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Le rôle du capital-investissement au sein du marché intermédiaire

Sunil Sharma :

Que ce soit volontairement ou non, vous quitterez votre entreprise tôt ou tard. Il vaut mieux y penser plus tôt afin de pouvoir dicter les conditions, avoir un plan et, au bout du compte, obtenir un résultat positif.

Narrateur :

Bienvenue à La comptabilité de l'avenir, un balado de BDO Canada à l'intention des dirigeants financiers qui doivent composer avec le changement et faire croître les affaires. Nous aborderons des questions que les directeurs financiers n'avaient pas eu à traiter par le passé, mais qu'ils devront inévitablement gérer à l'avenir.

Anne-Marie Henson :

Bonjour et bienvenue à La comptabilité de l'avenir de BDO Canada. Je m'appelle Anne-Marie Henson et je suis accompagnée de mon coanimateur, Armand Capisciolto. Aujourd'hui, nous parlons à Sunil Sharma, qui travaille au sein des Services-conseils en contrôles diligents de BDO Canada et qui est le chef des Solutions en mobilisation de capitaux.

Armand Capisciolto :

Anne-Marie et moi avons eu plusieurs discussions avec Sunil au sujet des capitaux propres et des marchés privés, de même que des débouchés qu'ils offrent à nos clients et aux entreprises avec lesquelles nous travaillons chez BDO. Je sais que nous avons trouvé ces conversations très intéressantes. Par conséquent, je crois que nos auditeurs trouveront que la conversation que nous aurons avec Sunil à ce sujet sera aussi très enrichissante. Bienvenue à La comptabilité de l'avenir, Sunil.

Sunil Sharma :

Merci et je suis heureux d'être ici. Je suis impatient d'en discuter cet après-midi. Dans mon esprit, je pense à toute la neige que je dois aller pelleter. C'est ce qui me tient chaud pour cet après-midi et jusqu'à ce soir, moment où je dois sortir et faire un peu plus de sport.

Armand Capisciolto :

La lourde tâche de parler comptabilité ou la lourde tâche de pelleter la neige, je ne sais pas laquelle est la plus agréable.

Sunil Sharma :

Parler de comptabilité, de marchés privés, de capitaux privés, c'est facile et c'est plaisant. La neige est une autre paire de manches.

Anne-Marie Henson :

Sunil, je pensais que nous pourrions prendre un peu de recul, ce que nous faisons assez souvent pendant l'émission, juste pour nous assurer que lorsque nous parlons de capital-investissement et de ce qui se passe avec les clients, avec les investisseurs et de ce que vous prévoyez dans un avenir proche, nous commencions par les bases, c'est-à-dire les définitions. Nous entendons beaucoup parler des capitaux privés qui s'intéressent particulièrement à l'investissement dans les PME, c'est-à-dire les petites et moyennes entreprises ainsi que les entreprises du marché intermédiaire. Pourquoi ne pas commencer par faire un survol des différentes tailles d'entreprises et de leur incidence sur vous et les investisseurs en capital?

Sunil Sharma :

Oui, c'est une excellente question, une excellente remarque. Je crois qu'il y a, d'abord et avant tout, beaucoup de fausses conceptions en général lorsque des sociétés de capitaux privés cherchent à investir, notamment sur la taille et le type d'entreprises dans lesquelles elle cherche à investir. Je pense que les gens perçoivent souvent le capital privé comme étant des transactions de plusieurs milliards de dollars et de très grandes opérations, ce qu'elles peuvent certainement être. Cependant, je pense qu'il est très pertinent qu'ils examinent également les PME, que nous puissions considérer du point de vue des revenus comme allant de zéro à 50 millions de dollars, ainsi que les entreprises du marché intermédiaire, qui se situent dans la fourchette de revenus de 50 à 200 millions de dollars. Par exemple, une entreprise qui génère des revenus de près de 50 millions de dollars pourrait être votre fabricant local d'articles de sport ou de votre clinique vétérinaire.

