La politique commerciale changeante des États-Unis plonge les entreprises canadiennes dans l’incertitude, ce qui pousse de plus en plus de politiciens et de gens d’affaires à faire valoir le rôle vital du commerce interprovincial pour l’économie du Canada.
L’intérêt renouvelé envers la coopération interprovinciale représente une réponse pragmatique aux défis actuels, mais les barrières que cette démarche vise à faire tomber freinent la croissance économique, nuisent à l’efficacité du marché et limitent les perspectives d’affaires depuis longtemps déjà.
Selon la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, la levée de ces obstacles resserrerait le tissu économique au pays, ce qui stimulerait la croissance et permettrait au Canada de rattraper son retard sur le plan de la productivité. En entrevue à CBC News, l’ancienne ministre des Transports et du Commerce intérieur, Anita Anand, a déclaré que l’élimination des barrières interprovinciales pourrait entraîner une baisse des prix de 15 % et une hausse de la productivité de 7 %, en plus d’injecter jusqu’à 200 milliards de dollars dans l’économie canadienne.
De tels gains de productivité transformeraient l’économie du pays. Consultez notre rapport exhaustif pour connaître les facteurs nuisant à la productivité au Canada et les stratégies favorisant la croissance et l’innovation.
Le paradoxe de la productivité au Canada
Explorez le paradoxe de la productivité au Canada et découvrez un parcours vers un avenir plus prospère.
En savoir plusComment les entreprises canadiennes composent-elles avec les barrières commerciales interprovinciales?
Nous nous sommes adressés à 201 dirigeants d’entreprise de tout le Canada pour connaître les facteurs qui compliquent actuellement le commerce intérieur, les solutions qu’ils mettent en œuvre, les changements de politique qui, selon eux, élimineraient ces embûches, et bien plus encore.
Voici six facteurs clés brossant le portrait actuel du commerce interprovincial au Canada.
1. Beaucoup d’entreprises mènent des activités dans d’autres provinces, mais d’importants obstacles nuisent à ces échanges commerciaux.
La majorité (88 %) des entreprises des dirigeants interrogés mènent des activités dans d’autres provinces, mais elles pourraient étendre et renforcer encore davantage ces liens en profitant de l’énorme potentiel inexploité que présente le commerce intérieur au Canada.
Parmi ces entreprises, 58 % n’ont pas pu accéder à d’autres marchés provinciaux en raison des barrières en place et 34 % se sont vu ralentir dans cette démarche.
Maintenant que le gouvernement se penche sur la diminution des obstacles au commerce interprovincial, la majorité (80 %) des entreprises se préparent à d’éventuels changements réglementaires en explorant activement les débouchés ailleurs au pays, ce qui démontre leur volonté de pouvoir faire des affaires sans devoir surmonter de multiples embûches. Par ailleurs, 17 % des répondants souhaitent profiter des débouchés interprovinciaux, mais ne les ont pas encore explorés, et 3 % n’ont aucun plan en ce sens.
2. Les barrières réglementaires constituent un frein majeur à la croissance.
Qu’est-ce qui complique le plus les activités commerciales des entreprises? Selon 57 % des répondants, les mesures fiscales et tarifaires provinciales représentent le principal obstacle au commerce interprovincial. À l’heure actuelle, les entreprises canadiennes qui veulent être présentes sur les marchés de plusieurs provinces doivent composer avec des structures fiscales complexes qui alourdissent la gestion financière et administrative.
Les questions liées au transport et à la logistique se classent au deuxième rang (54 %). Parmi les répondants, 95 % ont subi des retards ou ont eu à payer des frais imprévus en raison des règles sur le transport ou l’entreposage interprovincial. Les questions liées au transport et à la logistique englobent les frais de transport, les infrastructures inadéquates et la réglementation régionale qui nuit à l’efficacité et entraîne des coûts.
Troisième difficulté soulevée, la réglementation différente d’une province à l’autre se traduit par des coûts élevés liés à la conformité et ralentit les activités.
Quels obstacles représentent le plus grand frein à vos activités commerciales interprovinciales?
Les dirigeants d’entreprise sont manifestement en faveur d’une réforme réglementaire. Parmi les répondants, 96 % affirment qu’une simplification de la réglementation les amènerait à intensifier leurs activités commerciales interprovinciales ou à se lancer dans cette voie.
