Amanda Tso :
Il faut d'abord s'assurer de présenter l'information financière appropriée, en particulier l'information mensuelle, puisque cela sera pris en considération dans le cadre du processus de contrôle diligent. Si les états financiers révisés ne sont pas audités, on peut envisager de faire effectuer un contrôle diligent des fournisseurs, que notre équipe de contrôle diligent peut également préparer, pour que tout soit prêt à présenter aux acheteurs potentiels. Cela accélérera beaucoup le processus, car ils auront déjà toute l'information dont ils auront besoin.
Narrateur :
Bienvenue à La comptabilité de l'avenir, un balado de BDO Canada à l'intention des dirigeants financiers qui doivent composer avec le changement et faire croître les affaires. Nous aborderons des questions que les directeurs financiers n'avaient pas eu à traiter par le passé, mais qu'ils devront inévitablement gérer à l'avenir.
Armand Capisciolto :
Bonjour et bienvenue à La comptabilité de l'avenir. Je m'appelle Armand Capisciolto et je suis votre animateur.
Dans cet épisode, nous allons faire les choses un peu différemment. Chez BDO, nous avons récemment tenu notre conférence sur la certification et la comptabilité, qui a réuni les directeurs et les associés de nos Services en certification et en comptabilité. Durant cette conférence, j'ai eu l'occasion de m'entretenir avec Ian MacDonell, associé au sein des Services en certification, et Amanda Tso, associée au sein des Services-conseils en évaluations et modèles. Nous avons discuté de l'incidence du capital-investissement sur nos clients. Écoutez notre conversation. J'espère que vous l'apprécierez!
Je suis ravi d'aborder avec vous le sujet du capital-investissement, que Mike vient tout juste de mentionner. C'est un sujet auquel je réfléchis souvent, que ce soit dans mon rôle chez BDO ou au Conseil des normes comptables, car j'observe une augmentation constante de la participation des sociétés de capital-investissement dans des entreprises à capital fermé. Cela engendre des enjeux comptables et transforme le public cible des états financiers et l'utilisation que celui-ci en fait. Comme vous pouvez le constater, tout ça réveille le mordu de comptabilité en moi. Parler de capital-investissement me rend très enthousiaste, mais je suis conscient que vous préféreriez que je ne m'emporte pas trop. Je vais donc inviter deux personnes moins mordues de comptabilité à me rejoindre.
J'accueille donc Amanda Tso et Ian MacDonell. Amanda a conseillé à la fois des fonds de capital-investissement et des sociétés ayant été vendues à de tels fonds, alors que Ian a des clients qui ont été achetés par des fonds de capital-investissement. Ensemble, nous allons discuter de l'incidence du capital-investissement sur nos clients. Amanda, Ian, je vous souhaite la bienvenue à la conférence en C et C.
Ian MacDonell :
Merci beaucoup, Armand. Je suis heureux de ne pas être un mordu de comptabilité. Bien franchement, c'est la première fois que j'entends cette expression.
Armand Capisciolto :
Comme plusieurs d'entre vous le savent déjà, lorsque je suis au micro, je mentionne souvent Saturday Night Live et Star Trek. Aujourd'hui, j'aimerais commencer en vous parlant de l'un de mes films préférés qui ne met pas vedette Adam Sandler ou la Fédération des Planètes Unies : Les requins de la finance, long métrage absolument formidable des années 1990, au sujet de l'acquisition de RJR Nabisco par KKR dans les années 1980.
Pour ceux d'entre vous qui ne se souviennent pas de cette décennie, une entreprise de l'époque pouvait vendre des biscuits, des craquelins et des cigarettes à la même clientèle. Évidemment, les facteurs ESG n'étaient pas pris en considération dans les années 1980. HBO présente ce film au moins une fois par année. Si vous l'y trouvez, je vous recommande fortement de le visionner. James Garner est incroyable dans ce film.
Pourquoi ai-je mentionné Les requins de la finance? L'acquisition de RJR et de Nabisco par KKR explique merveilleusement bien pourquoi la réputation du capital investissement a été écornée, car cette acquisition a été financée par un lourd endettement. La transaction a nécessité des réductions importantes de coûts menant à des mises à pied massives, à la vente d'actifs et au démantèlement de l'entreprise.
Je vais faire une prédiction et vous dire que dans dix ans, un nouveau film intitulé Les brochets de la finance prendra l'affiche. Je suis certain que vous savez à quelle acquisition je fais allusion ici.
