skip to content

La constante évolution du rôle de directeur financier

Pamela Steer :

Le monde se transforme rapidement et nous sommes tous concernés. Le rythme des changements s'accélère et les exigences qui pèsent sur les directeurs financiers d'aujourd'hui sont très différentes.

Narrateur :

Bienvenue à La comptabilité de l'avenir, un balado de BDO Canada à l'intention des dirigeants financiers qui doivent composer avec le changement et faire croître les affaires. Nous aborderons des questions que les directeurs financiers n'avaient pas eu à traiter par le passé, mais qu'ils devront inévitablement gérer à l'avenir.

Anne-Marie Henson :

Bonjour et bienvenue à La comptabilité de l'avenir de BDO. Je m'appelle Anne-Marie Henson et j'ai le plaisir d'accueillir Pamela Steer, présidente et chef de la direction de CPA Canada depuis avril 2022. Avant de se joindre à CPA Canada, Pamela a occupé plusieurs postes de directrice financière au sein de diverses entreprises, notamment dans les secteurs de la technologie et des services financiers. Je suis vraiment ravie de vous rencontrer, Pamela.

Pamela Steer :

Le plaisir est pour moi, Anne-Marie. Merci énormément de m'avoir invitée au balado. Je vous en suis très reconnaissante. C'est toujours formidable de discuter avec nos collègues de la profession de ce qui se passe dans notre domaine.

Anne-Marie Henson :

Exactement. Je suis très heureuse de vous accueillir. Avant d'aborder notre sujet du jour, j'ai pensé que vous pourriez nous parler de vous, de votre expérience et de ce qui vous a mené à votre poste actuel à CPA Canada.

Pamela Steer :

Merci beaucoup, Anne-Marie. Je dois dire que je suis sortie des sentiers battus par rapport à d'autres CPA. J'ai évidemment commencé par décrocher mon titre de CPA, puis j'ai travaillé dans des cabinets pour ensuite m'orienter rapidement vers les télécommunications, ce que j'ai vraiment aimé. À cette époque, je travaillais autant pour de très grandes que de très petites entreprises. J'étais même la deuxième ou troisième meilleure employée à aller chercher son premier million de dollars. Ma carrière a été assez équitablement composée de postes de gestion et de finances, puisque les deux me plaisent et que j'aime être en contact avec les gens. Les activités d'une entreprise permettent, à mon avis, de mettre à profit les compétences transférables des CPA et de les approfondir.

Pendant mon parcours en télécommunications et en technologie, j'ai rencontré une personne à la Commission de la sécurité professionnelle et de l'assurance contre les accidents du travail qui m'a demandé de me joindre à l'équipe pour un certain temps. J'ai fini par y passer sept ans et faire une immense volte-face vers les services financiers, le secteur parapublic et la gestion des parties prenantes. C'était une occasion unique. C'est là qu'a pris forme ma passion pour la justice sociale et mon ambition de faire du bon travail, d'un point de vue professionnel, mais aussi de redonner aux communautés dans lesquelles nous vivons.

Je dirais que c'est grâce à cette prise de conscience à la Commission que je me suis finalement retrouvée à CPA Canada, où j'occupe évidemment des fonctions de CPA et de gestion et effectue ce que j'estime être un travail essentiel dans le système financier canadien pour les citoyens de tout acabit ainsi que pour les professionnels de notre collectivité.

Anne-Marie Henson :

Wow. Merci. Votre expérience est impressionnante et je suis vraiment ravie de discuter avec vous. Je crois que vous êtes la personne idéale, en raison de votre expérience en finance et en comptabilité, mais aussi, comme vous l'avez dit, en gestion, pour discuter un peu plus en détail aujourd'hui du rôle en constante évolution de directeur financier. Nous avons eu beaucoup de discussions au cours de la dernière année sur l'évolution générale de la situation des entreprises canadiennes, notamment sur la nécessité de s'adapter aux changements technologiques et l'importance accrue des critères ESG dans les informations financières, mais aussi sur le contexte opérationnel, les stratégies d'expansion et de croissance, les fusions-acquisitions et la recherche de nouvelles sources de financement.

Je crois donc que tous ces changements ont eu des répercussions considérables sur ce que je décrirais comme un rôle essentiel du directeur financier d'une entreprise. En tant que présidente et PDG de CPA Canada, j'ai été à même de constater plusieurs des attentes changeantes envers les CPA de nos jours, surtout à titre de directeur financier d'une entreprise. Vous travaillez à CPA Canada depuis environ un an maintenant. Vous avez acquis une année d'expérience. Vous avez donc probablement eu l'occasion de parler aux principaux intervenants et de comprendre un peu mieux les objectifs de CPA Canada et votre mission. Selon vous, quelles sont donc les compétences les plus importantes qu'un CPA doit posséder à l'heure actuelle pour être un directeur financier efficace?

