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Le manque de liquidités (cannabis) comparable à la bulle internet (technologies)

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Personne ne s'attendait à ce que les entreprises soient incapables de rembourser leurs dettes. Et encore moins à ce qu'elles fassent des mises à pied. C'est pourtant ce qui se produit, comme le rapportent les médias économiques.

Il y a un peu plus d'un an, en octobre 2018, le cannabis à usage récréatif a été légalisé au Canada. Dans un véritable sprint vers le marché, de nombreux entrants ont créé à la hâte des intégrations verticales pour tout garder à l'interne, de la production à la vente au détail, en espérant garnir les coffres de l'entreprise en retour.

En février 2020, Bloomberg rapportait que les grands producteurs de cannabis canadiens disposaient en moyenne de 6,5 mois de liquidités.

« La crise des liquidités est bien réelle. »
Armand Capisciolto, chef du Service national des normes comptables chez BDO Canada

« Certains, poursuit-il, se sont demandé si ce nouveau phénomène était imputable aux normes IFRS (International Financial Reporting Standards), qui exigent que les plants de cannabis soient évalués à la juste valeur. Mais les normes comptables ne sont pas le problème. Les entreprises ont fait des dépenses excessives sur la base de projections trop optimistes. »

Les données de Statistique Canada montrent que le cannabis récréatif a généré des ventes de 908 millions de dollars entre octobre 2018 et septembre 2019, alors que les analystes prévoyaient des ventes de 4,34 milliards de dollars pour la première année suivant la légalisation.

« Les revenus n'ont pas été conformes aux prévisions », constate David Linton, associé des Services de consultation de BDO. Les entreprises du secteur du cannabis ont du mal à maintenir des flux de trésorerie positifs, ce qui entraîne notamment des mises à pied, la mise en veilleuse d'installations de culture et une diminution des capacités d'expansion dans d'autres pays. Le lent déploiement de la vente au détail dans certaines provinces, le manque d'empressement à réprimer le marché illégal et l'introduction à un rythme très modéré de produits de cannabis supplémentaires, communément appelés cannabis 2.0, ont fait que le prix du cannabis légal est environ deux fois plus élevé que celui du produit sur le marché noir. La taxe d'accise sur les produits récréatifs et médicaux et les normes comptables complexes ont causé certaines difficultés opérationnelles, sans compter les exigences générales de conformité et de présentation de l'information du gouvernement qui doivent être respectées pour le maintien et la gestion des activités liées au cannabis. »

« Et pour s'assurer que les besoins de croissance soient satisfaits et que les produits soient disponibles au moment de la légalisation, le secteur s'est largement tourné vers le financement par emprunts convertibles ou par actions », ajoute Hamid Shekarchi, directeur principal au sein des Services-conseils en finance. « Le calendrier des versements d'intérêts et l'échéance de ces émissions constitueront un facteur clé pour déterminer si les entreprises seront en mesure d'assumer leurs obligations. Il est essentiel que les déficits de trésorerie soient identifiés pour maintenir les niveaux d'exploitation actuels, ou qu'un financement adéquat soit obtenu. À l'heure actuelle, les marchés ont une perception très défavorable des entreprises de cannabis, et celles-ci mobilisent des capitaux à une fraction du cours du marché, ce qui fait chuter le prix de l'action. Mais elles doivent le faire pour pouvoir rembourser leurs emprunts convertibles, faute de quoi elles seront confrontées à des difficultés financières qui entraîneront des procédures officielles. »

« Le secteur pourrait être pris dans cette tempête encore longtemps », avance Jervis Rodrigues, associé et vice-président principal spécialiste en restructuration, redressement et refinancement d'entreprises en difficulté chez BDO. « Avant d'envisager une restructuration, le recours à la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC), l'insolvabilité ou la faillite, il faut d'abord se concentrer sur la gestion des flux de trésorerie, y compris la réduction des coûts et les gains d'efficacité opérationnelle, pour aider les entreprises à traverser cette tempête qui, espérons-le, sera de courte durée.