Amanda, si nous ignorons Elon pour un instant, que font les fonds de capital-investissement auprès desquels vous travaillez? Cherchent-ils véritablement à démanteler des entreprises et à effectuer des mises à pied?
Amanda Tso :
Votre question est intéressante, parce qu'il y a de cela quelques années, une société de crédit a fait appel à nous pour que nous nous penchions sur toutes les transactions effectuées par des fonds de capital-investissement qui n'avaient pas aussi bien fonctionné que prévu afin d'en tirer des leçons pour l'équipe de gestion des risques et l'équipe responsable des transactions au sein de sa branche de capital-investissement.
Nous avons réalisé qu'une tendance nette se dessinait parmi la trentaine de cas étudiés. Leur structure de capital était très serrée et était axée sur la création de nombreuses synergies. Ils sous-estimaient toutefois les coûts engendrés par la mise en place de telles synergies. Parallèlement, l'accent était surtout mis sur la réduction des coûts à court terme, au détriment de la croissance à long terme. Nous avons donc aidé la société de crédit en effectuant cette analyse et avons produit une liste de contrôle que ses équipes responsables des transactions pouvaient passer en revue pour veiller à ne rien oublier d'important.
J'ai aussi constaté que les fonds de capital-investissement ne procèdent plus tous de cette façon. Ils recourent encore à l'endettement pour mener à bien leurs transactions, car l'utilisation d'emprunt demeure au cœur de leur stratégie d'investissement. Par contre, dans des conditions optimales, leur structure de capital n'est plus aussi serrée et ils investissent en vue d'une croissance à long terme plus qu'ils ne cherchent une réduction des coûts à court terme. C'est ce qui est vraiment essentiel.
Les fonds de capital-investissement ajoutent surtout de la valeur par l'entremise d'acquisitions de type tuck-in. Ils ciblent des occasions de transactions, les évaluent et les exécutent. Ils améliorent également les capacités opérationnelles des sociétés de portefeuille, principalement grâce à la technologie. Plusieurs fonds nous demandent de les aider à augmenter leurs capacités technologiques en matière de tableaux de bord et d'analyse de données et d'en faire profiter leurs sociétés de portefeuille.
Finalement, ils mettent les sociétés de portefeuille en relation avec leurs fournisseurs clés, leurs contacts, leur talent et leurs conseillers. Les clients en capital-investissement prennent toutes ces mesures et travaillent en très étroite collaboration avec l'équipe de direction des sociétés de portefeuille pour véritablement créer de la valeur.
Armand Capisciolto :
Amanda, puis-je vous interrompre un instant? Vous avez mentionné plusieurs fois les « sociétés de portefeuille ». Parlons-nous bien de ces sociétés dans lesquelles investissent les fonds de capital-investissement?
Amanda Tso :
Oui.
Armand Capisciolto :
D'accord. C'était simplement pour assurer la compréhension des auditeurs qui ne maîtrisent pas le jargon. D'ailleurs, certains d'entre eux pourraient se demander en quoi cela les concerne, pourquoi aborder ce sujet, puisqu'ils ne travaillent pas auprès d'entreprises de l'envergure de RJR et de Nabisco.
Ian, je présume que c'était le cas des clients acquis par des fonds de capital-investissement avec lesquels vous avez travaillé. Avant de répondre à cette question, pourriez-vous d'abord nous décrire la ville dans laquelle vous travaillez ainsi que sa taille?
Ian MacDonell :
Bien sûr, Armand. Je me rappelle que le capital-investissement a été un important sujet de conversation lors de notre récente conférence Évolution à l'intention des associés. Sur le coup, j'ai pensé que ça ne me concernait pas. Je travaille dans une petite ville en Ontario. Je ne fais pas affaire avec ce type de client. En quoi ce sujet peut-il me toucher? Et pourtant, me voilà aujourd'hui à la conférence en C et C en train de parler de deux de mes clients qui ont été acquis par des fonds de capital-investissement.
Tout ça, dans une petite ville de l'Ontario. Il y a trois ans, un fonds de capital-investissement a acquis un de mes clients en audit, une société privée canadienne de taille respectable appliquant les NCECF. L'entreprise générait 200 millions de dollars de produits et comptait plusieurs emplacements au Canada et aux États-Unis. Il s'agissait donc d'une assez grande entreprise, prospère et en croissance. La seconde entreprise, dont l'acquisition a été conclue il y a moins d'un mois, ne générait quant à elle que 8 millions de dollars de produits. Les fonds de capital-investissement sont donc prêts à conclure des transactions avec des entreprises de toutes les tailles que tous pourraient compter parmi leurs clients. La première entreprise acquise constitue certainement une réussite pour BDO. Il est encore trop tôt pour connaître le résultat de la deuxième transaction, mais tout indique qu'elle sera couronnée de succès et constituera une autre réussite pour notre cabinet.