Pamela Steer :

Excellente question. C'était d'ailleurs mon anniversaire professionnel la semaine dernière.

Anne-Marie Henson :

Félicitations!

Pamela Steer :

Merci, je constate que le monde se transforme rapidement et que nous sommes tous concernés. Le rythme des changements s'accélère et les exigences qui pèsent sur les directeurs financiers d'aujourd'hui sont très différentes. Nous parlons souvent de technologie, mais il y a deux côtés à cette médaille. Il s'agit d'un catalyseur, mais aussi d'un véritable défi à relever. Pour ma part, je pense que les directeurs financiers d'aujourd'hui et de demain sont très différents de ce qu'ils étaient il y a vingt ans, lorsque nous avions des systèmes informatiques. Ils étaient évidemment en place, mais nous n'étions pas aussi interconnectés. Nous n'avions pas autant de données à notre disposition. Nous n'avions aucune idée de l'importance du capitalisme des parties prenantes par rapport à celle du capitalisme des actionnaires. À mon avis, ce que nous voyons de plus en plus, c'est que le directeur financier occupe la deuxième place la plus importante au sein d'une entreprise.

Même si auparavant, et ce peut encore être le cas aujourd'hui, cette place revenait plutôt au chef de l'exploitation ou des ventes, le directeur financier est désormais perçu comme étant le reflet de l'ensemble de l'entreprise. Il s'agit souvent d'une question d'argent, alors les finances demeurent très importantes puisque les enjeux sont considérables dans ce domaine. Cependant, comme les CPA ont d'excellentes compétences en pensée critique et ont un très bon esprit critique, je dirais même que le rôle de l'audit permet d'assurer la discipline et d'établir le cadre de travail nécessaire pour poser des questions vraiment pertinentes et réfléchies, et leur capacité à prendre les données et non seulement faire les calculs ou les analyses, mais à trouver ces indicateurs de rendement clés pertinents qui stimulent les activités de l'entreprise. En revanche, les anciens directeurs financiers comptaient beaucoup sur la rétrospective.

Ainsi, les tâches trimestrielles et le rapport annuel étaient fondés sur tout ce qui s'était fait par le passé. Les directeurs financiers d'aujourd'hui misent vraiment sur les prévisions. Que va-t-il se passer? Qu'est-ce que le passé, en tant que contexte, nous a appris à propos de notre entreprise et que pouvons-nous en tirer pour la suite? Il ne s'agit donc pas seulement de la rétrospective, qui est toujours là et qui est très importante. Heureusement, les systèmes et la technologie nous permettent d'y parvenir, mais maintenant, il faut passer à la prochaine étape et nous demander quelles sont les prévisions à en tirer.

Le secret du rôle de directeur financier consiste ensuite à songer aux informations qu'il peut fournir à la direction, au conseil d'administration et aux responsables stratégiques pour effectuer la planification et réfléchir de manière prospective. Alors que le directeur financier d'hier misait sur le passé, le directeur financier d'aujourd'hui doit quant à lui se concentrer plus que jamais sur l'avenir. Je me réjouis de ce que représente un tel changement de paradigme pour les directeurs financiers et pour la profession de CPA.

Anne-Marie Henson :

C'est super et vraiment très intéressant. Je suis devenue CPA il y a près de quinze ans, ce qui ne me semble pas si lointain, mais je n'ai certainement pas appris toutes les compétences dont vous parlez, comme la réflexion prospective, à l'école et au cours de mes premières années de service au sein du cabinet. Il ne s'agit donc plus simplement de faire état des données historiques et de les présenter en format agréable à lire. Il s'agit plutôt d'analyser l'information, de la comparer aux données du marché ou à ce que nous constatons en matière de tendances, puis de s'en servir pour la rendre compréhensible dans toutes les autres facettes de l'entreprise, ce qui me semble très loin de ce que j'ai appris à l'école.

Je suppose que c'est formidable de vous savoir enthousiaste à ce sujet, car cela peut sembler un peu effrayant pour ceux qui n'ont pas nécessairement eu cette expérience ou acquis ces connaissances. Comment ces changements ont-ils une incidence sur la formation générale et les exigences en matière d'expérience professionnelle des CPA d'aujourd'hui par rapport à ce qui se faisait il y a dix ou quinze ans?