Tous ces types d'entreprises, de toutes les formes et de toutes les tailles, attirent les investissements du secteur du capital-investissement. Il peut s'agir d'un investissement dans une plateforme, mais cela concerne généralement des entreprises un peu plus importantes, se situant probablement dans la tranche supérieure des PME en ce qui a trait à la taille ou la catégorie des entreprises de taille moyenne. Ou bien cela peut être une fusion-absorption, n'est-ce pas? Je vais donner l'exemple d'un vétérinaire. Certaines cliniques vétérinaires ont un chiffre d'affaires de 50 millions de dollars. Elles sont situées à différents endroits et reçoivent un investissement d'une société privée de capital-investissement. Ensuite, elles cherchent à se construire, à consolider et à agrandir. Elles pourraient donc acheter une clinique vétérinaire qui génère un revenu de 1 million de dollars. C'est ce que nous appelons une fusion-absorption. Cela vous donne une idée du paysage et de la taille des transactions auxquelles les fonds de capital-investissement s'intéressent.

Armand Capisciolto :

C'est intéressant, Sunil, lorsque vous parlez des fusions-absorptions, parce que lorsque nous parlons de la croissance du capital privé, nous oublions parfois ces transactions secondaires, n'est-ce pas? Le fonds d'investissement privé a investi dans une entreprise plus importante et une partie de la stratégie de croissance liée à cette entreprise plus importante consiste à acquérir d'autres entreprises. Vous n'y prêtez peut-être pas attention en vous disant : « Eh bien, ce n'est pas la société de capital privé qui a acheté mon entreprise ou qui veut investir dans mon entreprise », mais elle le fait indirectement.

Sunil Sharma :

Bien sûr. Si on regarde les statistiques de l'an dernier, on constate que plus de 80 % des transactions ont été conclues pour une valeur inférieure à 25 millions de dollars. Quand on pense à la taille de l'entreprise, il s'agit d'une PME, non? Plus de 80 % des transactions conclues au cours de l'année. Il s'agit donc d'une proportion assez importante du volume total des transactions que nous avons vues au Canada au cours des dernières années. Cela dépend de notre économie, n'est-ce pas? Notre économie est propulsée par les PME et les entreprises du marché intermédiaire. C'est logique, donc.

Armand Capisciolto :

Très pertinent. Je pense que nous avons évoqué le capital-investissement, mais nous avons également parlé du capital privé. Si je comprends bien, le capital-investissement est une sous-catégorie du capital privé. Pourriez-vous nous donner un peu de renseignements sur les différents types d'entités qui seraient considérées comme des bailleurs de fonds privés?

Sunil Sharma :

Bien sûr. Vous avez tout à fait raison de dire que les capitaux propres privés sont l'un des sous-ensembles du capital privé. Quand nous examinons les capitaux privés de façon plus générale, il s'agit d'investissements dans des actifs qui ne sont pas offerts sur les marchés publics. Ce n'est donc pas une société ouverte. Il ne s'agit généralement plus d'une entreprise gérée par le propriétaire. En fait, il s'agit de capitaux propres, d'un capital de risque, d'investissements immobiliers dans le patrimoine, d'infrastructures et de ressources naturelles et de dettes privées. Il s'agit des principales catégories de capitaux privés. Nous constatons de plus en plus d'activité dans le secteur du capital-investissement au Canada.

Armand Capisciolto :

Vraiment captivant. Si je pense à ce que je faisais avant 2022, moment où je travaillais avec beaucoup d'entreprises qui s'introduisaient en bourse, les marchés publics étaient en pleine effervescence en 2020 et en 2021. Comme nous le savons tous, l'année 2022 n'a pas été une bonne année pour les marchés publics. Je me souviens bien des entreprises avec lesquelles j'ai réalisé des appels publics à l'épargne en 2020 et en 2021. Auparavant, elles étaient détenues par des fonds de capitaux privés. Un grand nombre d'entreprises ouvertes ont fait partie de la stratégie de sortie des investisseurs privés. J'espérais donc que vous pourriez nous parler un peu de la façon dont la croissance des marchés privés et des capitaux privés a été comparée à celle des marchés publics au cours des dernières années.

