Anthony Marinelli :
Qu’achète donc l’entreprise, dans ce cas? L’expérience. Elle achète une expérience qui va bien au-delà de la période d’audit. Il s’agit aussi de l’expérience postérieure à l’audit, à partir du moment où celui-ci se termine jusqu’à celui où l’autre débute.
Narrateur :
Bienvenue à La comptabilité de l’avenir, un balado de BDO Canada à l’intention des directeurs financiers qui doivent composer avec le changement et qui veulent assurer leur croissance. Nous aborderons des questions que les directeurs financiers n’avaient pas eu à traiter par le passé, mais qu’ils devront inévitablement gérer à l’avenir.
Mary Mathews :
Bonjour et bienvenue à La comptabilité de l’avenir. Pour moi, aujourd’hui est une journée importante. J’ai été invitée à ce balado à quelques reprises, mais, aujourd’hui, j’ai l’honneur de l’animer. Je remplace Anne-Marie Henson, qui est l’animatrice habituelle de La comptabilité de l’avenir. C’est tout un défi à relever, mais j’ai pu profiter de l’expérience des meilleurs.
Je tiens à souligner que cette édition du balado est la toute première à être enregistrée en direct et en personne. Je me trouve à notre bureau d’Oakville, en Ontario, en compagnie d’Anthony Marinelli. Anthony est venu de Montréal. Il est chef des Services en certification pour l’Est du Canada et président du conseil d’administration de BDO Canada. Anthony, merci d’être là aujourd’hui. J’ai très hâte de discuter avec toi.
Anthony Marinelli :
Merci, Mary. Je suis heureux d’être là en compagnie de notre public. Je vous remercie de votre présence. C’est une nouvelle expérience pour moi, alors faites preuve d’indulgence. J’ai moi aussi très hâte à notre discussion.
Mary Mathews :
Génial! Anthony, j’aimerais que nous discutions des dirigeants d’entreprise et de ce qui est important pour eux quand vient le temps de choisir leurs auditeurs. J’ai moi-même commencé ma carrière comme auditrice il y a bon nombre d’années. Mon rôle a un peu évolué, mais j’ai remarqué que la dynamique et les relations entre les dirigeants et les auditeurs ainsi que les attentes ont été bousculées. Commençons donc par là. Peux-tu nous expliquer comment l’audit a évolué au cours des années? Quels sont les principaux éléments qui renforcent la relation entre dirigeants et auditeurs de nos jours?
Anthony Marinelli :
Excellente question, Mary. Tu dis avoir commencé ta carrière il y a bon nombre d’années, mais j’étais déjà auditeur depuis un bon moment à l’époque. Tu as toi-même pu observer un grand nombre de changements dans les dix dernières années, et j’en ai vu bien d’autres depuis le début de ma carrière. À mon avis, les demandes faites aux auditeurs et aux cabinets d’experts-comptables sont très différentes, ce qui s’explique par diverses raisons. Les normes, les méthodes et les principes comptables ont changé. Ils sont plus complexes. Les spécialisations sectorielles sont aussi nécessaires de nos jours. Auparavant, travailler pour des entreprises de divers secteurs n’était pas un problème, mais ce n’est plus le cas. De plus en plus, chaque secteur a sa propre réglementation. Les problèmes qui touchent une entreprise sont aussi particuliers à son secteur d’activité. En tant qu’auditeurs, il est donc important de se spécialiser.
Les parties prenantes sont aussi de plus en plus averties. J’ai en tête différents utilisateurs des états financiers : banques, fonds de capital-investissement ou deuxième génération à s’impliquer dans l’entreprise familiale. Ils veulent mieux tirer parti des états financiers. Le contexte a bel et bien changé. Ce qui est intéressant à propos du changement, c’est que nous trouvons toujours qu’il survient à un rythme plus rapide que jamais. La semaine dernière, à une conférence, j’ai entendu quelque chose de très intéressant qui m’a fait beaucoup réfléchir. Le rythme du changement est peut-être plus rapide que par le passé, mais il est aussi plus lent qu’il ne le sera à l’avenir. Je le répète : le changement se produit plus vite que par le passé, mais plus lentement qu’il ne le fera dans le futur. Nous vivons une période de changements rapides. C’est pourquoi le fait d’avoir une spécialisation et une expertise dans un secteur ainsi qu’une compréhension approfondie de celui-ci est essentiel pour suivre le rythme.