Pamela Steer :

Je crois que tous les aspects de la profession sont en évolution. Ils le sont de toute façon. Les choses changent parfois rapidement ou lentement. Je dirais que le rythme est accéléré à l'heure actuelle. Je suis donc très enthousiaste de travailler chez CPA Canada, surtout en ce moment. En effet, alors que le contexte évolue de différentes façons au fil du temps, je crois que nous sommes certainement à une étape très rapide de la croissance et de la transformation de notre profession. Je me réjouis également de la parution de la nouvelle grille de compétences CPA 2.0 l'an dernier, en février 2022.

Il ne s'agit donc pas seulement des principes fondamentaux que vous vous attendez à connaître ou à savoir que votre CPA possède, notamment l'esprit critique et la discipline, les compétences en audit, les compétences en fiscalité, la comptabilité et les compétences techniques fondamentales pour lesquelles nous sommes très bien connus. Nous ajoutons maintenant à la Grille de compétences des CPA les éléments des technologies de pointe, de l'utilisation, de la gouvernance des données et des données, ainsi que toutes les activités de durabilité qui se déroulent dans le monde, et la profession s'emploie à les mettre en œuvre dans le cadre du nouveau programme d'agrément CPA au cours des prochaines années. C'est donc vraiment important et passionnant. L'éducation a changé.

La pandémie a certainement eu une incidence énorme dans ce domaine, et nous avons appris, je crois, que le télétravail à temps plein n'est pas bon pour qui que ce soit, car je ne crois pas qu'il permet de développer certaines des compétences dont nous avons besoin pour prendre le pouls d'une situation, entrer en relation et acquérir ces compétences sociales, qui sont absolument essentielles et cruciales. Toutefois, un mode hybride où certains cours sont offerts en personne et d'autres le sont en ligne offre une certaine flexibilité et peut ouvrir de nouvelles occasions aux nouveaux étudiants de tous âges du programme CPA, dont les modes de vie sont différents et qui en sont à diverses étapes de leur parcours.

Bien sûr, il existe un parcours assez simple : le secondaire, l'université, la spécialisation en finance ou en comptabilité, le titre de CPA et le monde du travail, mais nous voulons aussi faire place aux personnes dont le bagage est différent.

Nous constatons que la diversité de pensée et d'expérience aidera grandement notre profession à maintenir son dynamisme et à demeurer pertinente. Ces éléments de l'éducation ainsi que les études, vous pouvez donc les distinguer. Winston Churchill a dit quelque chose d'extraordinaire, et je sais que je ne vais pas bien le citer. C'était quelque chose comme : « J'ai eu une excellente éducation et mes études y ont nui. Il y a donc l'apprentissage dans les livres, puis l'éducation et l'apprentissage réels. Je crois que nous devrions nous concentrer réellement sur la formation et offrir le soutien pédagogique nécessaire pour intégrer ce nouveau cadre d'apprentissage et de perfectionnement à la prochaine génération de CPA.

Anne-Marie Henson :

Wow. Eh bien, j'adore ça. Je trouve ça fantastique. C'est formidable de voir comment cette profession continue de s'adapter et d'évoluer aux besoins d'un contexte changeant. C'est donc merveilleux à entendre. J'aimerais peut-être revenir un instant sur quelque chose que vous avez dit et que j'ai constaté également. Je crois que cela pourrait s'appliquer non seulement aux directeurs financiers, mais même aux CPA qui travaillent dans un cabinet de services professionnels comme moi. Il ne s'agit pas seulement de se concentrer sur les finances historiques d'une entreprise et d'examiner ce qui s'est passé l'an dernier et d'en rendre compte, mais aussi de vraiment être en mesure de fournir des renseignements permettant d'interpréter ce qui se passe et d'être plus tourné vers l'avenir.

Même s'il ne s'agit pas seulement de nouveautés, il semble beaucoup plus fréquent aujourd'hui que les personnes qui travaillent en finance puissent adopter une vision beaucoup plus prospective. Je me demandais, selon vous, pourquoi est-ce beaucoup plus fréquent aujourd'hui?

Pamela Steer :

Je pense en partie que les entreprises ont de plus en plus de données à leur disposition, surtout en ce qui a trait au développement durable et aux facteurs ESG, plus particulièrement au climat, et qu'il y a tellement de données plus complexes dont il faut tenir compte auxquelles nous sommes plus habituées et qui en disent long. Vous pourriez même dire que de nombreuses entreprises constatent que le chef de l'exploitation tient compte de tous les indicateurs de rendement clés opérationnels.