Cibler quelques questions réglementaires clés pourrait éliminer d’importantes embûches :
- Harmoniser les mesures fiscales ou réduire le fardeau fiscal;
- Pallier les lacunes dans les infrastructures, réduire les frais de transport et supprimer les entraves réglementaires à la circulation des biens et des services entre les provinces;
- Harmoniser ou normaliser la réglementation pour faciliter l’accès aux marchés.
3. Les entreprises investissent dans la technologie pour assurer leur conformité aux règles.
Les entreprises canadiennes s’appuient grandement sur les technologies et les solutions numériques pour surmonter les défis commerciaux. Ces outils représentent la stratégie préconisée par la moitié des répondants pour composer avec les différences dans la réglementation des provinces. Le recours aux services d’experts suit de près au deuxième rang (49 %).
Comment votre entreprise compose-t-elle avec les différences dans la réglementation des provinces, par exemple en ce qui concerne les normes de santé et sécurité ainsi que les exigences en matière d’étiquetage des produits?
4. Les entreprises veulent que le gouvernement intervienne pour alléger les barrières commerciales.
Il n’existe pas de solution unique pour simplifier le commerce interprovincial. Les répondants estiment que des mesures coordonnées, auxquelles ils accordent une importance sensiblement égale, aideraient les entreprises à percer les marchés d’autres provinces. Ces mesures sont les suivantes :
- Harmonisation de la réglementation des provinces;
- Soutien à l’embauche interprovinciale;
- Incitatifs fiscaux pour l’accès à de nouveaux marchés;
- Réduction des frais de transport et de logistique.
5. L’incertitude économique ne ralentit pas les investissements.
Les perspectives économiques globales du Canada demeurent incertaines, puisque les droits de douane imposés par les États-Unis risquent de faire grimper les prix et de nuire à la croissance. Comme le démontre notre sondage, malgré cette conjoncture économique difficile, une grande proportion d’entreprises n’en réduisent pas moins leurs dépenses en immobilisations. En effet, 69 % prévoient maintenir le même niveau d’investissements.
Les répondants ayant affirmé qu’ils allaient accroître leurs dépenses (29 %) investiront principalement dans les domaines suivants :
- Technologie et transformation numérique;
- Développement durable et efficacité énergétique.
Ces résultats cadrent avec ceux de l’Enquête canadienne sur la situation des entreprises de Statistique Canada, dans laquelle 58,7 % des répondants ont indiqué qu’ils entendaient maintenir leurs dépenses en immobilisations dans les trois mois suivants, tandis que 15,2 % prévoyaient les augmenter et 10 %, les réduire.
6. Les barrières commerciales ont de lourdes conséquences financières.
Les barrières commerciales ont un énorme coût pour les entreprises, soit environ 274 000 $ en moyenne pour chacune d’entre elles. En fait, 74 % des répondants évaluent à plus de 50 000 $ ce qui leur en coûte annuellement uniquement pour respecter les exigences de conformité interprovinciales, et 38 % chiffrent ce montant à plus de 100 000 $.
Quelle est la valeur annuelle approximative des ventes additionnelles que vous pourriez réaliser si ce n’était des barrières commerciales interprovinciales?
Quel est le coût annuel approximatif des mesures supplémentaires que vous prenez pour assurer votre conformité aux exigences (p. ex., rapports réglementaires, obtention de permis et de licences ou administration) en raison des barrières commerciales interprovinciales?
Stratégies d’expansion et de diversification des marchés
La levée des obstacles au commerce interprovincial retient davantage l’attention des autorités provinciales et fédérales dernièrement. Or, il pourrait s’avérer complexe de les éliminer totalement en raison des différentes priorités et mesures économiques propres à chacune des provinces, qui appliquent par exemple des règles et des restrictions en matière de commerce interprovincial pour protéger leur économie.
Les entreprises canadiennes devraient se préparer en vue des possibilités qui découleront de l’allégement des barrières commerciales. Elles auraient également intérêt à investir stratégiquement dans le renforcement de leur avantage concurrentiel. Comme elles ne peuvent plus dépendre autant qu’avant du marché américain, elles profiteraient d’un accès accru aux différentes régions du Canada. Il leur serait ainsi plus facile d’absorber le choc résultant de facteurs externes et d’aller chercher de nouvelles clientèles et sources de revenus.