Différents enjeux mondiaux entrent aussi en ligne de compte, comme la géopolitique et l’intelligence artificielle, ou l’IA. L’IA touche nos clients de près. Les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance, les facteurs ESG, ont aussi une incidence importante. De nos jours, il est crucial d’avoir des connaissances approfondies. Ce n’est plus possible d’être simplement un touche-à-tout. C’était encore possible il y a 15 ans, et ça l’était assurément quand j’ai commencé ma carrière, mais plus maintenant. À l’époque, quand j’ai passé mon Examen final uniforme et mon examen pour devenir CPA, tous les manuels entraient dans un sac à dos. Nous pouvions les transporter avec nous et étudier à tout moment. Ce n’est plus du tout le cas aujourd’hui.
Si quelqu’un vous dit pouvoir tout faire, méfiez-vous. Pour moi, c’est un signal d’alarme. Mark Twain a dit une chose avec laquelle je suis tout à fait d’accord. Selon lui, le problème n’est pas ce que nous ne savons pas, mais ce que nous tenons pour sûr et certain et qui ne l’est pas. Nous devons nous assurer d’avoir l’expertise voulue.
Mary Mathews :
Cette citation s’applique vraiment bien à l’audit. Une des choses qui ressort de ce que tu as dit est la rapidité avec laquelle les changements arrivent. L’information n’a jamais été aussi accessible. Nous devons suivre. C’est le minimum. Je crois qu’une part de ces changements a à voir avec nos organismes de réglementation. L’audit est très réglementé, ce qui peut donner l’impression qu’il est toujours identique, peu importe quel cabinet l’effectue. Pourrais-tu nous dire comment un dirigeant d’entreprise devrait choisir son auditeur? Que devrait-il rechercher? À quoi faut-il faire attention, au-delà des normes comptables dont tu as parlé ou de la connaissance du secteur?
Anthony Marinelli :
Très bonne question, Mary. Je vais toutefois commencer par dire quelques mots au sujet des organismes de réglementation. Ils sont, à juste titre, plus présents dans le monde de la certification. Nous avons observé différents problèmes comptables un peu partout sur la planète. Nous avons aussi constaté plus de litiges liés à la comptabilité. Les utilisateurs des états financiers doivent pouvoir se fier à ceux-ci. C’est un grand changement dans notre secteur. Cela étant dit, une fois que la question de l’expertise technique et celle de la qualité sont réglées, tu as tout à fait raison. Il y a beaucoup d’autres facteurs à prendre en compte. Quand on pense à un rapport de l’auditeur, qu’il soit signé par BDO ou par quelqu’un d’autre, le produit final est essentiellement le même. La police utilisée ou la signature au bas de la page peuvent différer, mais le produit en tant que tel est identique. Dans 95 % des cas, l’opinion d’audit sera la même, qu’elle soit exprimée par BDO ou par quelqu’un d’autre.
Ce n’est pas comme un bien que les consommateurs peuvent acheter. Prenons l’exemple d’une table. Si vous voulez en acheter une, vous allez au magasin, vous comparez les modèles, les formes, les tailles et les matériaux, puis vous choisissez celle que vous préférez. C’est la même chose si vous faites des rénovations. Vous prenez une décision en fonction de ce qui vous semble le plus beau. Ce n’est pas du tout le cas pour un rapport de l’auditeur. Peu importe qui le fait, le produit sera le même. Qu’achète donc l’entreprise, dans ce cas? L’expérience. Elle achète une expérience qui va bien au-delà de la période d’audit. Il s’agit aussi de l’expérience postérieure à l’audit, à partir du moment où celui-ci se termine jusqu’à celui où l’autre débute. Comment déterminer si cette expérience sera bonne? C’est une question très importante.