Cependant, pour le directeur financier, je crois qu'il y a cette combinaison ou ce potentiel de compréhension de la manière dont les chiffres se traduisent en données financières et en indicateurs de ressources humaines, parce que, souvent, notre entreprise est très axée sur le service ou la clientèle, et qu'il faut pouvoir utiliser différents types de mesures et ensembles de données, les synthétiser, les analyser et faire preuve d'assez de scepticisme pour dire : « Oui, je comprends que le modèle vous dit ceci ou que vous pensez qu'il vous dit cela, mais avez-vous obtenu les bonnes données ou des renseignements sur leur utilité? Quel problème cherchiez-vous à résoudre? Quel est-il? » À mon avis, ces compétences vous seront très utiles dans votre profession de CPA.

Souvent, beaucoup d'indicateurs de rendement clés, de mesures opérationnelles et de données se retrouvent dans les états financiers ou dans d'autres rapports comme le rapport de gestion. Si vous êtes directeur financier et chef de la direction, vous devez généralement approuver les contrôles et le travail qui a été fait avant leur publication, en particulier dans les sociétés ouvertes. Il est tout à fait naturel que le directeur financier dise : « D'accord, si j'appose mon nom sur ceci et que je m'expose à un risque puisque je mets ma désignation à risque chaque fois que j'appose ma signature, je vais absolument m'assurer de savoir d'où proviennent toutes ces données. » Contrairement aux autres rôles, je crois que le CPA doit apprendre à mettre en lumière des sujets très complexes. Je ne crois pas que ce soit quelque chose que le grand public associe aux CPA.

Toutefois, si vous vous retrouvez dans le monde des affaires en tant que CPA ou assurément en tant que directeur financier, vous devez présenter de manière convaincante les données que vous possédez et les rendre compréhensibles et attrayantes pour un conseil d'administration, pour les parties prenantes, pour les actionnaires, pour les analystes, etc. Je pense que notre bagage de compétences, la discipline sous-jacente et la profondeur technique que nous apportons à notre rôle nous placent dans une position unique pour pouvoir le faire, raconter des histoires de façon très crédible.

Anne-Marie Henson :

Absolument. Je suis tout à fait d'accord. Cela m'amène à ma prochaine question. Nous parlons donc beaucoup aujourd'hui de l'accessibilité des données et de l'information, de la manière dont cela a changé, de la manière dont nous analysons l'information, puis de la manière dont nous la présentons. Je pense donc que l'une des principales responsabilités des directeurs financiers, qui ont participé récemment à la transformation numérique au sein des entreprises, est d'être au moins responsable de certaines fonctions. C'est un aspect essentiel de la capacité des entreprises à demeurer concurrentielles, à suivre les tendances et à avoir accès à tous ces indicateurs de rendement clés importants. Les entreprises cherchent de plus en plus à mettre à niveau leurs systèmes, à adopter l'infonuagique et à prendre des décisions plus rapidement.

Bon nombre de directeurs financiers n'ont pas nécessairement une solide expérience en TI, mais, soudainement, ils sont des intervenants clés dans ces projets de mise en œuvre. C'est une tâche colossale. Selon vous, que pourraient faire les directeurs financiers pour ajouter de la valeur à un processus de transformation numérique et le rendre le plus avantageux possible pour eux et pour l'entreprise?

Pamela Steer :

Je pense que c'est très important et vous avez tout à fait raison. Je pense que diverses raisons expliquent que les directeurs financiers appuient désormais la transformation numérique de plusieurs façons. La première est que nous avons réalisé de nombreuses transformations numériques dans les opérations des entreprises. Donc, en premier lieu, c'est habituellement l'histoire du cordonnier mal chaussé, où les investissements financiers sont placés à l'avant-plan. Les services administratifs sont donc au second plan, en quelque sorte, et ont été laissés pour compte depuis longtemps. Maintenant que ces projets et programmes numériques opérationnels ont été mis en place, les entreprises se disent : « Oh, je suis satisfait. Mes services administratifs ne tiennent pas la route. J'ai créé un déficit technique dans mon entreprise. »

Je sais maintenant que nous avons beaucoup de vulnérabilités informatiques. Les directeurs financiers du monde entier sont de plus en plus touchés par cette situation puisqu'évidemment, les pirates s'en prennent à notre argent. Où vont-ils la trouver? Dans les systèmes financiers. Il faut donc consolider ces vulnérabilités et les atténuer, voire les éliminer. Vous voyez donc maintenant une vague d'engouement pour le numérique dans les services financiers et les services administratifs, et les entreprises, dont CPA Canada, cherchent des solutions mieux gérées. Elles sont plus efficaces et efficientes. Elles n'ont pas à se soucier d'appliquer autant des correctifs.