Ne sous-estimez pas votre emplacement ou le type de clients avec lesquels vous travaillez. Je crois que les fonds de capital-investissement s'intéressent maintenant à tous les types d'entreprises.
Armand Capisciolto :
Effectivement, Ian, et je pense que c'est très important de le mentionner. Nous avons déjà eu des discussions à propos de ces deux clients. Leur taille constitue un facteur intéressant, surtout en ce qui concerne l'entreprise générant 8 millions de dollars de produits. Un autre élément particulier est que l'une des entreprises exerce ses activités dans le secteur des produits forestiers et l'autre, dans le secteur du camionnage.
Ian MacDonell :
Exactement.
Armand Capisciolto :
Il s'agit donc d'entreprises dites traditionnelles. Il ne s'agit pas du tout d'entreprises technologiques de pointe. Ce sont des clients traditionnels avec lesquels nos bureaux de partout au pays ont l'habitude de travailler.
Amanda, compte tenu des clients que vous conseillez, est-ce que vous pouvez affirmer que la situation observée par Ian décrit assez bien les investissements qu'effectuent actuellement les fonds de capital-investissement?
Amanda Tso :
Les fonds sont bien évidemment tous différents les uns des autres. Certains grands fonds de pension investissent dans de très grandes entreprises, alors que d'autres fonds se concentrent plutôt sur les PME, le marché intermédiaire et les entreprises de différentes tailles au sein de régions géographiques et de secteurs d'activité variés. Un fonds peut faire l'acquisition d'une telle entreprise pour ensuite procéder à son expansion au moyen d'une série d'acquisitions de type tuck-in. C'est de cette manière que les fonds de capital-investissement ajoutent véritablement de la valeur. Ils connaissent le secteur, car ils y ont tissé des relations et conclu des transactions. Ils sont ainsi en mesure de trouver des entreprises à acquérir, de les évaluer et de les intégrer à l'entreprise acquise à l'origine afin qu'elle prenne de l'expansion.
Armand Capisciolto :
Oui. Amanda, vous parlez d'acquisitions de type tuck-in?
Amanda Tso :
C'est exact.
Armand Capisciolto :
Pourriez-vous expliquer ce que cela signifie pour ceux qui ne connaissent pas très bien la terminologie?
Amanda Tso :
C'est lorsqu'il y a acquisition d'une entreprise initiale à laquelle on greffe (ou tuck in) des acquisitions simultanées de plus petite taille ou des acquisitions subséquentes. Ces dernières acquisitions sont qualifiées de tuck-in parce qu'elles sont intégrées à l'entreprise acquise initialement, permettant ainsi son expansion. Je vais porter une attention particulière aux termes et aux abréviations que j'utilise.
Armand Capisciolto :
C'est correct. C'est correct. Je suis ravi qu'on ait utilisé le terme, car cela nous a permis de définir le concept.
Vous avez notamment parlé d'investissement direct avant d'aborder les acquisitions de type tuck-in. Ian, nous disions que l'acquisition réalisée il y a trois ans constituait un investissement direct d'un fonds de capital-investissement, alors que la récente acquisition de l'entreprise générant 8 millions de produits était de type tuck-in, n'est-ce pas? Cette entreprise de camionnage avait été acquise par une autre entreprise de camionnage dans laquelle un fonds de capital-investissement avait déjà investi. C'est intéressant d'observer en pratique les tendances dont Amanda parlait.
Ian MacDonell :
Exactement, Armand. Une fois que vous êtes habitués à travailler avec des fonds de capital-investissement, vous constatez qu'ils cherchent volontiers à réaliser des acquisitions de type tuck-in. Nous avons appuyé ce fonds de capital-investissement dans le cadre d'une transaction. Or, celui-ci cherchait activement à en conclure d'autres. Nous nous sommes donc déplacés pour rencontrer ce fonds et avons tenté de trouver d'autres entreprises à acquérir afin de bâtir une relation avec ce dernier. De telles recherches ne portent pas fruit immédiatement, mais le processus m'a fait prendre conscience de l'importance de rester à l'affût des possibilités qui se présentent.