Il faut que vous vous posiez certaines questions. Le cabinet est-il proactif? Avez-vous entendu des témoignages de clients qu’il a servis? Qu’avez-vous entendu dire de la part de vos collègues? Y a-t-il d’autres gammes de services au sein de l’entité qui pourront vous aider? Y a-t-il une équipe spécialisée en technologies numériques? Y a-t-il une solide équipe en fiscalité, en fiscalité internationale, en taxes indirectes ou autres? Quelle est la taille moyenne de ses clients? Est-elle semblable à celle des vôtres? Est-il présent dans votre secteur? Ce sont toutes des questions que vous devriez vous poser pour déterminer avec quel auditeur vous souhaitez travailler. Posez aussi des questions sur le taux de roulement du personnel. Vous vous assurerez ainsi qu’il s’agit d’un cabinet pour lequel les gens veulent travailler. C’est une bonne indication pour savoir si c’est un cabinet avec lequel vous souhaitez travailler.
Il s’agit d’abord et avant tout de déterminer si c’est un cabinet qui vous convient. Veillez aussi à ce que votre associé vous présente au directeur et à l’équipe avec qui vous travaillerez. Vous verrez plus facilement si vous vous sentez à l’aise. Tout repose sur la relation, car c’est ce qui créera l’expérience idéale.
Mary Mathews :
C’est une très bonne manière de prendre une décision. Comment se passera la relation avec les gens? L’aide dont l’entreprise ou le dirigeant pourrait avoir besoin et dont tu as parlé quand tu as abordé les services-conseils en technologies numériques et les services en fiscalité, l’importance de savoir que les auditeurs offrent une gamme complète de solutions et que l’associé sera présent au fur et à mesure de la croissance ou qu’il contribuera à faire progresser l’entreprise, dans la mesure du possible, bien sûr. Il faut donc y penser dès le départ. Une fois l’auditeur choisi en fonction de tout ce que tu as mentionné, il faut développer la relation au fil du temps grâce à l’expérience. Quelles devraient être les attentes des dirigeants d’entreprise en matière de communication, de dialogue ou de transparence? Sur quoi devraient-ils travailler avec leurs auditeurs pour établir une relation fructueuse? D’après tes observations, qu’est-ce qui fonctionne?
Anthony Marinelli :
À mon avis, il y a plusieurs bonnes réponses. Chaque personne est unique. Dans chaque entreprise, les gens ont des personnalités différentes et les auditeurs doivent s’adapter à chacun. J’estime toutefois qu’il y a trois éléments essentiels liés à la communication, qui est, bien sûr, névralgique. En premier lieu, il faut de la transparence. Je crois que tu l’as déjà mentionné. C’est le fondement de toute relation. Oubliez la relation entre l’auditeur et l’entreprise.
Dans toutes les relations, il est important d’être honnête et de pouvoir communiquer aussi les mauvaises nouvelles. Cette honnêteté ne doit pas être à sens unique. Bien sûr, l’auditeur se doit d’être honnête envers la société, mais l’inverse est tout aussi crucial. La transparence me rappelle toujours une chanson en italien qui va comme suit : « Voulez-vous la vérité? » « Oui! » « Quelle vérité? La vraie ou la nuancée? » Parfois, nous essayons de marcher sur des œufs, mais je ne pense pas que ce soit toujours la meilleure approche. Je pense qu’il faut être honnête et dire les choses comme elles sont. C’est vrai pour les deux parties. Voilà pour la transparence.
Le deuxième élément essentiel lié à la communication est la proactivité. On entend beaucoup ce mot. Effectivement, nous devons pouvoir dire immédiatement aux entreprises avec lesquelles nous travaillons que quelque chose pourrait les toucher. Il ne s’agit pas seulement de proactivité, mais de s’assurer que les attentes sont claires. Si je sais qu’une rubrique des états financiers pourrait nécessiter plus de temps, je prends les devants. J’établis les attentes en amont. C’est ce que je veux dire quand je parle d’être proactif. Il s’agit de s’assurer que les attentes sont justes. Encore là, c’est vrai pour les deux parties. L’auditeur envers l’entreprise et vice versa. Voilà pour la proactivité.