Donc, si elles ont un service géré, le travail est fait à leur place à l'aide d'une solution accessible, parce que nous comprenons tous les risques de disposer de systèmes personnalisés. Ils ne sont pas facilement mis à niveau et les correctifs ne sont pas simples. Nous ne disposons pas des ressources financières nécessaires pour avoir une foule de spécialistes en TI sur place, ce n'est pas notre activité principale. Vous avez donc raison de dire que ce n'est pas le cas, ou que cela n'a pas été le rôle du directeur financier. Je ne suis certainement pas une gourou de l'informatique, mais j'ai géré des projets de plusieurs centaines de millions de dollars. C'est ici que vous savez que vous avez, encore une fois, cette pensée critique et cette discipline, la logique de fournir un cadre, et, pour reprendre l'expression d'une vieille émission de télévision, que vous appelez un ami.

Il faut donc veiller à ce que le personnel de vos comités d'orientation soit doté d'une combinaison appropriée de personnes ayant une expérience des affaires et de la technologie. Bien entendu, il faut maintenant mettre en place tous les grands programmes technologiques. En fait, la technologie est plutôt lourde, mais il s'agit d'un élément un peu moins important pour la gestion du changement, le changement de processus qui doit être fait avec les gens. C'est le triangle des gens, des processus et de la technologie qu'il faut mettre en place pour s'assurer que votre projet de grande entreprise se déroule bien.

Alors, oui, la technologie est vraiment, vraiment importante pour permettre cela, mais vous ne voulez pas que ce soit elle qui mène le bal. C'est la gestion du changement, le changement de processus, qui peut utiliser la technologie. Vous ne voulez pas qu'elle tombe en déliquescence. Vous voulez construire la Tesla du futur.

Anne-Marie Henson :

Absolument. J'adore ça. C'est un grand plaisir d'entendre parler des différentes compétences que possèdent les CPA et les directeurs financiers ainsi que de la façon dont ils peuvent s'adapter aux besoins actuels. Vous avez mentionné un autre sujet très important dont nous discuterons tous aujourd'hui, et je crois que nous aurons la chance d'en discuter encore plus à l'avenir. Les facteurs ESG, le développement durable et les changements climatiques sont d'autres domaines que certains d'entre nous, du moins, les CPA de plus de 10 ans d'expérience, n'ont pas vraiment appris en milieu scolaire, n'est-ce pas? Nous en entendons beaucoup parler depuis plusieurs années, mais c'est devenu un domaine très important à l'échelle internationale. J'aimerais savoir pourquoi les directeurs financiers canadiens d'aujourd'hui doivent se préoccuper des changements climatiques, du développement durable et des facteurs ESG.

Pamela Steer :

Encore une fois, c'est un excellent sujet et une partie de la raison pour laquelle je voulais faire partie de CPA Canada. Pour moi, les facteurs ESG et le développement durable ne sont que des risques. C'est la gestion et l'analyse des risques et des possibilités dans l'économie. Le Canada occupe une position unique, à mon avis, sur la scène internationale, et nous sommes perçus ainsi pour diverses raisons et divers facteurs y contribuent. Premièrement, nous sommes à côté d'un très grand voisin qui a peut-être politisé l'idée des facteurs ESG, alors qu'ici nous les avons adoptés et avons décrété que c'était une question de données et de science. À mon avis, la science est irréfutable. Je comprends que d'autres croient que les faits sont sujets à interprétation, et nous sommes aussi un pays qui a beaucoup de ressources. Nous sommes donc une économie forte dans le secteur des ressources naturelles, et cela présente de nombreux défis sur le plan des facteurs ESG.

Donc, nous devrions faire partie de la solution. Nous avons la chance de pouvoir compter sur des CPA ayant une excellente expérience technique, qui comprennent à la fois les normes internationales et les normes américaines, le référentiel comptable américain, ce qui s'avère très utile. Nous avons un gouvernement qui encourage et qui appuie le développement durable et le secteur de la technologie, mais aussi un secteur des ressources naturelles qui veut apporter des changements positifs dans un monde de transition. La différence entre le Canada et un pays de l'Europe est que l'Europe est assez écologique, parce qu'elle n'a pas d'économie axée sur les ressources naturelles.

Donc, elle n'a pas cette notion de transition, et je dirais que c'est aussi le cas de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande. Sans vouloir utiliser un vocabulaire péjoratif, comment pouvons-nous composer avec les industries les plus sales? Parce que c'est là que nous allons avoir le plus d'impact sur la planète. Il faut déplacer ces industries, les rendre aussi propres et bien gérées que possible, puis ouvrir la voie. C'est la transition. Vous ne pouvez pas fermer les robinets demain. Nous portons des vêtements qui contiennent du pétrole et du gaz, par exemple. Nous chauffons nos maisons. Le Nord ne peut pas se passer de ce chauffage. Alors, comment peut-on avoir un chauffage propre? Nous sommes très chanceux en Ontario, surtout en ce qui concerne l'énergie hydroélectrique. Donc, c'est exceptionnellement propre.

