Cet article, d’abord rédigé par BDO USA (Starting Your ESG Journey: Pave the Way for a Sustainable, Resilient Future), a été revu pour tenir compte du contexte canadien.
Les démarches de développement durable sont uniques à chaque entreprise, mais, en ce qui a trait aux enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance (« ESG »), les stratégies et les programmes efficaces ont un point en commun : ils permettent aux entreprises de tous types et de toutes tailles de mieux composer avec l’incertitude et de renforcer leur résilience.
Le gouvernement du Canada s’est engagé à atteindre la carboneutralité d’ici 2050. Par conséquent, des politiques et des règlements entrent progressivement en vigueur pour que les entreprises de partout au pays contribuent à l’atteinte de cet objectif. La planification éclairée de votre stratégie ESG et son application au fil du temps témoignent d’une saine gouvernance et d’une volonté d’adhérer aux grands principes de développement durable adoptés par le Canada.
Une stratégie cohérente peut également aider votre entreprise à tirer des avantages de son programme ESG, comme une efficacité opérationnelle accrue, un rendement financier supérieur, une gestion plus rigoureuse des risques, de meilleures relations avec les parties prenantes, un accès facilité aux capitaux et une plus grande part de marché.
Au moment d’entamer une démarche ESG, le nombre de décisions et de mesures à prendre peut paraître énorme. La méthode en cinq étapes qui suit vous aidera à mieux comprendre ce processus complexe et à formuler une stratégie ESG qui produira des résultats durables.
Elle vous guidera dans l’adoption de mesures essentielles, porteuses d’une valeur intrinsèque, qui faciliteront également l’adoption d’autres mesures en cours de route. De la collecte de données à la production de rapports sur le développement durable, cette méthode mettra votre entreprise sur la voie de la durabilité et de la résilience.
Réaliser une évaluation de l’état de préparation
L’évaluation de l’état de préparation permet d’analyser les pratiques actuelles de votre entreprise et de déterminer les améliorations que vous souhaitez apporter grâce à votre stratégie et à votre programme ESG. L’analyse comparative et l’analyse des écarts sont de bons moyens d’y parvenir.
L’analyse comparative sert à évaluer les informations communiquées par votre entreprise et son degré de maturité sur le plan du développement durable par rapport aux pratiques d’entreprises comparables et à celles d’autres acteurs du secteur. La réglementation, les cadres de référence et les normes de présentation volontaire de l’information, les rapports et les classements des agences de notation ESG de même que les préoccupations des parties prenantes vous guideront dans le choix des thèmes à aborder à cette étape du processus.
Cette recherche servira de base à l’analyse des écarts qui facilitera la comparaison de vos pratiques à celles de vos concurrents et de l’ensemble du secteur. Les constats dégagés de cet exercice orienteront ensuite la mise au point de vos programmes et stratégies.
Comprendre les parties prenantes et évaluer l’importance relative
De plus en plus, on attend des entreprises qu’elles répondent aux besoins non seulement de leurs actionnaires, mais aussi de toutes les parties prenantes. Ces dernières sont uniques à chaque entreprise, mais elles incluent souvent des investisseurs, des institutions financières, des fournisseurs, des clients, des communautés et des employés.
L’évaluation de l’importance relative des enjeux ESG fait intervenir des parties prenantes internes et externes. Elle vous aidera à comprendre les sujets qui comptent le plus à leurs yeux et qui auront probablement le plus de portée pour votre entreprise.
Les initiatives d’échange avec les parties prenantes peuvent être adaptées aux ressources et au degré de maturité des programmes de votre entreprise. Elles prennent souvent la forme de sondages et d’entrevues ou d’activités plus substantielles, comme des tables rondes ou des séances de discussion ouverte. Les conclusions de votre analyse comparative et de votre analyse des écarts vous aideront à orienter ces communications.
Les résultats de l’évaluation de l’importance relative des enjeux ESG doivent être consignés de manière structurée, notamment sous la forme d’un tableau présentant l’incidence de différents sujets sur l’entreprise et leur importance pour les parties prenantes.
Élaborer un plan de mise en œuvre
Les données recueillies durant l’évaluation de l’état de préparation et les priorités établies au cours de l’évaluation de l’importance relative des enjeux serviront à élaborer un plan de mise en œuvre. Celui-ci établira les jalons à atteindre à court et à long terme ainsi que les moyens d’y parvenir.
La définition des rôles dans la structure de gouvernance et la coordination de la mise en œuvre du programme constituent un aspect important de cette étape. Les responsabilités des membres de la haute direction et le niveau optimal de participation et de surveillance du conseil d’administration doivent être clairement établis. Pour mettre en œuvre leur stratégie et leurs initiatives, les entreprises choisissent souvent de former une équipe de direction et une équipe de travail affectées aux enjeux ESG. L’équipe de direction sera composée de cadres provenant de différents services et sera responsable de la stratégie, tandis que l’équipe de travail exécutera les projets, fournira son expertise à l’entreprise et offrira de la formation sur les enjeux ESG.