Le troisième élément essentiel est le soutien. Toutes les entreprises ont des hauts et des bas. En tant qu’auditeurs, nous devons, dans les deux cas, offrir à nos clients notre soutien, être là pour eux, proposer des solutions pratiques à leurs problèmes et être à l’affût de ce qui se passe dans le monde, puisque nous collaborons avec de nombreuses entreprises de divers secteurs. Si nous voyons quelque chose qui pourrait avoir des répercussions sur eux, nous devons les soutenir et les aider à s’adapter à n’importe quel changement grâce à des recommandations qui pourraient leur permettre de s’améliorer. À mon avis, ces trois éléments aideront à établir la confiance. Il est important de retenir qu’il est impossible d’être toujours en accord, peu importe la relation. Quand il y a des désaccords, il faut les gérer de façon professionnelle. Selon moi, c’est ce qui permet de renforcer la confiance.
Mary Mathews :
Exactement. Même sur le plan personnel, j’ai l’impression que les conversations difficiles, où on dit les vérités qui dérangent plutôt que ce que tout le monde souhaite entendre, permettent de raffermir la confiance. On ne se trompe pas quand on a des discussions honnêtes, qu’on fait preuve de transparence et qu’on collabore pour trouver la meilleure solution. Parfois, les situations difficiles permettent de bâtir la confiance. En ce qui concerne l’aspect bidirectionnel de la communication, je dirais que c’est fondamental. Il faut écouter les dirigeants d’entreprise pour savoir ce qui leur importe, comprendre leurs défis et savoir ce qu’ils souhaitent accomplir. En les écoutant, vous deviendrez un partenaire de confiance tout au long du parcours et vous les aiderez à atteindre leur but.
Anthony Marinelli :
Effectivement.
Mary Mathews :
Changeons de sujet. Tu as parlé de facteurs ESG. Je ne peux pas de ne pas y revenir. Selon toi, quelles sont les exigences ESG des dirigeants d’entreprise? Qu’il s’agisse de leur stratégie ou de la présentation de l’information liée aux facteurs ESG, qu’en pensent les dirigeants et quelles sont leurs attentes envers leurs auditeurs?
Anthony Marinelli :
Nous recevons régulièrement des questions à ce sujet et c’est une bonne chose. Il faut en parler pour sensibiliser les gens. À Montréal, les organismes de normalisation élaborent des règlements sur les facteurs ESG. C’est fantastique que nous en soyons là. J’ai l’impression que les entreprises commencent à retirer leurs œillères pour voir quelle influence elles ont sur le monde et sur la société. Beaucoup de grands détaillants, surtout aux États-Unis, mais aussi au Canada, demandent des rapports et des vérifications au sujet des facteurs ESG. Ce qui est vraiment bien, c’est que nous ne ressentirons pas tout de suite les répercussions de ces règlements. Quelques nouvelles normes entreront en vigueur au cours des prochaines années, mais elles ne toucheront que certaines entreprises.
Mais étant donné l’importance de ce sujet, tout le monde en parle déjà. Nous n’attendrons pas 18 ou 24 mois. Je pense que c’est fantastique et que cela vaut aussi pour BDO. Nous nous sommes rendu compte que le cabinet participait à un écosystème. Nous collaborons avec bon nombre d’entreprises, de fournisseurs et de clients qui veulent savoir quel est notre bilan ESG. Nous voulons aussi atteindre la carboneutralité d’ici 2050. Nous avons un excellent rapport sur les facteurs ESG. Si vous voulez y jeter un œil, il se trouve sur notre site Web. Le plus important, c’est de faire ce qu’il faut. Au-delà de la réglementation, il faut poser les bons gestes pour notre société et la planète. Je suis donc très content que ce sujet ait pris une telle place chez BDO et partout dans le monde.
Mary Mathews :
Tout à fait d’accord. Nous faisons partie d’un écosystème et BDO contribue à la société. Nous devons nous pencher sur les facteurs sociaux et de gouvernance, dont on parle beaucoup moins que les facteurs environnementaux. Parlons des gens. Nous évoluons dans un secteur où ils sont importants. Il est nécessaire d’avoir différentes opinions, différents points de vue et différentes expertises, puis de les mettre en commun pour résoudre des problèmes ou pour trouver une stratégie et ainsi prendre les meilleures décisions. Que retiennent les dirigeants d’entreprise et quelles sont leurs attentes envers leurs auditeurs du point de vue des gens et des talents?