Nous avons aussi un groupe des Premières Nations très solide qui peut être intégré à des conversations sur la biodiversité et la réconciliation économique, et cette population est celle qui croît le plus rapidement au Canada. Alors, aidons à rendre cette communauté également active en tant que communauté d'affaires et favorisons ainsi le développement et la réconciliation. Et à l'échelle internationale également, les Canadiens sont perçus comme étant bons. Nous sommes pragmatiques. Nous proposons des solutions. Nous voulons travailler ensemble. Nous sommes très rassembleurs.

Quand on pense à la concentration des actifs et à la gestion des actifs au Canada, si on inclut les grandes banques et les grands régimes de retraite, il s'agit de plusieurs billions de dollars d'actifs sous gestion et de placements dans des titres de créance ou de capitaux propres ou une combinaison de nombreuses entreprises à l'échelle mondiale, et pas seulement au Canada. Cette collaboration est exceptionnellement utile aux organismes internationaux tels que l'International Sustainability Standards Board, l'IFRS Foundation ou l'OICV pour la réglementation des marchés boursiers à l'échelle mondiale. Le Canada a un rôle vraiment important à jouer, et nous sommes très respectés.

C'est très excitant de voir que, au cours des deux ou trois dernières années, nous avons vraiment atteint un moment décisif en ce qui concerne la reconnaissance du développement durable. Maintenant, que pouvons-nous faire? Allons de l'avant. Comment pouvons-nous l'intégrer à nos activités? Il ne s'agit pas seulement d'affaires et de finances durables. C'est tout simplement de bonnes affaires et de bonnes finances.

Anne-Marie Henson :

Absolument. J'adore entendre parler de cela. J'ai toujours eu le sentiment, et vous me le confirmez, qu'en tant que Canadiens, mais surtout les CPA et notre rôle à l'échelle mondiale, nous jouons un rôle de premier plan en plus de nous investir dans ces types de comités et de l'influence que nous exerçons à l'échelle mondiale parce que nous avons tendance à entretenir des relations, à collaborer et à être des gens motivés. Il fait donc bon d'entendre que nous avons une voix à l'international et que nous pouvons contribuer à faire avancer ces initiatives. Cela me semble une fois de plus logique : les directeurs financiers doivent endosser de nombreux rôles aujourd'hui, mais pas seulement les directeurs financiers. Quoi qu'il en soit, pour certains d'entre nous, c'est un peu inconfortable.

C'est en dehors de notre zone de confort. Nous sommes peut-être des penseurs critiques. Nous avons peut-être acquis beaucoup d'excellentes compétences en résolution de problèmes, mais il est possible que nous ne soyons pas très à l'aise de commencer à parler des facteurs ESG et du développement durable si ce n'est pas vraiment notre domaine d'expertise. En pensant à tous ces rôles que nous pouvons jouer et à toutes ces responsabilités que nous pouvons avoir, pour une personne n'ayant pas beaucoup de connaissances sur la transformation numérique ou sur les facteurs ESG, avez-vous des conseils pour les CPA qui cherchent à approfondir leurs connaissances dans ces domaines?

Pamela Steer :

Absolument. Cela dépend vraiment, j'allais dire de votre âge et d'où vous en êtes, mais de votre expérience en tant que CPA, de votre rôle, de vos attentes et de vos intérêts futurs. Je vous suggère de faire un peu de lecture. Vous n'avez pas à y accorder beaucoup de temps ni à suivre de cours, même si vous pouvez le faire. Mais si vous êtes CPA, consultez votre ordre provincial et les informations dont il dispose. CPA Canada prônait le développement durable bien avant qu'il ne soit un sujet d'actualité. Nous participons donc à des initiatives et établissons des cadres depuis de nombreuses années.

En fait, j'ai d'abord établi des liens avec CPA Canada et pris part à ses activités, grâce à l'Association pour la comptabilité durable. Pour quiconque cherche des guides ou des idées sur le développement durable, l'Association pour la comptabilité est une ressource formidable. Faire partie de ce réseau de leadership des directeurs financiers à l'échelle internationale est formidable. De façon générale, c'est un groupe de directeurs financiers provenant de grandes entreprises qui se réunit pour dire : « D'accord. Voici ce que nous avons fait, alors définissons notre stratégie et évaluons les entreprises pour ensuite publier les résultats. » Ainsi, toute entreprise plus petite ou différente ou qui ne l'a jamais fait peut profiter de nos apprentissages et les appliquer à elle-même.