Armand Capisciolto :
D'accord. Dans un tout autre ordre d'idées, Amanda, lorsque les gens pensent aux fonds de capital-investissement, ils pensent au rachat d'entreprises. Est-ce la réalité que vous observez? Cherchent-ils toujours à acquérir une participation de 100 % ou donnant le contrôle, ou certains préfèrent-ils obtenir une participation minoritaire dans des entreprises?
Amanda Tso :
C'est une excellente question. Certains acquièrent effectivement une participation minoritaire. En fait, je lisais un article canadien selon lequel les placements minoritaires représentaient, je crois, plus de 50 % des placements du premier semestre de 2022. En outre, certains fonds cherchent expressément à acquérir des participations minoritaires dans les entreprises dans lesquelles ils investissent. Ils veulent s'associer à d'excellentes équipes de direction qui pourront les aider à mettre en œuvre leurs initiatives de croissance. Alors, non, ils n'acquièrent pas toujours une participation de 100 % dans un investissement.
Armand Capisciolto :
D'accord. J'entends également dire que plusieurs entreprises avec lesquelles BDO travaille représentent des cibles potentielles d'investissement direct ou d'investissement secondaire par l'entremise d'acquisitions de type tuck-in pour des fonds de capital-investissement. Amanda, quelles caractéristiques possède une entreprise qui pourrait être ciblée par de tels fonds? À quel moment nos équipes des Services en C et C doivent-elles envisager de communiquer avec vous ou avec les autres membres de l'équipe dédiée au capital-investissement afin d'examiner les options qui s'offrent à leurs clients?
Amanda Tso :
Les fonds de capital-investissement ont tous une stratégie différente selon les régions géographiques et les secteurs qu'ils visent. En règle générale, ils souhaitent pouvoir compter sur une équipe de direction fiable qui partage leur approche axée sur la croissance et dont le modèle d'affaires est éprouvé. L'entreprise doit offrir un potentiel de croissance, et les produits qu'elle génère devront pouvoir être réinvestis dans l'expansion et le financement d'initiatives de croissance.
À quel moment nos clients doivent-ils communiquer avec nous? Pour dire vrai, le plus tôt possible. Il est arrivé qu'un client souhaite gérer tout le processus de négociation seul. Il croyait véritablement connaître l'autre partie et être en mesure de nous mettre à contribution uniquement à la toute fin du processus. En fin de compte, même si son entreprise a été évaluée 40 % à 50 % de plus que sa valeur réelle, il n'a obtenu que 10 % du montant de cette évaluation en argent comptant. Il a surtout obtenu des parts de l'autre entreprise détenue par le fonds de capital-investissement à laquelle son entreprise a été intégrée dans le cadre d'une acquisition de type tuck-in. À cette époque, cette autre entreprise dépensait de l'argent à un rythme effréné. Un client n'obtient donc la valeur de son entreprise que si les synergies et tout ce qui s'y rattache se réalisent pour les entreprises combinées. Toutefois, le client en question se trouvait à prendre tous les risques en raison de la structure de l'entente. Si nous étions intervenus plus tôt et avions pu discuter avec lui, nous lui aurions dit que l'évaluation de l'entreprise ne constituait qu'un des éléments à considérer. Le produit reçu dans le cadre de la transaction, que ce soit des liquidités, des actions, des bons de souscription ou d'autres contreparties du même ordre, revêt une grande importance, et il lui aurait fallu le soutien d'un conseiller en mesure de les évaluer.
Dès qu'un client envisage de se départir de son entreprise ou d'en vendre un certain pourcentage, il est important qu'il se tourne vers nous pour que nous puissions effectuer une analyse des prix de façon à avoir une idée de sa valeur. Nous pouvons aussi soutenir les clients tout au long du processus.
Armand Capisciolto :
D'accord. Dans cette veine, Ian, nous travaillons avec de nombreuses entreprises dont les propriétaires cherchent à se départir de certains investissements ou à les financer en vue de leur croissance et pour lesquels le capital-investissement s'avère une option. Vous avez travaillé auprès de clients qui ont vécu une telle acquisition. Que conseillez-vous à ces entreprises qui se préparent à la vente?
Ian MacDonell :
Oui. C'est exactement ce qu'Amanda vient de décrire. Nous n'avions pas abordé le sujet à l'avance, mais ce client m'avait approché plus de cinq ans auparavant. C'était alors un nouveau client. Il m'avait dit qu'il avait gagné suffisamment d'argent et qu'il était prêt à quitter son entreprise. Il avait déjà l'intention de s'en départir à ce moment. Nous en avons parlé plus en détail, et il a expliqué que les difficultés liées à la gestion quotidienne d'une entreprise de camionnage l'avaient simplement épuisé. Je lui ai indiqué que son entreprise ne valait rien sans lui.