Sunil Sharma :

Ces dernières années ont été marquées par une tendance intéressante : depuis les années 2000 environ, les marchés privés et le capital privé en général ont connu une croissance d'environ 10 fois la valeur liquidative nette ou l'actif sous gestion. Les marchés publics ont connu une croissance trois fois supérieure au cours de la même période. Nous constatons que les capitaux privés ont nettement dépassé la croissance du marché public. Je pense que cette tendance va se poursuivre. En fin de compte, comme je l'ai mentionné plus tôt, les PME et les entreprises du marché intermédiaire au Canada sont des moteurs de l'économie. Devenir une société ouverte coûte cher. On compte plus d'un million de frais de cotation et de coûts additionnels, sans oublier les exigences réglementaires et les aspects liés à la gouvernance. Il est donc nettement préférable d'évoluer dans ce secteur privé.

La volatilité n'y est pas aussi prononcée. Bien entendu, les marchés publics donnent accès à plus de capitaux et ils présentent certainement des avantages. En règle générale, nous avons observé une forte affluence de fonds vers les PME et les entreprises du marché intermédiaire du point de vue du capital privé, et nous anticipons que cette tendance se maintiendra. En raison de la volatilité que nous avons observée sur les marchés publics au cours de la deuxième moitié de 2022 et en 2023, nous commençons également à observer une grande tendance à la conversion d'entreprises en sociétés fermées. Ainsi, bon nombre société de capitaux privés recherchent et constatent de la valeur sur les marchés publics, notamment des actifs sous-évalués et mis en vente. C'est un phénomène que nous avons commencé à observer et qui devrait se poursuivre au cours de l'année 2023.

Anne-Marie Henson :

Voilà qui est très intéressant, Sunil. Je sais que vous êtes dans la région de Toronto. Je suis à Montréal, alors nous n'avons pas encore eu la neige que vous êtes sur le point de pelleter. Elle n'a pas encore gagné le reste du pays. Plus tôt, vous avez parlé d'une transaction de 25 millions de dollars. J'ai entendu dire qu'une grande partie de cette activité provenait du Québec, ce qui est très intéressant sur les plans de l'économie et des stratégies de sortie pour les entreprises. Armand a parlé d'un ralentissement réel, voire d'une interruption, du marché du PAPE au cours de l'année écoulée. Il semble donc que vous souligniez que les opérations de capitaux privés demeurent très foisonnantes. Vous avez commencé à parler de ce que l'année 2023 vous réserve. Pouvez-vous nous parler des tendances qui se sont présentées au cours de la deuxième moitié de 2022? Nous avons beaucoup parlé de la baisse des évaluations, du fait que les entreprises commencent à faire des mises à pied massives et prévoient même davantage de mises à pied en 2023. Quelles sont les tendances à venir en matière de capital privé?

Sunil Sharma :

Laissez-moi juste sortir ma boule de cristal. Je ne peux pas prétendre avoir un bilan parfait en matière de prédictions. Mais je pense qu'il faut d'abord considérer la période que nous venons de connaître : nous avons eu cette pandémie et le monde s'est arrêté pendant environ trois mois, de mars à juin. À ce moment-là, l'activité en capital-investissement était… Elle a été plutôt intense. Nous avons effectivement enregistré des trimestres records depuis juin 2020. Pourquoi cela s'est-il passé à ce moment-là? Il y avait énormément actifs liquides, c'est-à-dire des capitaux disponibles sur les marchés privés. Le coût en capital était faible, donc les taux d'intérêt étaient très faibles. Les baby-boomers prenaient leur retraite. Par conséquent, cette série d'événements a entraîné un volume d'activités record.

