L’élection américaine de 2024 s’est conclue par la réélection de l’ancien président Donald Trump. En raison des liens économiques étroits que le Canada entretient avec les États-Unis, les décisions de la nouvelle administration américaine se rapportant au commerce international et à la fiscalité pourraient avoir de graves conséquences sur son secteur immobilier en 2025, notamment en ce qui a trait à l’approvisionnement en matériaux de construction, aux investissements transfrontaliers et au prix de l’habitation.
L’administration Trump envisage d’imposer des droits de douane de 10 à 20 % sur tous les produits provenant de pays importateurs, à l’exception de la Chine. Les acteurs du marché de l’immobilier devraient donc se préparer à cette nouvelle donne.
Politiques commerciales et tarifs douaniers
Dan Lundenberg, associé et chef des Services en fiscalité américaine pour les entreprises, indique que l’adoption d’une politique commerciale protectionniste pourrait engendrer une escalade des tensions commerciales. « L’imposition de droits de douane généralisés par Trump aurait de graves répercussions sur les chaînes d’approvisionnement et la circulation transfrontalière de biens et de services [...] qui sont utilisés dans le secteur de l’immobilier. »
Par ailleurs, des mesures de rétorsion par le Canada entraîneraient une hausse pour les promoteurs immobiliers qui importent des matériaux de construction de notre voisin du sud, comme des barres d’armature.
D’autres politiques éventuelles, comme l’expulsion massive de millions de travailleurs sans papiers, pourraient faire grimper l’inflation. Comme Dan l’explique : « Une politique américaine très inflationniste se répercuterait sur le marché de l’immobilier au Canada, car les taux d’intérêt pourraient évoluer différemment de part et d’autre de la frontière. » Somme toute, les politiques non conventionnelles d’une présidence Trump pèseraient grandement sur ce marché.
Incidence sur les investisseurs canadiens
Les décisions de la nouvelle administration toucheront également les Canadiens qui investissent dans l’immobilier aux États-Unis. L’arrivée à échéance de nombreuses dispositions fiscales de la Tax Cuts and Jobs Acts de 2017 soulève des questions. Bien qu’il serait raisonnable de s’attendre à ce que Trump conserve l’article 1031 sur les opérations immobilières, rien n’est garanti. Toute modification de ces règles, conçues à la base pour stimuler la liquidité et le volume des opérations, entraînerait des frictions sur le marché. S’il est difficile de prédire la nature exacte de ces changements, tout porte à croire que l’expiration de certains allégements fiscaux amènerait les vendeurs à privilégier des opérations de refinancement avec retrait, ce qui ouvrirait la voie au financement par capital-investissement ou par société de placement immobilier à compartiments multiples.
D’après Dan, l’adoption de politiques protectionnistes par le gouvernement américain risquerait de dissuader les investisseurs canadiens et les inciter à diriger leur capital vers le marché national.
Partenariats transfrontaliers
L’issue des élections de novembre bouleverserait les partenariats et les relations entre les entreprises immobilières des deux pays. L’augmentation des barrières commerciales alourdirait le coût des affaires à l’étranger, ce qui pourrait compliquer la collaboration entre les promoteurs immobiliers canadiens et les entreprises américaines, voire limiter l’accès de ces promoteurs au marché.
La réduction proposée des taux d’imposition des sociétés serait certes avantageuse pour les entreprises canadiennes qui cherchent à investir aux États-Unis, mais elle s’accompagnerait de risques, tels que l’augmentation des coûts, les barrières commerciales et le climat d’incertitude. « Il ne fait aucun doute que les résultats des élections américaines auront des répercussions sur le marché de l’immobilier canadien, dont une réorientation potentielle des investissements étrangers et une modification de la réglementation qui toucherait les opérations transfrontalières. Il est essentiel que les Canadiens suivent l’actualité. Les politiques économiques et les accords commerciaux sous Trump apporteront leur lot de défis et d’occasions en 2025 », commente le chef des Services au secteur de l’immobilier et de la construction, Jameson Bouffard.
Les orientations d’une seconde présidence Trump se feront sentir dans l’ensemble du pays. Dans ce contexte, les entreprises gagneront à comprendre les politiques actuelles pour en cerner l’incidence sur leurs opérations et sur le marché.
Découvrez l’analyse d’autres chefs de BDO destinée aux dirigeants d’entreprise du Canada souhaitant se préparer à l’arrivée imminente de Trump et aux tarifs douaniers envisagés. N’hésitez pas à communiquer avec l’un de nos chefs des Services au secteur de l’immobilier et de la construction.
L’information présentée est à jour en date du 2 décembre 2024.
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