L’industrie 4.0 transforme le secteur de la fabrication au Canada, les outils et les technologies numériques devenant de plus en plus accessibles et rentables.
Selon le 2023 Manufacturing CFO Outlook Survey de BDO USA, 36 % des fabricants interrogés, dont 14 % sont canadiens, procéderont à des investissements dans l’industrie 4.0 pour atténuer les risques et révéler la valeur de leur entreprise. De plus, près du tiers d’entre eux ont indiqué que la transformation numérique constituait l’une de leurs trois principales stratégies de résilience.
Des applications de l’industrie 4.0 avaient déjà été mises en œuvre dans de nombreuses entreprises de fabrication et de distribution du monde entier avant la pandémie de COVID-19. Or, les trois dernières années ont clairement montré que les chaînes d’approvisionnement sont vulnérables et très complexes, ce qui rend les technologies d’automatisation d’autant plus précieuses. À mesure que nous nous dirigeons vers l’industrie 5.0, l’intégration de la collaboration personne-machine permettra d’optimiser davantage la gestion de la chaîne d’approvisionnement et les processus de fabrication.
Alors que les fabricants tentent de composer avec l’après-pandémie, les solutions numériques permettent de repenser les modèles d’entreprises de fabrication traditionnels pour réduire les coûts et accroître la résilience. Même si le fait d’accorder un soutien organisationnel complet aux technologies de pointe peut représenter un défi de taille, en particulier pour les petites entreprises de fabrication, la reconnaissance de ces défis et la recherche de solutions personnalisées ouvrent la voie à une transformation progressive et déterminante.
Qu’est-ce que l’industrie 4.0 et en quoi est-elle différente de l’industrie 5.0?
L’industrie 4.0 est le passage à un écosystème d’entreprises entièrement connecté et en constante évolution.
De ses débuts comme programme d’envergure d’automatisation et de passage au numérique, l’industrie 4.0 a fait suite à de nombreuses avancées technologiques dans quatre principales catégories : les logiciels, les capteurs, les processeurs et les technologies de l’information et des communications (« TIC »). Les TIC concernent la numérisation des données (technologies de l’information) et l’amélioration des réseaux, de la technologie Wi-Fi, de l’accès sans fil et des capacités Bluetooth (technologies des communications).
L’industrie 5.0 représente la prochaine étape de l’évolution numérique et s’appuie sur les fondements établis par l’industrie 4.0. Cette série de changements technologiques pousse le concept de connectivité et d’automatisation un peu plus loin en réintroduisant l’importance de la créativité humaine dans le processus de fabrication.
Le cheminement vers les industries 4.0 et 5.0 peut prendre diverses formes pour les entreprises et les parties prenantes concernées, selon leurs objectifs, les ressources disponibles et leur niveau de maturité technologique. Toutefois, les fabricants à l’échelle mondiale constatent invariablement de nouvelles occasions de réduire leurs coûts, d’améliorer la qualité de leurs produits, de trouver de nouvelles sources de revenus et de rendre leurs services plus concurrentiels.
Défis pour les fabricants canadiens
Bien que certains fabricants du Fortune 500 aient adopté l’industrie 4.0 depuis bon nombre d’années, les entreprises du marché intermédiaire, surtout au Canada, éprouvent des difficultés à mettre pleinement en œuvre leur transformation numérique. En effet, malgré un engouement croissant, de nombreux propriétaires et dirigeants du secteur de la fabrication, surtout de petites et moyennes entreprises, voient cette transition comme une démarche insurmontable.
Les préoccupations relatives aux coûts constituent l’un des principaux défis que doivent relever les fabricants canadiens lorsqu’ils envisagent d’adopter l’industrie 4.0. Outre les coûts liés à l’acquisition, à la mise en œuvre et à l’intégration de technologies avancées, certaines dépenses liées à la maintenance, aux mises à jour et à la formation sont récurrentes. Les entreprises doivent comparer soigneusement ces coûts aux avantages à long terme et au rendement du capital investi potentiels.
