Sonia Edmonds, associée et chef de gamme de services, encourage les femmes à occuper des postes de direction
Sonia Edmonds connaît bien les postes de direction dans l’univers complexe des services professionnels. Véritable modèle pour les femmes dans le secteur des services professionnels, Sonia a gravi les échelons dans les domaines de la comptabilité, de la technologie et des services-conseils. Aujourd’hui, elle occupe le poste d’associée et de chef nationale de la gamme des Services de consultation chez BDO Canada. Elle est toutefois consciente du travail qu’il reste à accomplir pour que les femmes se voient offrir les mêmes chances que les hommes dans ce milieu concurrentiel. À l’occasion de la Journée internationale de la femme, Sonia nous a fait part de certaines de ses réflexions, donné des conseils judicieux et expliqué sa vision pour l’avenir.
Q : En bref, quel message avez-vous pour les femmes œuvrant dans le secteur des services professionnels?
R : En cette Journée internationale de la femme, je souhaite m’adresser directement aux femmes de notre cabinet qui n’ont peut-être pas encore obtenu le titre de « directrice » ou de « principale », notamment les spécialistes, les associées et les stagiaires. Avant tout, sachez que le travail que vous accomplissez, les réflexions dont vous nous faites par Je suis convaincue qu’un jour les conseils d’administration et les équipes de direction seront composés à 50 % de femmes, et que c’est VOUS qui siégerez à ces postes. Et je veux vous aider à y parvenir.
Q : Selon vous, à quand remonte votre désir de réussir dans ce secteur en tant que femme?
R : J’ai toujours été très motivée, mais pas nécessairement « en tant que femme ». En fait, tout au long des hauts et des bas que j’ai connus dans ma carrière, je n’ai jamais eu l’impression d’avoir obtenu quelque chose ou d’avoir essuyé un refus parce que j’étais une femme ou que je faisais partie d’une minorité visible. Mais, en y repensant, il est vrai que j’ai été confrontée à plusieurs reprises à l’adversité à mesure que je gravissais les échelons, étant souvent l’unique femme ou la seule Asiatique dans une salle remplie de cadres supérieurs, en particulier dans le domaine de la technologie. Mais cela ne m’a pas dissuadée et j’ai continué à aller de l’avant. Je ne cède jamais au découragement.
Q : Quand avez-vous commencé à défendre les intérêts des autres femmes?
R : Je dois avouer que, pendant de nombreuses années, je n’ai pas attaché une grande importance à la sous-représentation des femmes dans les postes de direction et dans le domaine de la technologie, et j’étais persuadée que je devais agir seule, croyant que si je réussissais, beaucoup d’autres femmes résilientes pourraient en faire autant.
Puis j’ai eu une révélation! En 2015, lors de la conférence des Services-conseils de BDO, j’ai rencontré une jeune directrice principale dont l’organisation venait de fusionner avec BDO. Elle m’a fait part de ses préoccupations quant à ce qui semblait être un manque évident de diversité parmi les dirigeants de notre cabinet et s’est demandée ce que cela signifiait pour sa carrière chez BDO. J’ai alors compris que je devais défendre les intérêts des futures dirigeantes du cabinet et contribuer à leur ouvrir la voie, et que je n’étais pas la seule concernée. J’ai appris qu’il nous appartient de changer les choses. Mais surtout, je me suis rendu compte de l’importance d’une représentation diversifiée parmi les membres de la direction pour servir de modèle aux autres femmes.
Depuis, j’ai participé à différentes allocutions, dont un événement de BDO sur l’équilibre travail-vie professionnelle, un événement sur les femmes influentes organisé par le Rotman Sales Club, un événement sur les femmes en technologie offert par Microsoft, et une séance intitulée « Women in Tech » présentée dans le cadre de la Canadian Undergraduates Technology Conference. J’ai également trouvé de nombreux moyens de mettre en lumière la lutte contre les préjugés à cet égard et d’accélérer l’accession des femmes à des postes de direction.