Anthony Marinelli :
Excellente question! Je voudrais commencer par une déclaration. Notre actif le plus important, ce sont nos gens. C’est non négociable. Comme une grande partie des gens qui nous écoutent, nous faisons tous les deux partie des Services en certification. Nous sommes en pleine campagne L’univers de la certification. L’un des points importants de cette campagne est le perfectionnement de nos gens. Grâce à lui, ils deviendront de meilleurs professionnels, qu’ils travaillent pour BDO ou ailleurs. C’est une situation gagnante pour tous. Aussi, des gens heureux font en sorte que les clients sont heureux. Il s’agit d’avoir du personnel heureux, puis c’est…
Mary Mathews :
C’est contagieux.
Anthony Marinelli :
Oui, exactement. Je suis extrêmement fier du faible taux de roulement chez BDO. Nous dépassons les normes du secteur. Nous en sommes vraiment fiers et je voudrais poursuivre sur cette lancée. Je veux aussi parler de mon rôle au sein du conseil de BDO. Je vais mettre mon chapeau d’administrateur l’espace d’un instant. Nous parlons beaucoup de l’importance de la diversité au sein du cabinet. Nous avons divers points de vue, diverses façons de penser. C’est vital si nous souhaitons continuer de progresser. Nous ne voulons pas d’un cabinet homogène où tout le monde pense de la même manière. Nous voulons nous assurer d’avoir de la diversité pour avoir des idées différentes. Chaque personne a son propre point de vue quand elle présente une idée et c’est ce qui nous aide à avancer. Au bout du compte, ce sont les entreprises avec qui nous travaillons qui bénéficient de la progression du cabinet.
Mary Mathews :
C’est tellement vrai. Investir dans nos gens est la clé pour offrir un bon produit. Ce sont nos gens qui fournissent l’expérience. Investir dans leurs talents et leurs compétences est essentiel pour les dirigeants d’entreprise qui comptent sur des gens comme nous pour obtenir des conseils. J’aimerais te poser une autre question sur l’aspect technique. Comment un dirigeant d’entreprise peut savoir si un cabinet vise l’excellence technique en tout temps?
Anthony Marinelli :
C’est vraiment une bonne question. Si vous faites du réseautage et que vous demandez à un auditeur, à un associé ou à n’importe qui d’autre s’il offre de la qualité, il vous assurera que oui. C’est évident. Voici où, selon moi, il faut creuser un peu. D’abord, il existe des rapports publics que vous pouvez consulter, comme le rapport sur la qualité des audits. BDO en publie un. Plusieurs des principaux cabinets le font. Jetez-y donc un coup d’œil. Vous aurez ainsi une idée de l’importance de la qualité pour ces cabinets. Ensuite, parlez à vos contacts. Discutez avec différents banquiers et avocats. Ils pourront vous faire part de leur expérience auprès des différents cabinets. J’ai justement rencontré un banquier hier qui me disait que quand il voit le nom de BDO sur un rapport, il sait qu’il peut s’y fier. Quand il voit le nom d’autres cabinets, ce n’est peut-être pas autant le cas. Vous pouvez donc en parler au vôtre pour savoir ce qu’il pense.
Des organismes de réglementation, comme le Conseil canadien sur la reddition de comptes[JV1] et le Public Company Accounting Oversight Board[JV2] , publient des rapports sur les normes de qualité des différents cabinets. Vous pouvez aussi poser des questions aux gens du cabinet avec lequel vous envisagez de faire affaire. Demandez-leur comment ils gèrent les questions complexes. Questionnez-les sur le processus de finalisation des états financiers. Et posez-leur des questions sur leurs programmes de formation, d’apprentissage et de perfectionnement. Vérifiez également s’il y a une équipe technique spécialisée. Poser ce genre questions vous aidera à évaluer à quel point la qualité compte pour un cabinet. Finalement, pensez aux aspects qui vous ont posé problème par le passé. Parlez-en avec l’associé ou une autre personne du cabinet.