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L’élaboration de la bonne stratégie constitue un autre défi de taille. Une transformation numérique réussie repose sur un cheminement intégré, ce qui peut être difficile à réaliser en cas de manque de connaissances à ce sujet. Compte tenu de ces complexités, les fabricants peuvent envisager de s’associer à un consultant en transformation numérique doté du savoir-faire nécessaire pour concevoir une transition solide et éclairée vers l’industrie 4.0.
L’industrie 4.0 en action :
Notre client misait énormément sur des systèmes désuets et lents ainsi que sur des processus manuels chronophages, lourds et sujets à l’erreur humaine. En lui montrant à utiliser notre pipeline de données primé HeroPath, nous lui avons offert une solution d’analyse des données à la fois infonuagique, sécuritaire et adaptable, qui lui a permis d’améliorer l’efficacité de ses processus. En ayant accès à des tableaux de bord de visualisation interactifs et à des outils de création de rapports en temps quasi réel, ce client a économisé des milliers d’heures et produit des analyses de données de façon rapide et proactive.
Les entreprises doivent également affecter les ressources appropriées à la mise en œuvre de leur plan et au déploiement de nouvelles initiatives. La migration vers l’industrie 4.0 est souvent une démarche progressive qui peut être particulièrement chronophage pour les petites et moyennes entreprises, car la modification des processus existants, l’intégration de solutions avancées et le perfectionnement de la main-d’œuvre en place demandent du temps. Malgré l’investissement initial, les gains à long terme sur le plan de l’efficience et de la compétitivité l’emportent largement sur les coûts initiaux.
Les grands fabricants ont, dans une certaine mesure, déjà adopté l’industrie 4.0. Quand l’encadrement est approprié, elle est généralement considérée comme réalisable pour les petits et moyens fabricants. Avec le temps, alors que les fabricants de toutes tailles jettent les bases de leur transformation vers l’industrie 4.0, la transition vers l’industrie 5.0 devient parfois plus viable.
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Six façons dont l’industrie 4.0 peut aider les fabricants du marché intermédiaire
Selon les études de Manufacturiers et Exportateurs du Canada (« MEC ») et du magazine PLANT, le secteur de la fabrication du Canada fait face à un certain nombre de difficultés, notamment les pénuries de main-d’œuvre, les perturbations dans les chaînes d’approvisionnement, la perte de productivité, les coûts d’exploitation et de développement et l’adaptation des nouvelles technologies. Les initiatives de l’industrie 4.0 permettent de résoudre bon nombre de ces problèmes et présentent les six principaux avantages suivants :
Sous la pression de plus en plus forte pour mettre au point des produits de qualité à des coûts plus faibles, les entreprises de fabrication trouvent des façons d’en faire plus avec moins. Les nouvelles technologies comme la robotique, l’analyse de données et les capteurs intégrés permettent d’éliminer des procédures qui font perdre du temps et d’accroître l’efficacité.
Le secteur de la fabrication étant aux prises avec un manque de travailleurs qualifiés, des difficultés de recrutement et le vieillissement de la main-d’œuvre, les technologies de pointe s’avèrent essentielles pour assurer la prospérité des entreprises. Grâce à l’automatisation des tâches routinières, au renforcement des compétences de la main-d’œuvre et à l’amélioration de l’efficacité, l’industrie 4.0, véritable attrait pour les jeunes talents, permet aux fabricants d’atteindre des niveaux de productivité et de compétitivité plus élevés, même face à une diminution du bassin de travailleurs.
Les coûts associés à la conduite des affaires au Canada sont élevés en raison des salaires, des coûts liés à l’énergie, de la pénurie de micropuces, de la hausse de l’inflation, de la conformité réglementaire et d’autres facteurs. Les fabricants canadiens qui peinent à être concurrentiels à l’égard des prix doivent se démarquer par des produits et des services novateurs.