Les contrôleurs, les comptables et d'autres membres du conseil d'administration ont également accès à de très bons exemples pratiques et à différents aspects du développement durable. La gouvernance est également un élément important. Ils peuvent consulter le site Web de l'Association pour la comptabilité durable ou de CPA Canada. Encore une fois, peu importe le cycle de vie de l'entreprise, qu'il s'agisse d'une petite entreprise en démarrage, d'une entreprise intermédiaire, d'une grande entreprise ou d'un conseil d'administration, vous avez accès à beaucoup d'outils pour vous informer légèrement ou en profondeur. Si vous souhaitez en faire plus, vous pouvez également suivre une formation beaucoup plus technique.

CPA Canada vient tout juste de lancer son certificat de création de valeur, qui porte sur tous les aspects du développement durable et qui est beaucoup plus élaboré, mais il y a plusieurs autres ressources à votre disposition. Ils ont pris de l'expansion au cours des dernières années, mais il y a beaucoup d'entreprises différentes qui publient maintenant, et tout cela est utile pour l'apprentissage. Cependant, c'est un peu intimidant, parce qu'on peut constater le processus pêle-mêle des dernières années au sein de toutes sortes d'entreprises et de cadres différents. Vous entendrez parler de la TCFD, du SASB, des rapports intégrés et du CDP. Je pourrais continuer à l'infini et l'expliquer de trois façons différentes. Vous obtiendrez ce cafouillis.

Heureusement, les paramètres se clarifient et s'appuient sur l'International Sustainability Standards Board, qui a été créé il y a un peu plus d'un an, se réunit et s'installe autour du conseil des normes internationales d'information sur la durabilité. Encore une fois, puisque le Canada s'affirme largement, l'un des deux bureaux mondiaux du nouveau ISSB est situé sur notre territoire, à Montréal. Nous devrions donc en être très fiers. Et c'est grâce à ce qu'on appelle la Coalition canadienne des champions. Donc, les entreprises, les cabinets et le gouvernement se sont regroupés pour créer des conditions dans lesquelles l'ISSB voudrait venir au Canada, mais ce que j'ai mentionné précédemment rendait aussi cette décision pragmatique. Nous pouvons nous réunir très rapidement. Les CPA canadiens possèdent des connaissances techniques si étendues en comptabilité et en durabilité.

Anne-Marie Henson :

Oh! C'est génial. Eh bien, merci d'avoir fourni toutes ces explications. Il y a tellement d'informations à notre disposition qu'il est parfois difficile de savoir par où commencer. Ce sont d'excellents conseils pour ceux qui cherchent à se renseigner sur divers sujets, et je crois qu'il est important de savoir qu'une personne ne peut pas nécessairement répondre à tous les besoins ou à toutes les demandes d'une entreprise. J'y pensais un peu, même dans le contexte des entreprises.

Nous avons beaucoup parlé des personnes et des CPA, de leur influence au sein de leur entreprise ou dans le monde, mais quelque chose s'est passé récemment. J'ai donc cru que c'était une excellente occasion de donner des conseils et de fournir de l'information aux entreprises elles-mêmes qui envisagent peut-être de recruter un chef ou un spécialiste des finances dans leur entreprise. Je pense que ce que j'ai tiré de cette conversation avec un collègue, c'est que son client, qui évoluait dans une entreprise à croissance rapide, a jugé qu'il avait besoin d'un directeur financier. Ils ont rédigé une offre d'emploi et l'ont publiée, et ils avaient vraiment de la difficulté à trouver la bonne personne. Ils ont fini par prendre un peu de recul et se livrer à un exercice où ils ont examiné la stratégie de l'entreprise, non seulement les besoins ou les lacunes actuels de celle-ci, mais de la situation où ils souhaitaient se trouver dans cinq ans.

Ils ont ensuite déterminé les compétences qu'ils croyaient qu'un directeur financier devait posséder et sont retournés à la case départ, et rédigé à nouveau l'offre d'emploi du candidat et les compétences qu'ils recherchaient. Alors qu'au début, c'était comme un buffet de diverses compétences et choses dont ils pensaient avoir besoin. Je me suis dit que c'était une façon très intéressante d'envisager, à l'interne, la stratégie et les projets d'une entreprise pour l'avenir et d'associer les compétences du directeur financier aux attentes réelles de votre entreprise.