À cette étape, il est également crucial d’établir des objectifs ainsi que des indicateurs de rendement clés pour mesurer les résultats. La phase de définition des objectifs est un bon moment pour vous recentrer sur votre stratégie d’affaires, saisir les occasions qui s’offrent à vous et atténuer les risques. Il s’agit d’un élément essentiel de la fourniture d’informations pour les entreprises et d’un outil nécessaire à la communication avec les investisseurs, les clients, les employés et les autres parties prenantes.
La meilleure stratégie consiste à fixer des objectifs précis, mesurables, réalisables, pertinents et assortis d’échéanciers (méthode « SMART »). En appliquant ces critères, vous vous assurez que vos objectifs sont clairement définis et atteignables, plutôt que vagues ou génériques, et qu’ils peuvent être soumis sans crainte à une surveillance externe.
Voici un exemple d’objectif de protection de l’environnement établi selon ce principe.
Objectif : Diminuer l’incidence environnementale de nos activités en réduisant de 45 % nos émissions absolues de gaz à effet de serre propres aux champs d’application 1 et 2 d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 2019.
Recueillir des données et mettre en œuvre des contrôles
Une fois que vous aurez déterminé les indicateurs à surveiller et à communiquer, mettez en œuvre des contrôles pour assurer l’exactitude et la cohérence des données. Vous améliorerez ainsi l’intégrité des données et la reddition de comptes, en plus de réduire grandement les risques que votre entreprise soit accusée d’écoblanchiment.
Voici quelques exemples de contrôles internes rigoureux.
Si votre entreprise exerce ses activités dans un endroit où l’obtention d’une assurance à l’égard des données et des indicateurs liés aux enjeux ESG est exigée, les autorités de réglementation et les cabinets comptables se pencheront sur l’évaluation des contrôles. Même si vous n’êtes pas soumis à cette obligation, l’assurance obtenue peut représenter un avantage concurrentiel pour votre entreprise.
Chez BDO, nous avons mis au point une méthode pour aider les entreprises à renforcer leurs contrôles internes et leurs procédures à l’égard des indicateurs ESG. Il est important de noter que cette méthode n’est pas un exercice qu’on ne fait qu’une seule fois. Les contrôles devront en effet être évalués régulièrement pour vous assurer qu’ils demeurent pertinents et efficaces.
Préparer votre rapport sur le développement durable
La communication de l’information sur les enjeux ESG et le développement durable est un élément fondamental d’un programme et d’une stratégie efficaces. La publication d’un rapport annuel favorise la reddition de comptes, la gestion des risques et la transparence. Le public cible de ce type de document se compose d’investisseurs, d’organismes de réglementation, de clients, d’employés, de fournisseurs et de particuliers.
Vous pourrez choisir entre plusieurs cadres de référence, initiatives et normes de présentation volontaire de l’information pour vous guider dans la préparation de votre rapport. Les normes du Sustainability Accounting Standards Board et de la Global Reporting Initiative sont parmi les plus utilisées. Le cadre de référence du Groupe de travail sur l’information financière relative aux changements climatiques (« GIFCC ») et les objectifs de développement durable des Nations Unies sont également pertinents pour traiter de certains sujets. L’International Sustainability Standards Board a également publié ses deux premières normes dans le but d’établir une base de référence mondiale en matière de développement durable pour les marchés financiers.
De nouvelles obligations réglementaires pourraient avoir une incidence sur vos exigences de conformité. Par exemple, votre entreprise pourrait être tenue de se conformer à la directive sur la publication d’informations en matière de durabilité par les entreprises de l’Union européenne ainsi qu’aux normes officielles connexes plutôt qu’aux normes, cadres de référence et initiatives de présentation volontaire de l’information mentionnés précédemment. Au Canada, à compter de 2024, les institutions financières réglementées par le Bureau du surintendant des institutions financières devront publier un rapport qui montre la manière dont elles gèrent les risques liés aux changements climatiques. Cette exigence concorde dans une large mesure avec les recommandations du GIFCC.
Ce type de rapport fournit également aux agences de notation ESG les informations nécessaires pour noter et classer le rendement des entreprises à ce chapitre. Les investisseurs tiendront éventuellement compte de ces notes lorsqu’ils évalueront des entreprises. Elles permettent de déterminer si une entreprise peut faire partie d’indices axés sur le développement durable et si ses titres peuvent être négociés par des fonds connexes. Parmi les agences de notation de premier plan, mentionnons Institutional Shareholder Services, MSCI, Bloomberg, Sustainalytics et RobecoSAM.
BDO peut vous aider
Dans le monde des affaires d’aujourd’hui, les entreprises peuvent envisager la gestion des enjeux ESG comme un moyen de réduire les risques, d’accroître leur rendement et d’améliorer leur image de marque. En appliquant la méthode décrite ci-dessus pour créer une stratégie et un programme ou intégrer de nouvelles mesures à leurs structures et pratiques existantes, elles récolteront le fruit de leurs efforts en matière de développement durable.
Notre équipe aide les entreprises à élaborer des stratégies et des programmes ESG qui génèrent de la valeur à long terme. Communiquez avec nous pour en savoir plus sur nos solutions pratiques pour un avenir durable.