personnes y ont participé en 2024.

Notre plateforme encourage tous nos employés à soumettre des idées, que ce processus structuré permet de vérifier et de prioriser pour relever des défis commerciaux. Ça dépasse la présence d’idées. C’est aussi l’occasion d’introduire de nouvelles compétences et de nouveaux outils.

Cette initiative de quatre semaines avec une poignée de participants de l’entreprise transforme leur approche par l’utilisation d’outils d’IA générative. D’abord réalisé avec une seule cohorte, le programme s’élargit pour accueillir plus de participants.

Cette plateforme permet à nos gens de personnaliser leur expérience d’apprentissage et d’accéder à des contenus n’importe où, n’importe quand.


En adoptant ces stratégies et en tirant des leçons de l’exemple de BDO les entreprises peuvent favoriser une culture d’innovation qui stimule la productivité et l’efficacité opérationnelle.

numéro 5

Maximiser les incitatifs des gouvernements

De nombreux programmes et incitatifs des gouvernements fédéral et provinciaux sont conçus pour aider les entreprises canadiennes à stimuler la productivité, l’innovation et la R&D. Comme le fait remarquer l’associée et chef, Crédits d’impôt à l’investissement dans l’économie propre de BDO Canada Martha Breithaupt : « Les entreprises canadiennes peuvent se tourner vers les gouvernements pour obtenir un soutien à leur croissance. Crédits d’impôt, subventions, prêts et autres programmes sont disponibles pour compenser leurs dépenses en innovation, en expansion du marché et en matière d’effectifs. »

Quand elles songent au financement direct, les entreprises devraient planifier proactivement leurs projets futurs et engager très tôt des agences de subventions ou des sources de financement pour promouvoir leurs projets et obtenir d’avance du financement. Avec le financement indirect les entreprises peuvent profiter de crédits d’impôt en réclamant rétroactivement leurs activités admissibles. Ça leur permet de diriger leurs propres investissements vers leur industrie ou leurs technologies pour ensuite les récupérer au moyen d’avantages fiscaux.

Explorons maintenant quelques programmes et incitatifs clés dont les entreprises devraient tirer parti :

Le programme canadien en RS&DE offre d’importants crédits d’impôt aux entreprises qui investissent en R&D et en innovation. Ces activités surviennent normalement quand une entreprise fait face à un défi technologique qu’elle ne peut pas relever par des travaux techniques routiniers ou en appliquant ses approches pratiques habituelles. Ce genre d’innovation industrielle se produit tous les jours dans de nombreuses ateliers de fabrication et laboratoires de conception. BDO peut aider à cerner et réclamer les occasions de RS&DE et s’assurer que ces entreprises maximisent leurs éventuels crédits d’impôt afin de profiter de ce précieux programme.

Récemment, l’Énoncé économique de l'automne de 2024 a proposé des améliorations appréciées au programme de RS&DE :
  • Augmenter la limite des dépenses annuelles à laquelle les sociétés privées sous contrôle canadien sont admissibles à gagner un crédit d’impôt pour investissements augmenté de 35 %, passant de 3 à 4,5 millions $.
  • Augmenter les seuils du retrait progressif du capital imposable de l’année précédente pour le crédit amélioré de 10 millions $ et 50 millions $ à 15 millions $ et 75 millions $ respectivement.
  • Étendre le crédit amélioré remboursable aux sociétés privées canadiennes.
  • Restaurer l’admissibilité des dépenses en capital à la fois pour la déduction sur le revenu et les composants du crédit d’impôt pour investissement du programme de RS&DE.

Le gouvernement du Canada a introduit cinq nouveaux programmes de crédits d’impôt pour soutenir la transition vers une économie carboneutre. Ces crédits d'impôt à l'investissement dans une économie propre compensent les coûts de l’adoption de technologies propres. En y participant les entreprises peuvent créer des occasions d’innover, de récupérer des coûts et de favoriser la croissance. Les technologies concernées par ces crédits comprennent, notamment, les installations solaires, les thermopompes, les éoliennes et les véhicules carboneutres.

Ce financement sera disponible jusqu’en 2034. Il fait partie d’une stratégie pour atteindre les objectifs climatiques ambitieux du Canada selon l’Accord de Paris 2050 sur le climat. Le pays vise à emboîter le pas aux concurrents internationaux en fait d’investissements étrangers en infrastructures vertes et il entend assurer qu’il demeure un chef de file en mise en œuvre de technologies propres.

Les incitatifs gouvernementaux, notamment les subventions, les prêts et l’approvisionnement, sont disponibles pour une panoplie d’industries et d’entreprises de toutes tailles. Ces programmes apportent un soutien financier vital aux entreprises à diverses étapes de leur croissance, soit directement, soit par le biais d’intermédiaires comme les organismes sans but lucratif. BDO aide les organisations à établir une feuille de route pour accéder à ces fonds en soutenant l’innovation et la productivité.

Le Canada a introduit récemment le programme Assistance IA, qui va investir 100 millions $ pour soutenir les PME canadiennes innovantes qui construisent ou incorporent activement l’IA générative et des solutions d’apprentissage en profondeur dans leurs produits et services de base.