À l'approche du second semestre 2022, les taux d'intérêt ont commencé à augmenter en raison de l'incertitude économique générale. Ainsi, l'activité de transaction, en particulier au sein du secteur des capitaux propres, s'est statistiquement ralentie. À l'approche de 2023, je ne crois pas que nous reverrons le volume d'activité dont nous avons été témoins en 2021 et dans la première moitié de 2022. Compte tenu du risque sur le plan de l'incertitude engendré par l'augmentation du coût du capital, je crois que, dans l'ensemble, les gens font preuve de prudence, mais il subsiste encore beaucoup de capital non investi. Certains baby-boomers cherchent toujours à prendre leur retraite. On s'attend à un transfert de richesse important. Le Financial Post a mentionné qu'il y aura un transfert de richesse d'environ 2 billions de dollars au cours des prochaines années. Il y a donc encore des facteurs qui ont fait en sorte que les activités de capital-investissement soient actives, mais nous n'aurons probablement pas le même record qu'en 2021 ou 2022. Mais je ne crois pas nécessairement que nous pourrions revenir au niveau d'activité qui prévalait avant la pandémie, où il y avait de l'activité, mais où ce n'était pas aussi frénétique.

Je pense donc que c'est probablement quelque part entre les deux. Les gens veulent toujours conclure des transactions. Les occasions d'acquisition sont probablement nombreuses en raison des évaluations, mais certains facteurs obligent les gens à faire preuve de prudence. Il y aura certainement une diminution des volumes au cours de l'année à venir.

Anne-Marie Henson :

J'entends souvent parler des sociétés de capitaux privés qui sont encore très actives, quoique moins que dans les années précédentes. Il s'agit toujours d'une bonne stratégie à envisager pour la planification de la relève ou pour la sortie de l'entreprise. Quel conseil donnerez-vous à vos clients des PME et du marché intermédiaire qui souhaitent vendre leur entreprise et envisagent, par exemple, une sortie au moyen de capitaux propres privés? Quels types de recommandations leur donnez-vous pour se préparer?

Sunil Sharma :

C'est un peu évident puisque je travaille dans le secteur, mais la première chose à faire est d'embaucher un conseiller. Je le crois sincèrement. J'estime franchement qu'engager un conseiller ajoute de la valeur au processus et que ce dernier vaut l'argent et l'investissement de la part du vendeur. Vendre votre entreprise n'est pas une mince affaire, n'est-ce pas? C'est ce que vous avez bâti au cours de votre vie. Même si vous ne cherchez pas à vendre votre entreprise et à trouver un partenaire pour vous aider à la prochaine étape de sa croissance, vous devez vous assurer de suivre le bon processus pour déterminer qui sera votre futur partenaire d'affaires.

Il s'agit donc d'un travail considérable, d'une décision financière énorme, souvent la plus importante que prendront nos clients. Cette situation est stressante et émotive. Il n'y a rien de mal à demander de l'aide dans ces conditions : en général, cela mènera à un meilleur résultat et permettra à nos clients, aux PME et aux entreprises du marché intermédiaire de se concentrer sur ce qui compte le plus, c'est-à-dire gérer leur entreprise. Ils ont déjà leur quotidien à gérer. Il est donc très important d'avoir recours à un conseiller pour les aider à vendre leur entreprise.

Ensuite, je dirais que de façon générale, il faut aussi assurer la préparation. Lorsqu'ils envisagent la vente de leur entreprise, j'avise les gens qu'ils quitteront leur entreprise d'une façon ou d'une autre, que ce soit volontairement ou involontairement. Mieux vaut y songer en amont pour mieux déterminer les modalités de cette sortie et élaborer un plan qui, en fin de compte, favorisera leur réussite. Les conditions de réussite d'une sortie d'entreprise ou d'un partenariat diffèrent d'un propriétaire d'entreprise à l'autre. Mais lorsqu'il s'agit de problèmes de santé involontaires, quel que soit le cas, c'est évidemment plus difficile. Lorsque l'on se trouve dans une situation où l'on contrôle le récit, où l'on dicte les conditions, où l'on mène le processus pour obtenir le meilleur résultat pour soi, c'est toujours excellent.