Mary Mathews :
Bien. Le fait de comprendre ou d’expliquer certains obstacles peut vraiment aider à voir comment un auditeur ou un cabinet va trouver des solutions pratiques plutôt que de donner des réponses techniques toutes faites. Ce sont parfois les plus difficiles à mettre en œuvre. Il est aussi très utile d’avoir quelqu’un qui peut réfléchir de façon pragmatique tout en respectant l’esprit des normes. Un conseiller ou un auditeur doit comprendre ce qui importe à un dirigeant d’entreprise, et non pas s’en tenir à la comptabilité ou à la certification. Nous en avons terminé avec l’aspect technique. Merci d’avoir joué le jeu! Que doit faire un auditeur pour s’adapter aux défis ou aux occasions qui se présentent dans le contexte d’affaires d’aujourd’hui?
Anthony Marinelli :
Je pense qu’il y a un lien avec ce dont nous avons déjà parlé. Il faut une compréhension en profondeur du secteur dans lequel le client évolue, car les choses progressent rapidement. Sans une bonne compréhension, il est difficile de suivre. Il y a quelques exemples qui me viennent à l’esprit. L’an dernier, l’entrée en vigueur du projet de loi 124 en Ontario a eu des conséquences sur le personnel infirmier et sa rémunération.
Si j’étais le meilleur auditeur d’hôpitaux en 2022, mais que je ne me suis pas tenu au courant des changements, que je n’ai pas été proactif et que j’ai attendu la date de signature des états financiers, tout d’un coup, je ne suis plus le meilleur, et c’est un euphémisme. Dans une telle situation, grâce à notre compréhension en profondeur des secteurs d’activité, à notre compréhension des besoins de nos clients et au soutien de notre équipe technique, qui effectue les recherches et s’assure que nous sommes à jour… En fait, elle fait plus que s’assurer que nous sommes à jour; elle nous dit comment nous pouvons aider les entreprises à jongler avec les nouvelles règles. À mon avis, il est essentiel de toujours être à jour et d’offrir le meilleur service proactif et le meilleur soutien à nos clients.
Mary Mathews :
Ce qu’on recherche chez un auditeur, c’est donc non seulement un expert technique, mais aussi quelqu’un qui vit dans le monde réel, qui est au courant de ce qui se passe à l’extérieur de nos bureaux et qui peut comprendre les répercussions sur certains de nos clients. L’exemple des conséquences du projet de loi sur la rémunération du personnel infirmier est excellent, car le gouvernement peut prendre des décisions qui touchent nos clients de plusieurs manières. Il ne faut surtout pas l’oublier. Je change de sujet pour parler d’évolution rapide et de technologies. Parle-nous de ce qui est le plus stimulant dans la sphère de l’innovation et de l’évolution des technologies et de comment elles transformeront les pratiques d’audit traditionnelles. Que devraient savoir les dirigeants à ce sujet?
Anthony Marinelli :
Tout d’abord, Mary, je suis heureux que tu utilises le terme stimulant, car d’autres qualifient différemment le changement ou le rythme du changement. Certaines personnes ressentent de l’anxiété et sont très nerveuses à ce sujet. C’est plutôt stimulant. BDO utilise déjà toute une panoplie d’outils pour faciliter son processus d’audit et améliorer l’expérience client. Nous utilisons BDO Harmony. BDO Harmony nous aide à évaluer les aspects où il y a un potentiel de risque lors d’un audit, un risque de fraude potentiel pour lequel il faudrait effectuer des tests. C’est un outil fabuleux et nous ne faisons que commencer à l’utiliser. Nous disposons également d’autres outils numériques pour rendre nos audits plus efficaces, et ils évoluent eux aussi rapidement. C’est vraiment stimulant. Nous bénéficions d’outils internes pour être plus efficaces, mais nous en avons aussi pour contribuer à l’expérience de l’entreprise ou à l’expérience client dont je parlais tantôt.
Ils sont conçus et développés pour alléger le processus d’intégration d’un client ou coordonner le suivi des tâches, et c’est une bonne chose. Ce qui l’est encore plus, c’est que les organismes de normalisation voient également l’importance de l’IA. Les règles à propos de ce qu’on peut faire ou non au moyen de l’IA changent. Il y a quand même une chose que je voudrais ajouter. Les outils d’IA sont géniaux et peuvent vraiment nous aider, mais ils ne remplaceront jamais les auditeurs. Le jugement professionnel et l’esprit critique restent essentiels à notre travail. Je voulais terminer par cette mise en garde.