Ces incitatifs peuvent réduire les coûts de façon considérable et donner aux entreprises un avantage concurrentiel. Avec les conseils de BDO les entreprises peuvent identifier et explorer les incitatifs gouvernementaux qui mènent au développement de produits, moussent leur position sur le marché et attirent des investissements supplémentaires.

L’horizon du centre-ville se reflète sur la fenêtre en verre d’une tour à bureaux.

numéro 6

La gestion des risques : un composant vital de l’innovation

Considérer les équipes de gestion des risques ou les conseillers en matière de risque comme des intervenants clés dans la mise en œuvre de recommandations qui améliorent la productivité est essentiel. En effet, cela assure que les entreprises peuvent innover et adopter de nouvelles technologies tout en demeurant conformes et en gérant les risques de manière efficace. 

Voici quelques stratégies clés qui peuvent sauvegarder l’organisation et soutenir l’innovation et une productivité améliorée :

Définir clairement et communiquer le goût du risque de l’organisation pour habiliter les équipes à prendre des risques calculés dans des limites établies.

Identifier et évaluer les risques potentiels associés aux nouvelles technologies, aux nouveaux processus et aux nouvelles initiatives. Cela favorise une prise de décisions éclairée et vous assure que les ressources sont utilisées de manière efficace pour maximiser la productivité.

Assurer que les nouveaux systèmes et processus sont conformes aux exigences réglementaires pour prévenir de possibles amendes et pénalités. C’est particulièrement essentiel dans les industries extrêmement réglementées.

Favoriser la collaboration entre la gestion des risques, la conformité et les équipes d’innovation. Cela assure que les risques potentiels sont considérés au moment de la prise de décisions et que des mesures appropriées sont prises pour les atténuer dès le départ.

Créer un environnement qui encourage l’expérimentation et la prise de risques tout en faisant ressortir l’importance d’une innovation responsable, encourage l’élaboration de projets qui pourraient autrement être évités à cause des risques perçus.

Tarifs douaniers envisagés

Les présidents-directeurs généraux et les chefs d’entreprise doivent se préparer à l’imposition possible de tarifs douaniers. Nous leur fournissons des conseils stratégiques à cet effet.

En savoir plus

5

Tournés vers l’avenir

Le défi de la productivité au Canada est un dossier complexe à volets multiples. En comprenant les facteurs qui nuisent à la productivité, les entreprises peuvent prendre des mesures stratégiques pour innover et stimuler la croissance. Relever ces défis exige des investissements stratégiques et BDO propose une gamme de services pour aider les entreprises à réaliser leurs objectifs de productivité. Nos équipes peuvent offrir un encadrement pour miser sur les technologies, optimiser les opérations, perfectionner les effectifs et plus encore. En travaillant avec BDO les entreprises peuvent dégager leur plein potentiel et contribuer à un avenir plus prospère.

Les services de BDO pour stimuler la productivité


Sources: 
12024 Innovation Report Card, Conference Board du Canada, 11 avril 2024
2Disparité entre le Canada et les États-Unis au chapitre de la croissance de la productivité après l'an 2001 Statistique Canada, 21 déc. 2023
3Boîte à outils de l'OCDE, OECD, 2022
4OECD Science, Technology and Innovation Outlook 2023, OECD, 16 mars 2023
52024 Innovation Report Card, Conference Board du Canada, 11 avril 2024
6Gross domestic spending on R&D, OECD, 2021
72024 Innovation Report Card, Conference Board du Canada, 11 avril 2024
82024 Innovation Report Card, Conference Board du Canada, 11 avril 2024
92024 Innovation Report Card, Conference Board du Canada, 11 avril 2024
10Boîte à outils de l'OCDE, OECD, 2022
11Artificial Intelligence Technologies Can Help Address Canada’s Productivity Slump, TD Economics, 28 mai 2024
1210 faits sur les ressources naturelles au Canada, Gouvernement du Canada, 2023
13Finances of the Nation: The Canadian Productivity Landscape, Revue fiscale canadienne, 2023
14A Critical Juncture: Assessing Canada’s Productivity Performance and Future Prospects, Finance Canada, 2023
15A Critical Juncture: Assessing Canada’s Productivity Performance and Future Prospects, Finance Canada, 2023
16Finances of the Nation: The Canadian Productivity Landscape, Revue fiscale canadienne, 2023
17Finances of the Nation: The Canadian Productivity Landscape, Revue fiscale canadienne, 2023
18Upping our Game: How Canada’s Financial Sector Can Spur Economic Performance, Institut C.D. Howe, 11 mai 2021
19Finances of the Nation: The Canadian Productivity Landscape, Revue fiscale canadienne, 2023
202024 Innovation Report Card, Conference Board du Canada, 11 avril 2024
21Profil du secteur canadien des TIC, Innovation, Sciences et Développement économique Canada, 2023
22Techtonic States : regard vers l'avenir, BDO Canada, 24 novembre 2023
23Enquête sur l'innovation et les stratégies d'entreprise, Statistique Canada, 30 avril 2024 
24Enquête sur l'innovation et les stratégies d'entreprise, Statistique Canada, 30 avril 2024