J'ai reçu un conseil marquant au cours de ma carrière : il faut avoir un plan sur cinq ans. Que ferez-vous au cours des cinq prochaines années? Où voulez-vous vous trouver dans les cinq prochaines années? La même chose s'applique à nos clients. Où voulez-vous vous trouver dans les cinq prochaines années? Comment vous y prendrez-vous? Avez-vous besoin de soutien? Avez-vous besoin de financement? Avez-vous besoin d'un investisseur en capitaux propres? Voulez-vous vendre dans cinq ans? Si c'est le cas, ne commencez pas dans cinq ans. Commencez à y réfléchir dès maintenant, parlez-en aux gens et commencez à comprendre les options qui s'offrent à vous, car il y en a plus que vous ne le pensez.

Anne-Marie Henson :

C'est un excellent conseil. Vous avez abordé un sujet qui touche la comptabilité ou les finances. Il nous faut donc examiner les chiffres, les évaluations et d'autres éléments de ce genre, mais il ne faut pas sous-estimer l'importance des émotions liées à la vente de l'entreprise, surtout si quelqu'un y a consacré toute sa carrière. Je suppose qu'avoir un conseiller, quelqu'un qui est un peu moins proche de ce qui se fait au quotidien, donne une bonne source de rétroaction. Non seulement il maîtrise parfaitement le processus de négociation et connaît les étapes nécessaires, tout en vous aidant dans vos activités quotidiennes, mais il est aussi la personne qui peut vous prodiguer de judicieux conseils lorsque votre implication émotionnelle est trop importante. Ce sont donc de très bons conseils. J'adore.

Armand Capisciolto :

Il est très intéressant d'écouter vos réponses aux dernières questions, Sunil. J'aime toujours mentionner les épisodes précédents lorsque nous parlons aux gens. Il y a quelque temps, nous avons eu un épisode où nous avons abordé les marchés publics et la mobilisation des capitaux dans le contexte difficile que nous vivons sur ces marchés. Cependant, vous sous-entendez qu'il sera encore plus difficile de le faire sur les marchés privés en raison de la hausse des taux d'intérêt et de l'incertitude de l'économie. Le commentaire formulé dans cet épisode est que lorsque êtes capables de le faire sur un marché difficile, vous renforcez en réalité la résilience de l'entreprise. Quant à moi, les conseillers jouent un rôle essentiel dans le renforcement de cette résilience et la prise de décisions, en particulier pour surmonter ces choix émotionnels qui sont encore plus complexes dans un marché difficile. Je voulais juste le mentionner.

Je pense que vous avez déjà partiellement répondu à ma prochaine question, mais ce que j'ai remarqué en aidant certains clients à préparer leurs documents financiers pour une transaction, c'est que parfois, le temps nécessaire pour les organiser a compromis la transaction. L'acquéreur, qu'il s'agisse des marchés privés ou non, a trouvé autre chose dans le temps qu'il a fallu à l'entreprise pour ce faire. Vous parlez de ce plan sur cinq ans et de la direction que vous souhaitez prendre dans cinq ans. Lorsque vous vous adressez aux entreprises, comment les incitez-vous à y réfléchir? Comment faire comprendre qu'il vaut mieux agir plus rapidement? Souvent, lorsque je parle aux gens des normes comptables et de la professionnalisation de la fonction financière au sein de leur entreprise, on me dit : « Eh bien, je n'ai pas besoin de ça. Je n'ai pas besoin de ça maintenant », mais alors la transaction échoue. Lorsque vous discutez avec les entreprises avec lesquelles vous travaillez, comment pouvez-vous les convaincre que le plus tôt est toujours mieux?