« Beaucoup d’entreprises s’y perdent, mais BDO peut les aider à bien comprendre le marché canadien en réalisant un examen exhaustif des changements réglementaires et fiscaux potentiels, des gains d’efficacité possibles dans leur chaîne d’approvisionnement, des plans de marketing à mettre en œuvre et des technologies requises, en plus de leur recommander des partenariats qui faciliteront leur démarche », affirme M. Morcombe.
Voici des mesures à envisager pour préparer votre entreprise :
Pour composer plus facilement avec les aspects complexes du commerce interprovincial, votre entreprise devrait s’appuyer sur des partenariats avec des fournisseurs, des distributeurs et des spécialistes de la logistique de confiance dans les différentes provinces. En développant un réseau national en fonction de vos objectifs d’affaires, vous aurez une chaîne d’approvisionnement solide et efficace qui facilitera votre expansion.
Les entreprises canadiennes cherchant à percer les marchés des autres provinces peuvent tirer profit des programmes de financement gouvernementaux qui visent à réduire les risques financiers d’une telle démarche. Par exemple, dans le cadre du Programme d’impact commercial doté d’une enveloppe de 5 milliards de dollars, le gouvernement fédéral aide les exportateurs de produits canadiens à accéder à de nouveaux marchés. Il soutient également les entreprises canadiennes qui subissent les contrecoups des droits de douane américains.
Faites appel à notre équipe des Services en matière de crédits d’impôt et d’incitatifs gouvernementaux, qui vous aidera à évaluer les possibilités qui s’offrent à vous, à tenir compte des critères d’admissibilité et à suivre le processus de demande en toute simplicité.
Il est primordial de comprendre les mesures réglementaires propres à chaque province et région. Vous aurez ainsi un portrait clair des dynamiques commerciales changeantes au Canada et pourrez adapter vos stratégies en conséquence.
Pour en savoir plus sur l’incidence que pourraient avoir les droits de douane sur votre entreprise, visitez notre Centre de ressources pour se préparer à l’imposition de droits de douane afin d’obtenir les dernières nouvelles sur les défis commerciaux actuels.
BDO est là pour vous
Les efforts concertés des gouvernements au Canada pour éliminer les barrières commerciales interprovinciales marquent une étape cruciale dans l’intégration accrue et le renforcement de l’économie nationale. Il peut être difficile de composer avec les obstacles au commerce interprovincial, mais notre équipe offre des solutions stratégiques pour surmonter les embûches, atténuer les risques et créer de la valeur pour votre entreprise.
Nos professionnels chevronnés épaulent les entreprises en leur apportant une vaste gamme de solutions qui assurent notamment la conformité fiscale, le recouvrement des droits de douane, la création de valeur et la croissance. Grâce à ses évaluations éclairées, à ses réflexions stratégiques et à ses analyses poussées des données, notre équipe aide les entreprises à améliorer leur rendement tout en atténuant les risques.
À propos du sondage
Au nom de BDO Canada, Logit Group a mené un sondage auprès de 201 dirigeants d’entreprise à l’échelle du Canada, du 27 février au 4 mars 2025. Notre objectif était de connaître les difficultés auxquelles les entreprises sont confrontées sur le plan du commerce interprovincial, les mesures qu’elles emploient pour surmonter ces problèmes, leur volonté de mener des activités dans d’autres provinces dans le contexte économique actuel et les changements nécessaires à la suppression des obstacles au commerce. Les répondants étaient des décideurs à l’échelon de directeur et aux échelons supérieurs. Parmi eux, 88 % font actuellement du commerce interprovincial. Dans la majorité des cas (63 %), les entreprises réalisent des échanges commerciaux dans deux à quatre provinces et 67 % mènent des activités d’importation ou d’exportation internationales.
L’information présentée est à jour en date du 27 mars 2025.
Cette publication a été préparée avec soin. Cependant, elle n’est pas rédigée en termes spécifiques et doit seulement être considérée comme des recommandations d’ordre général. On ne peut se référer à cette publication pour des situations particulières. Vous ne devez pas agir ou vous abstenir d’agir sur la base des informations qui y sont présentées sans avoir obtenu de conseils professionnels particuliers. Pour évoquer ces points dans le cadre de votre situation particulière, veuillez communiquer avec BDO Canada s.r.l./S.E.N.C.R.L. BDO Canada s.r.l./S.E.N.C.R.L., ses partenaires, collaborateurs et agents n’acceptent ni n’assument la responsabilité ou l’obligation de diligence pour toute perte résultant d’une action, d’une absence d’action ou de toute décision prise sur la base d’informations contenues dans cette publication.