Si un CPA ou un directeur financier est sur le point de décider qu'il est temps pour lui de changer de carrière, avez-vous des conseils ou des renseignements à nous transmettre pour aider les gens qui souhaitent passer à une autre étape?

Pamela Steer :

Absolument. L'une des choses les plus formidables d'être un directeur financier doté d'un titre de CPA, c'est la possibilité du transfert de compétences. Ce n'est pas facile. Je ne dirai pas que c'est simple, ce n'est pas le cas, mais il y a tellement d'entreprises différentes et de types d'entreprises différents. Alors, qu'est-ce qui vous retient le matin? Comme je l'ai dit au début de la conversation, je ne me suis pas rendu compte avant d'aller à la CSPAAT qu'il était vraiment important pour moi de faire quelque chose qui compte pour la société. Je me disais : « Oh, une illumination en milieu de carrière. Qui l'eût cru? » Donc, je pense qu'il s'agit vraiment de déterminer les valeurs qui comptent le plus pour vous, puis de cerner les secteurs cibles et les entreprises qui vous intéressent vraiment. Pourquoi vous motivent-ils? Pourquoi voulez-vous être là?

Qu'est-ce qui vous amènerait à faire ce changement et à démontrer que vous possédez les compétences recherchées? Parce que parfois, je voudrais peut-être devenir artiste de cirque. J'exagère pour faire valoir mon point. Je crois que je n'ai pas les compétences requises, à l'heure actuelle, pour faire un changement professionnel comme celle-ci, qui est manifestement inappropriée dans cette discussion, mais qui n'est toutefois pas impossible.

Je dirais que le fait d'être CPA ou directeur financier au Canada vous offre un large éventail de possibilités pour améliorer vos compétences de façon soutenue, peu importe l'entreprise ou le secteur d'activité, mais aussi de les arrimer, tout comme votre expérience, avec vos valeurs pour décider d'aller de l'avant pour rejoindre ces personnes, ces entreprises ou ces administrateurs, ou quiconque s'occupe de l'embauche, pour en savoir plus sur leurs associations sectorielles ou sur ce qui les motive. Il peut être extrêmement utile de discuter avec des personnes au sein de votre réseau qui connaissent des gens qui travaillent dans ces entreprises ou ces secteurs d'activité.

Parce que l'une des choses qui me plaisent dans le rôle de directeur financier et de la profession de CPA, c'est que les compétences de base sont si transparentes et si utiles qu'elles peuvent être transférées à différentes entreprises ou secteurs d'activité. Quand vous ajoutez les nouvelles compétences dont nous parlons aujourd'hui, telles que la transformation numérique, la gouvernance des données, les technologies avancées et les facteurs ESG, vous constatez une augmentation importante de la demande maintenant et encore plus à l'avenir. Les nouveaux CPA peuvent faire une carrière totalement différente et dynamique et faire toute une panoplie de choses et de directeurs financiers qui possèdent déjà une telle expérience, qui font tellement de choses à offrir aux secteurs et aux entreprises. Je pense que nous nous porterons bien pour les années à venir.

Anne-Marie Henson :

Wow, c'est un moment extraordinaire et très stimulant pour les CPA et les directeurs financiers au Canada. Pamela, je veux simplement vous remercier pour votre temps et vos commentaires précieux aujourd'hui. J'aurais pu discuter avec vous deux autres heures. Peut-être que nous ferons une deuxième partie. J'espère que notre auditoire a apprécié la discussion. Je tiens également à remercier nos auditeurs de nous avoir écoutées aujourd'hui et d'être là pour tous les autres épisodes. Je m'appelle Anne-Marie Henson, et c'était La comptabilité de l'avenir de BDO. N'hésitez pas à nous faire savoir si vous avez trouvé le sujet intéressant et utile, et n'oubliez pas de vous abonner si vous l'avez aimé. En attendant, je vous dis à la prochaine fois!

Narrateur :

Merci d'avoir été des nôtres à La comptabilité de l'avenir. Vous pouvez écouter d'anciens épisodes et lire d'autres articles sur le sujet au www.bdo.ca/accountingforthefuture. Vous pouvez également utiliser les balados Apple, Spotify ou encore les balados Google pour vous abonner. Pour plus d'informations sur BDO Canada, visitez bdo.ca.

Notre site utilise des témoins nous permettant de vous offrir un service plus réactif et personnalisé. En consultant notre site, vous acceptez l'utilisation des témoins. Veuillez lire notre déclaration de confidentialité pour en savoir plus sur les témoins que nous utilisons et sur la façon de les bloquer ou de les supprimer.

Accepter et fermer