Sunil Sharma :

C'est difficile. Je peux comprendre l'hésitation des investisseurs à faire des investissements dont ils ne savent pas nécessairement qu'ils vont générer un rendement. Personnellement, je crois fermement en la préparation. J'essaie de me préparer dans tout ce que je fais, et pas seulement dans mon travail quotidien. Quand je vais à la salle de sport, c'est comme quand je joue au golf, je suis tout le temps sur le terrain, n'est-ce pas? Je suis quand même mauvais, mais ce n'est pas grave. Je crois fermement en la préparation. Lorsque je parle aux clients, j'essaie de leur expliquer que, une fois qu'une transaction est en cours de réalisation, le temps devient un facteur de risque. Le temps est un facteur de risque pour toute une série de raisons et d'exemples différents. Armand, vous avez dit que l'acheteur pourrait trouver autre chose ou qu'une pandémie pourrait survenir, comme nous l'avons connu. Tellement de choses peuvent se produire et entraver le processus, même des événements complètement imprévus.

Lorsqu'il est temps d'entrer sur le marché, lorsque l'on est prêt à vendre son entreprise, à appuyer sur le bouton marche et à avancer, on souhaite pouvoir aller aussi rapidement que possible, tout en suivant encore une fois un processus, en veillant à bien faire les choses et en prenant une décision avec laquelle on se sent à l'aise. Je n'insinue pas qu'il faille se précipiter. Mais là où il est possible d'effectuer des travaux préparatoires pour faciliter et accélérer le processus, c'est avantageux de le faire. Cela accroît la certitude de conclure la transaction. Cela réduit au minimum le risque pour votre entreprise pendant le processus, ce qui est probablement la principale cause d'échec des transactions. Si vous cessez de vous concentrer sur la gestion de votre entreprise, du jour au lendemain, vous vous retrouvez avec une entreprise en difficulté parce que vous êtes focalisé uniquement sur sa vente. Les gens ne trouvent pas cela très intéressant.

Il s'agit de préserver la valeur. Si vous savez qu'il y a des problèmes dans votre entreprise que vous pouvez régler, vous pouvez vous assurer qu'il n'y a pas de diminution de la valeur après coup. Si vous savez qu'il y a des problèmes et que vous n'avez pas le temps de les régler, mais que vous pouvez quand même contrôler le discours et profiter d'une faiblesse pour créer une occasion, vous devez le faire. Je suis très favorable à la préparation et à l'idée de penser à ces questions plus tôt. Encore une fois, il n'est pas nécessaire de le faire pendant les cinq années avant la vente. Mais il est possible de le faire avant de procéder au processus de vente proprement dit, ce qui donne généralement de meilleurs résultats. Nous avons des études de cas à l'appui.

Armand Capisciolto :

C'est sûr que vous vous êtes préparé pour ce balado, car c'était une réponse incroyable. Merci.

Anne-Marie Henson :

Vraiment, c'était super. Nous avons souvent parlé de la préparation d'une sortie, de la préparation d'une vente pour maximiser les revenus et l'évaluation, de la réduction des difficultés, des retards et, au bout du compte, de la réduction des risques. Mais il y a aussi l'autre côté de la vente, lorsque vous avez vendu votre entreprise à un fonds de capital-investissement, la structure de propriété, les exigences et la présentation de l'information changent complètement. Pouvez-vous nous parler de ces changements? Par exemple, de la préparation sur le plan des ressources dans le cas de la transition d'un propriétaire exploitant vers le statut de société au sein d'un portefeuille géré par un fonds ou un groupe de capital-investissement privé.

Sunil Sharma :

C'est vrai. C'est indéniable, la vie apporte son lot de changements. Le changement n'est jamais facile. Toutefois, en règle générale, lorsqu'on y pense, les gens croient souvent que tous les changements seront négatifs. Beaucoup d'entreprises gérées par leurs propriétaires regardent leur chiffre d'affaires et leur trésorerie. La trésorerie, c'est facile. Vous regardez toujours votre compte en banque pour vous assurer qu'il est bien garni, n'est-ce pas? Bien entendu, les fonds de capital-investissement cherchent à comprendre ces aspects des investissements qu'ils font, mais il y a plus de règles à respecter. Un directeur des commandes pourrait donc imprimer son rapport des ventes chaque mois et l'examiner. Il ne l'a peut-être pas fait le mois suivant, mais il l'a fait le mois d'après et il a donc des informations plus à jour. Je crois qu'il est important de présenter l'information de façon exacte. Il s'agit d'informations essentielles pour prendre des décisions relatives à l'exploitation de l'entreprise.