Je voulais donc d'abord comprendre exactement la nature de ses intentions et le type de transaction qu'il était prêt à envisager. Nous avons ensuite passé en revue un scénario d'évaluation de la qualité des bénéfices pour déterminer où des gains pourraient être réalisés par un acquéreur potentiel.
Tout cela lui a donné une nouvelle occasion. Comme certains membres de sa famille contribuaient à l'entreprise, cela lui donnait l'occasion de professionnaliser son entreprise et de vérifier leur intérêt à poursuivre l'aventure à long terme. La bonne nouvelle est qu'au cours de cette période de cinq ans, il a su mettre en place une équipe de direction et se retirer des activités de gestion, permettant ainsi de générer beaucoup plus de valeur parce qu'il n'était plus le seul à y contribuer.
Nous avons donc accompli beaucoup de choses tout au long de ce processus, que ce soit l'évaluation de la qualité des bénéfices ou la réalisation des rapports d'évaluation. Nous avons mis en place une structure fiscale complexe pour tirer parti du transfert de propriété définitif et éliminé les actifs excédentaires. Lorsque l'acheteur a entrepris les négociations, l'entreprise valait 8 millions de dollars, mais son service de comptabilité n'était pas très imposant et son service juridique, pratiquement inexistant. Notre équipe des Services-conseils a donc aidé le client dans le cadre du contrôle diligent, de la convention d'achat d'actions et jusqu'à la fin du processus. En fait, nous avons guidé son avocat pendant la majeure partie de la transaction, car il n'avait pas les connaissances spécialisées nécessaires. L'autre partie était représentée par une équipe complète de professionnels qui était en mesure de les orienter tout au long du processus d'acquisition.
Le client est extrêmement satisfait de la manière dont tout cela s'est déroulé. En fin de compte, nous pouvons accepter de jouer le rôle ingrat lors de la négociation de certains aspects de l'entente, notamment aux fins du calcul du fonds de roulement et d'autres aspects de cette nature. Cela a permis à notre client de bien comprendre le déroulement du processus, le résultat auquel il devait s'attendre, les échéanciers prévus et le résultat probable du contrôle diligent. Somme toute, il était extrêmement satisfait.
Armand Capisciolto :
Ian, j'adore cette histoire et le fait que vous ayez entamé les discussions cinq ans plus tôt.
Je m'assurerai d'en glisser un mot aux auditeurs de notre balado La comptabilité de l'avenir, comme j'essaie de le faire aussi souvent que possible. Nous y parlons beaucoup de l'importance de se pencher non pas sur le présent, mais sur l'avenir des entreprises, sur ce qu'il faut faire pour s'assurer qu'elles pensent à leur structure, à leur planification fiscale, à leurs besoins en matière de présentation de l'information financière pour l'avenir.
Cela m'amène à ma prochaine question pour Amanda. Avez-vous des recommandations à formuler pour les entreprises afin qu'elles puissent se préparer à attirer du capital-investissement, s'assurer de respecter les critères d'investissement des fonds de capital-investissement et éviter l'échec des transactions? Car nous avons vu des transactions échouer.
Amanda Tso :
Il faut d'abord s'assurer de présenter l'information financière appropriée, en particulier l'information mensuelle, puisque cela sera pris en considération dans le cadre du processus de contrôle diligent. Si les états financiers révisés ne sont pas audités, on peut envisager de faire effectuer un contrôle diligent des fournisseurs, que notre équipe de contrôle diligent peut également préparer, pour que tout soit fin prêt à présenter aux acheteurs potentiels. Cela accélérera beaucoup le processus, car ils auront déjà toute l'information dont ils auront besoin.
Armand Capisciolto :
D'accord. Ian, la présentation de l'information financière a-t-elle changé après l'acquisition dans le cas des clients avec lesquels vous avez travaillé?