L’industrie 4.0 ouvre de nouvelles voies au monde des affaires, notamment en permettant d’élaborer des solutions logistiques intelligentes, d’obtenir un aperçu en temps réel de la gestion de la chaîne d’approvisionnement et de tirer parti de l’analyse prédictive pour en prévoir les perturbations. Tous ces progrès aident les fabricants à diversifier leurs chaînes d’approvisionnement et à accroître leur résilience.Au cours des cinq à dix prochaines années, un pourcentage élevé d’entreprises canadiennes passera entre les mains de nouveaux propriétaires, que ce soit par la relève ou la vente d’entreprise. Des initiatives comme les algorithmes de planification, les outils de simulation et l’entretien anticipé favorisent l’innovation et la qualité des produits, ce qui accroît la valeur intrinsèque de l’entreprise. Au moment où les propriétaires d’aujourd’hui se tournent vers l’avenir, la mise en œuvre des bons outils numériques contribue à préserver leur patrimoine.
Les entreprises de fabrication traditionnelles connaissent des difficultés liées au manque de gestion centralisée, au cloisonnement opérationnel et aux données fragmentées. L’infonuagique, l’informatique à la fine pointe ainsi que les systèmes destinés aux usines et aux entreprises deviennent de plus en plus perfectionnés et rendent les stratégies liées à l’usine numérique plus accessibles et abordables. Les gestionnaires et les opérateurs d’installations peuvent collaborer depuis plusieurs emplacements, consolider et interpréter les données et partager l’information directement à partir de leurs postes de travail.
Les entreprises de tous les secteurs subissent des pressions croissantes pour mesurer, examiner et communiquer leur incidence ESG. À mesure que les processus automatisés s’affermissent dans les usines et les chaînes d’approvisionnement, ils peuvent, s’ils sont utilisés efficacement, simplifier l’analyse comparative et l’adoption de pratiques durables par l’entreprise.
Élaborer une feuille de route pour le passage à l’industrie 4.0
Pour demeurer concurrentiels au pays et à l’étranger, les fabricants canadiens doivent être proactifs en prenant le virage de l’industrie 4.0 et en mettant en œuvre des initiatives numériques. Bien que le cheminement et l’aboutissement soient différents pour chaque entreprise, cette feuille de route comporte six étapes.
- Effectuez une évaluation globale des ressources, des systèmes d’information, de la structure organisationnelle et de la culture de votre entreprise pour déterminer où vous vous situez au sein du modèle de maturité de l’industrie 4.0.
- Examinez l’état de préparation des principales fonctions de votre entreprise : mise au point, production, logistique, services, marketing et ventes.
- Ciblez les lacunes, par exemple en ce qui concerne la cybersécurité et les systèmes informatiques, la disponibilité d’un programme d’analyse des données ou encore l’adoption d’une culture d’entreprise qui encourage la souplesse et l’adaptation. Certains secteurs de votre entreprise peuvent se situer à différentes étapes du modèle de maturité.
Niveau de maturité numérique | Processus opérationnels | Stratégie d’amélioration |
---|---|---|
Niveau 1 Cloisonnement |
|
Explorer les occasions liées à l’Internet des objets et mettre l’accent sur la gouvernance des données et le partage de l’information dans le cadre de processus critiques à valeur élevée. |
Niveau 2 Élimination du cloisonnement |
|
Lier des sources de données et des systèmes opérationnels disparates pour assurer la collaboration et la visibilité interfonctionnelles. |
Niveau 3 Entreprise intégrée |
|
Intégrer les données aux opérations pour automatiser les processus, optimiser le rendement et accroître l’agilité décisionnelle. |
Niveau 4 Chaîne de valeur intégrée |
|
Mettre l’accent sur l’intégration de systèmes tiers et la visibilité de bout en bout en étudiant attentivement les contrôles et la cybersécurité liés au partage d’information. |
Niveau 5 Écosystème adaptable |
|
Tenir compte de nouvelles sources de revenus et accroître la collaboration et la création conjointe de valeur avec les clients, les fournisseurs et les vendeurs. |
L’atteinte des niveaux 4 et 5 du modèle de maturité numérique constitue une étape avancée de la transformation numérique, et de nombreux fabricants n’en sont encore qu’au début de ce processus. Pour les petits et moyens fabricants en particulier, l’atteinte du niveau 3 du modèle représente un objectif plus pratique et réalisable dans un avenir proche.