Les gens ont peut-être une idée fausse : « Oh, on me demande maintenant de faire tout cela du point de vue de la comptabilité financière à cause de mon nouveau partenaire ou du fonds de capital-investissement ». Mais ce fonds est également capable et disposé à investir dans la technologie de l'information pour vous aider à fournir ces informations, à embaucher un directeur des finances ou à renforcer votre service de comptabilité, afin que vous ayez cette information pour prendre des décisions plus éclairées sur la façon de gérer votre entreprise, parce que c'est finalement ce qu'ils essaient de faire. Encore une fois, il y toujours eu cette idée selon laquelle les fonds de capitaux propres coupent à tout va. C'est peut-être vrai pour certains fonds, mais je dirais que dans l'ensemble, l'objectif est de créer de la valeur et de la maintenir. Ils sont prêts à investir dans votre entreprise. En fin de compte, je crois que cela devrait intéresser la plupart des propriétaires-exploitants, parce qu'ils ont maintenant de meilleures données pour prendre des décisions sur la façon de gérer leur entreprise afin d'atteindre le prochain stade de croissance.

Anne-Marie Henson :

Oui! C'est super. J'aime bien le fait que l'on examine les aspects positifs, car je crois que l'on a une grande crainte ou une grande préoccupation selon laquelle une fois qu'un groupe fait l'acquisition de l'entreprise, il faudra maintenant rendre des comptes à ces nouveaux propriétaires, qui chercheront à faire des coupures. Ainsi, ils peuvent réaliser des économies sur les salaires, sur l'infrastructure, la technologie, etc. Ce n'est probablement pas le cas, n'est-ce pas? S'ils achètent une entreprise, c'est parce qu'ils veulent créer de la valeur et réaliser un gain une fois qu'ils décident de se retirer ou de la vendre. D'après ce que j'ai vu par le passé, et ce n'est peut-être pas le cas pour tous les capitaux privés, il semblerait qu'il y a une période limitée pendant laquelle les fonds de capital-investissement détiendront un investissement ou une société en portefeuille. Quelles sont les stratégies de sortie des fonds de capital-investissement lorsqu'ils sont prêts à vendre cette entreprise ou à s'en départir?

Sunil Sharma :

Oui, bien sûr. Vous avez raison : nous pourrions probablement faire un tout autre balado sur l'évolution du capital-investissement et sur ce à quoi ressemble le paysage. Voilà peut-être la deuxième partie. Bon, alors je pense que je viens de m'inviter au prochain balado.

Habituellement, un fonds de capitaux propres privé conservera son investissement pendant cinq à sept ans, puis cherchera à retourner du capital aux investisseurs et à obtenir un rendement. Comment s'y prennent-ils? Premièrement, ils peuvent vendre à une société ou à un acquéreur stratégique. Ils peuvent vendre leur entreprise à un autre fonds de capital-investissement, qui constatera qu'il demeure possible de créer de la valeur à partir de cette entreprise et cherchera à reproduire les résultats du fonds existant et à en tirer profit. Selon les marchés financiers, ces entreprises pourraient faire un premier appel public à l'épargne. Un certain nombre d'actifs des fonds capital-investissement sont devenus publics, en particulier, Neighbourly Pharmacy est un groupe qui était détenu par un fonds de capital-investissement canadien. Dental Corp en est un autre. Les deux ont choisi la voie du premier appel public à l'épargne. Il est évident que cela dépendra de la situation des marchés publics et de leur capacité à tirer profit de l'introduction en bourse. Il s'agit toutefois des trois principales options qu'un fonds de capitaux propres privé examinera lorsqu'il fera une sortie.