Mary Mathews :
Je suis heureuse que tu le fasses. Nous pouvons calmer les inquiétudes et l’anxiété dont tu as parlé concernant la rapidité de l’évolution de l’IA. J’ai une dernière question. Quelles mesures allant au-delà des chiffres devraient prendre les auditeurs pour offrir de la valeur aux entreprises?
Anthony Marinelli :
J’adore le concept. La valeur au-delà des chiffres. Je dois toutefois dire qu’à mon avis tout commence par les chiffres. Il faut nous assurer de leur exactitude. S’ils sont erronés, plus rien n’aura d’importance par la suite. Avoir les bons chiffres représente le minimum. La valeur ajoutée correspond à ce dont j’ai parlé jusqu’à maintenant. Nous pouvons aider de plusieurs autres façons, pas juste en effectuant l’audit des états financiers. Je travaille avec différents propriétaires d’entreprise et conseils d’administration qui me consultent à propos de divers sujets. La semaine dernière, j’ai eu un appel au sujet de la saine gouvernance dans un conseil d’administration. Une autre personne m’a téléphoné au sujet de certains contrôles au sein de son équipe de comptabilité. Nous cumulons tellement d’expériences différentes auprès de tellement d’entreprises différentes que nous pouvons véritablement être un partenaire de choix pour nos clients.
Je vais vous donner un autre exemple, celui du dépôt, l’an dernier, du projet de loi S-211 sur le travail forcé. Le nombre d’entreprises qui ne connaissent pas les changements qu’il exige est surprenant. Quand j’ai appelé des entreprises pour leur en parler, beaucoup ont été surprises de connaître l’incidence qu’aurait ce projet de loi sur elles. J’ai pu le faire parce que j’ai l’appui d’une équipe technique. Je cumule aussi de l’expérience auprès de différentes entreprises, ce qui est essentiel, selon moi. C’est la valeur au-delà des chiffres que nous pouvons offrir. Chez BDO, nous sommes vraiment chanceux de compter sur différentes gammes de services et équipes qui sont spécialisées, par exemple, en fiscalité internationale, en divers biens et services ou en technologies. Nos experts nous aident à offrir une plus grande valeur aux entreprises avec lesquelles nous travaillons.
Mary Mathews :
Oui, c’est vrai. Je voudrais juste ajouter une chose à propos du projet de loi S-211. Il est aussi important de réfléchir à la question sur le plan international. Au Canada, nous avons beaucoup d’opérations transfrontalières. J’ai eu une foule de conversations avec des dirigeants d’entreprise situés à l’extérieur du pays. Ils doivent se tenir informés de ce qui se passe ici. Dans certains groupes, plusieurs entreprises sont éparpillées dans le monde. Elles doivent donc pouvoir compter sur une personne, comme un auditeur, qui est au courant de ce qui se passe localement. Je ne parle pas seulement de la législation. Il peut s’agir de l’impôt au titre du Pilier Deux, le nouvel impôt minimum mondial. Quand un dirigeant d’entreprise cherchera un nouvel auditeur, ce sera probablement un aspect dont il tiendra compte.
Anthony, j’aimerais te remercier d’être venu de Montréal et de nous avoir fait part de tes précieux conseils. J’espère que notre public sur place à Oakville a aussi apprécié notre discussion. J’aimerais également remercier nos auditeurs de nous avoir écoutés aujourd’hui et lors de nos autres épisodes. Je m’appelle Mary Mathews et j’animais exceptionnellement La comptabilité de l’avenir de BDO. N’hésitez pas à nous faire savoir si vous avez trouvé le sujet utile, et n’oubliez pas de vous abonner si vous l’avez aimé. En attendant, je vous dis à la prochaine!
Narrateur :
Merci d’avoir été des nôtres pour cet épisode de La comptabilité de l’avenir. Vous pouvez écouter les épisodes précédents et lire d’autres articles sur le sujet à l’adresse www.bdo.ca/accountingforthefuture. Vous pouvez également vous abonner sur Apple Podcasts, Spotify ou Google Balados. Pour obtenir de plus amples renseignements sur BDO Canada, visitez le www.bdo.ca.