- La vision unique de l’industrie 4.0 de votre entreprise doit tenir compte de son état actuel ainsi que des résultats escomptés. Établissez des priorités ciblant des rendements solides et concrets.
- Structurez les seuils et les indicateurs de rendement clés. Selon MEC, environ 90 % des entreprises de fabrication ne font pas d’analyses comparatives de leurs activités, contrairement aux chefs de file de leur secteur d’activité. En évaluant vos progrès par rapport à ceux de vos concurrents actuels ou du secteur dans son ensemble, vous obtiendrez des informations et découvrirez des occasions d’amélioration intéressantes.
- Soyez proactifs à l’égard de la création d’un plan de financement. Les entreprises les plus fructueuses adoptent une approche tournée vers l’avenir et présentent une solide analyse de rentabilité.
- Les entreprises canadiennes peuvent tirer parti de programmes gouvernementaux en fonction du niveau de maturité technologique du projet.
- Mobilisez les parties prenantes à l’interne et à l’externe qui collaboreront pour mener à bien les initiatives. Attribuez des rôles clairement définis.
- Les parties prenantes à l’interne doivent inclure des employés de plusieurs échelons et fonctions : dirigeants et membres de la haute direction, RH, production, logistique, finances, ventes, etc.
- Les parties prenantes à l’externe peuvent comprendre des fournisseurs et des clients sur lesquels vos projets auront une incidence ainsi que des experts indépendants qui peuvent fournir un soutien en matière de planification et de mise en œuvre.
- Misez sur la résolution d’un problème ou d’un goulot d’étranglement opérationnel concret. La transformation numérique se manifeste souvent par de petites avancées qui se transforment en un objectif global au fil du temps.
- Concentrez-vous sur les trois mots clés de l’industrie 4.0 : progressif, itératif et intégré. Gardez une certaine marge de manœuvre et visez à réduire les obstacles organisationnels.
- Appliquez vos initiatives aux relations et aux processus existants (à l’interne et à l’externe) en tenant compte de l’effet sur les divers services, des obstacles possibles et des plans d’essai pour votre projet.
- Élaborez une solide stratégie de gestion du changement. Faites participer vos employés au processus, communiquez des attentes claires et fournissez des ressources en matière de formation et de perfectionnement.
Prochaines étapes de votre cheminement vers l’industrie 4.0
Bien que la perspective d’une transformation numérique complète ou même d’une intégration importante de solutions numériques puisse sembler lointaine à certains fabricants, il est important de se rappeler que les progrès consistent en des mesures graduelles. Même le moindre virage stratégique vers l’automatisation, l’analyse de données et d’autres outils numériques peut avoir une grande incidence sur l’efficience, la productivité et le rendement opérationnel global.
Pour élaborer et mettre en œuvre avec succès une feuille de route pour le passage à l’industrie 4.0, les fabricants doivent établir de solides partenariats et concevoir des stratégies novatrices. L’équipe de BDO composée de spécialistes et de professionnels des services au secteur de la fabrication peut vous aider à définir et à réaliser votre vision et vos objectifs uniques, notamment grâce aux solutions intégrées suivantes :
- Services-conseils en technologie
- Analyses avancées · Approvisionnement
- Services-conseils en gestion de risques
- Incitatifs gouvernementaux
- Transformation et changement
- Services en matière de stratégie et d’exploitation
- Cybersécurité
- Amélioration des processus de travail
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