Ian MacDonell :
Oui. Je vais baser ma réponse sur la situation de mon client acquis il y a quelques années, car l'acquisition de mon autre client vient tout juste de se conclure et aucun des événements subséquents à la clôture de la transaction n'a eu lieu. Pour en revenir à la transaction conclue il y a quelques années, l'acquéreur s'est révélé être une société mère américaine. Une transition aux PCGR américains a donc dû être effectuée, pour laquelle nous avons réalisé une analyse des PCGR du Canada et des États-Unis. Par la suite, nous avons offert des services-conseils en matière de prix de transfert et de taxes à la consommation à la nouvelle entité. Notre équipe des Services-conseils a réalisé la mise en œuvre d'un progiciel de gestion intégré d'une valeur de 1,5 million de dollars afin de professionnaliser la présentation de l'information financière et de la rendre conforme aux normes de la société mère. Donc, mon conseil est de toujours rester en contact avec le client, car de nombreuses occasions se présentent toujours après la conclusion de la transaction, même si certains croient que la vente entraînera la fin de la relation. Il faut encourager les gens à maintenir une relation avec leur client, à rester à l'écoute de ses besoins et à demander la collaboration de notre talentueuse équipe des Services-conseils afin de lui offrir un service adéquat.
Armand Capisciolto :
J'adore également cette histoire, car bien que nous ayons cessé de lui offrir des services d'audit, nous avons participé à la transition vers les PCGR des États-Unis et lui offrons maintenant de nombreux services-conseils, ce qui s'avère essentiel pour une entreprise acquise par un fonds de capital-investissement. En effet, une telle entreprise doit concevoir la notion d'indépendance de façon différente. En fait, que nous ne fournissions plus de services d'audit nous a permis de lui offrir des services sans qu'il ait à s'inquiéter de l'indépendance de son auditeur. J'aime beaucoup cet aspect.
Ian MacDonell :
Oui. Nous n'avons pas conservé l'audit pour la seule raison que c'était un service négligeable par rapport à l'ensemble des activités de la société mère. Nous préparons tout de même les rapports sur la conformité et réalisons tous les travaux en matière de conformité fiscale au Canada. Nous offrons donc encore des services-conseils à la suite de l'acquisition. Évidemment, notre relation et nos exigences de présentation de l'information ont changé et notre cabinet continue de pouvoir démontrer sa force.
Armand Capisciolto :
Excellent!
Amanda, je me dois de vous interroger sur les aspects relatifs au développement durable ou aux facteurs ESG, peu importe le terme que vous préférez. Ce domaine suscite énormément d'attention et attire beaucoup d'investissements en ce moment, alors que s'amorce la transition vers une économie sobre en carbone. Quels sont les facteurs pris en considération par les fonds de capital-investissement en matière de développement durable?
Amanda Tso :
Nous constatons que de nombreux fonds de capital-investissement ont adopté une stratégie globale et un cadre qui leur sont propres à cet égard, de sorte qu'ils cherchent des entreprises à acquérir et effectuent leur acquisition sur ces bases. Nous voyons que ces fonds se fient énormément à nous une fois leur acquisition terminée pour que nous assurions le suivi des données pour eux. Ils veulent s'assurer de respecter leur thèse d'investissement. Dans le cas contraire, ils veulent savoir quel est le plan d'action. Maintenant que nous mettons en œuvre des solutions d'analyse de données et d'autres solutions pour eux, ils nous demandent d'intégrer pleinement cette solution pour générer des données en temps réel leur permettant d'évaluer les mesures prises et s'assurer qu'elles atteignent leurs objectifs. Les fonds y accordent beaucoup d'importance.
Armand Capisciolto :
C'est très intéressant de voir qu'ils envisagent ce service dans le cadre de leur investissement, bien que ce suivi soit nécessaire. Encore une fois, lorsqu'on considère les besoins de nos clients acquis par des fonds de capital-investissement, on constate qu'ils dépassent les services relatifs à la conformité en C et C.
Amanda, Ian, je vous remercie pour vos commentaires. Cet échange a été captivant.
J'espère que vous avez apprécié ma conversation avec Ian et Amanda autant que moi. J'aimerais également remercier nos auditeurs de nous avoir écoutés aujourd'hui. Je suis Armand Capisciolto, et c'était La comptabilité de l'avenir, de BDO. N'hésitez pas à nous faire savoir si vous avez trouvé le sujet intéressant et utile, et n'oubliez pas de vous abonner si vous l'avez aimé. En attendant, je vous dis à la prochaine fois!
Narrateur :
Merci d'avoir été ses nôtres pour cet épisode de La comptabilité de l'avenir. Vous pouvez écouter les épisodes précédents et lire d'autres articles sur le sujet au www.bdo.ca/accountingforthefuture. Vous pouvez également utiliser les balados Apple ou Spotify, ou encore les balados Google pour vous y abonner. Pour obtenir de plus amples renseignements sur BDO Canada, visitez le www.BDO.ca.