Armand Capisciolto :

Très intéressant, Sunil. J'aimerais revenir sur un point que vous avez mentionné dans les dernières minutes : la stratégie de sortie. La stratégie de sortie pourrait mener à un PAPE. Faire son introduction en bourse, comme vous l'avez mentionné précédemment, représente un tout autre degré de communication financière et de gouvernance, et il faut considérer tous les autres aspects qui en découlent. Il est également très important que la fonction financière s'y prépare.

J'aime le fait que vous ayez parlé de valeur ajoutée quand Anne-Marie vous a posé une question sur les sociétés de portefeuille. Les activités d'investissement en TI, dans le traitement des données et dans le Service des finances sont autant d'aspects à ajouter. Je l'ai répété, et c'est l'un des sujets récurrents de ce balado : la fonction financière n'est pas seulement une question de conformité. Il ne s'agit pas seulement d'obtenir les documents financiers et de consulter les états financiers auprès d'un banquier. Nous devons également fournir des informations justes, qui permettent à l'entreprise de prendre de meilleures décisions pour accroître sa valeur. Je voulais juste en parle, car la comptabilité m'emballe et j'adore quand nous pouvons lier la comptabilité à l'ajout de valeur. Je vous en remercie, car je tenais à m'y attarder un peu.

Sunil Sharma :

Avec plaisir. Même lorsque nous examinons nos activités et lorsque je pense à nos services en matière de transactions, je cherche souvent à savoir quelles sont les sources de revenus. Il y a tellement de données autour de notre entreprise et de la façon dont nous la gérons. En tant qu'expert-comptable, j'aurais parfois aimé que nous puissions mieux faire le suivi des données et que l'on nous donne accès aux documents. Dans le monde dans lequel nous vivons aujourd'hui, on dit : « Les hommes mentent. Les femmes mentent. Les chiffres ne mentent pas ». De nombreuses données peuvent vous aider à prendre des décisions dans l'avenir et à dégager de la valeur. Beaucoup de propriétaires d'entreprises, et même les comptables, négligent parfois ce genre de choses et ne réalisent pas les investissements qui sont nécessaires pour obtenir des données supplémentaires et prendre de meilleures décisions.

En fin de compte, lorsqu'un fonds de capital-investissement cherche à créer de la valeur, c'est certainement l'une des voies qu'il envisage. C'est pourquoi nous continuons de constater une tendance à l'intelligence artificielle et à l'analyse approfondie au moyen des données pour prendre des décisions. Tous ces éléments commencent à se multiplier et engendrent des résultats assez intéressants. Il existe toutes sortes de stratégies que les fonds de capitaux propres privés utiliseront pour créer de la valeur. Investir dans la technologie et les données est certainement au premier plan.

Anne-Marie Henson :

C'est vraiment génial et nous devons absolument vous faire revenir pour une deuxième partie. Sunil, nous apprécions vraiment vos connaissances et votre savoir-faire sur ce sujet. Armand, notre auditoire et moi-même vous avons beaucoup apprécié.

J'aimerais également remercier nos auditeurs de nous avoir écoutés aujourd'hui. C'était La comptabilité de l'avenir pour BDO. N'hésitez pas à nous faire savoir si vous avez trouvé le sujet intéressant et utile, et n'oubliez pas de vous abonner si vous l'avez aimé. En attendant, je vous dis à la prochaine fois!

Narrateur :

Merci d'avoir été ses nôtres pour cet épisode de La comptabilité de l'avenir. Vous pouvez écouter les épisodes précédents et lire d'autres articles sur le sujet au www.bdo.ca/accountingforthefuture. Vous pouvez également utiliser les balados Apple ou Spotify, ou encore les balados Google pour vous y abonner. Pour obtenir de plus amples renseignements sur BDO Canada, visitez le www.BDO.ca.

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