Il faut ensuite examiner les activités de l'entité afin de déterminer les domaines dans lesquels elle pourrait être en mesure de procéder à une restructuration interne et de réduire sa structure de gestion, sa structure opérationnelle, ses coûts de production, etc.

Puis, dans un troisième temps, il faudra renégocier les modalités avec les investisseurs et les prêteurs, ce qui peut aller jusqu'à la conclusion d'un accord d'abstention approprié au nom de l'entreprise en difficulté et de ses investisseurs, banques, fonds d'investissement et autres afin d'éviter la faillite. »

« Ce n'est pas sans rappeler la bulle Internet. C'est exactement ce qui s'est produit au début des années 2000. Au final, les principaux joueurs émergeront. »
ARMAND CAPISCIOLTO, CHEF DU SERVICE NATIONAL DES NORMES COMPTABLES CHEZ BDO CANADA
« La vision à long terme, c'est que le secteur du cannabis est appelé à rester, et que les entreprises vont suivre le modèle des entreprises de biens de consommation emballés. »
Hamid Shekarchi, directeur principal au sein des Services-conseils en finance chez bdo canada

« Nous avons vu ce phénomène dans d'autres secteurs, comme l'exploitation minière ou la technologie », poursuit Armand Capisciolto. « C'est quelque chose que nous avons l'habitude de gérer. Ces problèmes que nous constatons dans le secteur du cannabis, nous les avons déjà vus se poser auparavant. Ce n'est pas nouveau que des entreprises en démarrage, tous secteurs confondus, s'inscrivent à la Bourse de croissance TSX et à la Bourse des valeurs canadiennes. Et il n'est pas rare de voir des entreprises en démarrage renégocier leur dette pour en prolonger l'échéance. »

« Les entreprises en démarrage sont dirigées par des entrepreneurs aux idées géniales, qui possèdent parfois une expertise ou qui sont spécialisés dans un domaine particulier — dans le cas présent, celui du cannabis », ajoute Alan Mak, chef national des Services en juricomptabilité chez BDO. Ils ne sont pas nécessairement doués pour la finance, ou n'ont peut-être aucune expérience pour traiter avec les banques ou mobiliser des capitaux. Mais ils ont eu une excellente idée, ou ils ont été parmi les premiers à entrer sur le marché. Ils ont donc obtenu rapidement les fonds dont ils avaient besoin parce que les investisseurs étaient enthousiastes, mais si leur entreprise ne disposait pas des contrôles appropriés ou s'ils n'ont pas prêté attention aux détails réglementaires, ils se retrouvent maintenant en difficulté. Comme le souligne Armand Capisciolto, « beaucoup ont en effet trop dépensé et cela s'explique par le fait que les postes de direction n'étaient pas occupés par des personnes ayant l'expertise nécessaire pour surveiller les flux de trésorerie et prévoir les besoins. »

Le mandat de BDO est d'aider les gens à réaliser leurs rêves.

« C'est ce que nous voulons faire. Nous voulons aider les gens à réussir. Nous allons nous concentrer sur ce qui fait la valeur de leur entreprise. »
Alan Mak, chef national des Services en juricomptabilité chez BDO canada

« Chez BDO, nous conseillons les entreprises du secteur du cannabis pour les aider à déterminer si elles doivent se restructurer, faire des mises à pied, ajuster leurs flux de trésorerie ou radier la cote de leurs actions, par exemple, puis nous les aidons à exécuter leur plan, quel qu'il soit », explique-t-il.

« Nous ne savons pas ce dont un client a besoin tant que nous n'avons pas eu l'occasion de le rencontrer pour qu'il nous parle des difficultés auxquelles il est confronté et de sa perception de la situation », convient Alan Mak. « La gamme de services de BDO comprend des services complémentaires qui sont souvent très utiles pour le client. BDO fait un excellent travail d'équipe pour répondre aux besoins du client et lui apporter une valeur ajoutée. »

Pour savoir comment notre équipe peut apporter une valeur ajoutée à votre entreprise de cannabis, communiquez avec nous.

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