Q : En tant que dirigeante, quelle a été votre expérience chez BDO?
R : Lorsque je suis devenue associée chez BDO il y a 10 ans, sur près de 400 associés nationaux, on comptait moins de 40 femmes associées et j’étais la seule associée asiatique. Comme les autres cabinets, nous devions améliorer la diversité au sein de notre milieu de travail. Nous avons fait un sérieux examen de conscience et avons procédé à de véritables changements.
Nous avons notamment modifié notre processus de recrutement et d’évaluation, et renforcé la sensibilisation.
Bien que nous continuions à axer nos efforts sur la diversité, l’équité et l’inclusion, en tant que membre du conseil d’administration, je suis ravie de pouvoir dire que la représentation de nos membres est équilibrée et diversifiée en ce qui concerne le sexe, l’expérience et les antécédents. De plus, notre secteur des technologies composé de 30 % de femmes dépasse le marché. Nous avons également mis en place des stratégies, des programmes et des objectifs pour faire en sorte que ce nombre continue d’augmenter, car nous savons qu’il reste encore du travail à faire pour atteindre la parité entre les sexes.
Q : À l’heure actuelle, que fait BDO pour soutenir les femmes?
R : BDO Canada accorde une grande importance à la diversité, à l’équité et à l’inclusion, avec son Conseil consultatif national en matière d’inclusion et de diversité et sa chef de la diversité, de l’équité et de l’inclusion, Giselle Bodkin. Giselle dirige un groupe de dirigeants extraordinaires à la tête de nos principaux piliers de la diversité, notamment les piliers Autochtones, LGBTQ2S+, Personnes handicapées, Minorités visibles et Femmes.
Je suis également fière d’être l’une des fondatrices d’un programme de perfectionnement en leadership appelé Velocity Monthly. Ce programme permet à plus de 2 600 employées de BDO d’accéder à une plateforme et à un programme conçus pour améliorer leur parcours professionnel grâce au réseautage, au mentorat, à la formation, et à l’établissement de relations. Chaque séance, on aborde un défi auquel font face les femmes dans le monde des affaires, notamment pour perfectionner leurs compétences en négociation et surmonter le syndrome de l’imposteur. Je suis ravie de constater les commentaires extrêmement positifs que nous avons reçus des femmes de notre équipe sur l’incidence importante du programme tant d’un point de vue professionnel que personnel.
Ce n’est là qu’un exemple de la manière dont nous aidons les femmes de notre cabinet à progresser dans leur carrière.
En tant que chef dans le domaine de la consultation tournée vers l’avenir, axée sur les données et centrée sur le client œuvrant au sein d’une équipe et d'un secteur d’activité qui continuent d’innover et d’évoluer, je me réjouis à l'idée de bâtir un avenir où encore plus de femmes occuperont des postes de direction et où nous continuerons à favoriser la croissance de nos futures dirigeantes.
Q : En bref, que peut faire le secteur pour continuer à soutenir les femmes dans leur parcours professionnel?
R : Faire preuve d’un véritable engagement. Pour opérer des changements solides et durables, nous avons besoin de l’engagement du secteur et, comme je l’ai mentionné plus tôt, parfois, vous devez être à l’origine de ces changements! Je suis convaincue qu’ensemble, nous y parviendrons. Nous ferons tomber les préjugés et atteindrons une véritable égalité entre les sexes.
Q : Quel conseil donneriez-vous aux jeunes femmes d’aujourd’hui?
R : Soyez curieuses, travaillez d’arrache-pied et ayez confiance en ce que vous faites. Sachez que lorsque vous êtes invitées à la table, les gens veulent connaître votre opinion. À mesure que vous progressez dans votre carrière, n’oubliez pas que vous avez peut-être été un jour cette personne silencieuse dans la pièce qui se demandait si elle devait prendre la parole. Alors, invitez ces femmes à faire part de leurs réflexions. La confiance que vous leur témoignez est peut-être ce dont elles ont besoin pour franchir la prochaine étape vers un poste de direction. Nous devons poursuivre notre ascension!