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Au cours des deux dernières années, l’inflation a fait les manchettes en raison des répercussions de la COVID-19, des facteurs géopolitiques et des diverses mesures prises par les différents paliers de gouvernement du pays pour limiter les effets de la pandémie sur l’économie. Avant la COVID-19, seuls les dirigeants des banques centrales parlaient d’inflation. Dans bien des cas, nous avons présumé que la hausse des prix n’excéderait pas les 2 % simplement parce que c’était le taux qu’avait ciblé la Banque du Canada pendant trente ans et qu’il s’était maintenu dans une fourchette de 1 à 3 % tout ce temps. C’est du moins l’idée que se faisaient les consommateurs et les entreprises. Il faut dire que nous étions loin des taux affichés avant 1991 et de ceux qui ont découlé de la pandémie de COVID-19, qui dépassent aujourd’hui largement la cible de 2 %.

Au cours des deux dernières années, l’inflation a fait les manchettes en raison des répercussions de la COVID-19, des facteurs géopolitiques et des diverses mesures prises par les différents paliers de gouvernement du pays pour limiter les effets de la pandémie sur l’économie. Avant la COVID-19, seuls les dirigeants des banques centrales parlaient d’inflation. Dans bien des cas, nous avons présumé que la hausse des prix n’excéderait pas les 2 % simplement parce que c’était le taux qu’avait ciblé la Banque du Canada pendant trente ans et qu’il s’était maintenu dans une fourchette de 1 à 3 % tout ce temps. C’est du moins l’idée que se faisaient les consommateurs et les entreprises. Il faut dire que nous étions loin des taux affichés avant 1991 et de ceux qui ont découlé de la pandémie de COVID-19, qui dépassent aujourd’hui largement la cible de 2 %.

Inflation et variables liées à la COVID-19

Avant la pandémie, la banque centrale réussissait à respecter son engagement de maintenir le taux d’inflation à 2 % grâce à la politique monétaire. Quand l’économie surchauffait, elle relevait ses taux pour tempérer la demande, ce qui faisait baisser les prix et réduisait du même coup l’inflation. Son raisonnement était catégorique : à long terme, l’inflation ne procure aucun avantage et, à court terme, elle ne fait qu’augmenter les coûts en raison de la baisse de la demande économique. L’idée était donc de ramener l’inflation dans une fourchette de 1 à 3 % afin de disposer de la marge de manœuvre nécessaire pour ajuster les taux d’intérêt et favoriser un retour à la normale du point de vue de l’économie en respectant la cible établie.

Comme le montre le graphique ci-dessus, l’inflation est, la plupart du temps, restée dans cette fourchette, à l’exception des périodes précédant 1991 et de celles suivant 2020. C’est là où nous en sommes aujourd’hui.

Taux d’inflation annuel au Canada de 1991 à 2021

Ciblage de l’inflation : la bonne approche?

Plusieurs soutiennent que de viser un taux d’inflation précis en majorant les taux d’intérêt pour réduire la demande n’est pas souhaitable, étant donné les problèmes actuels d’abordabilité au Canada. L’autorité monétaire du pays a relevé les taux d’intérêt de plus de 400 points de base au cours des 18 derniers mois, et nombreux sont ceux qui affirment que cela ne fait que nuire aux Canadiens. 

Le raisonnement économique expliquant la politique de faible taux d’inflation de la Banque du Canada n’est pas dépourvu de logique. En gros, même si, à court terme, l’inflation peut avoir une incidence positive sur la production économique, elle ne comporte aucun avantage à long terme. Compte tenu de ce qui précède, la politique fondamentale de la banque centrale de chercher à atteindre une cible d’inflation se tient. Les questions liées à l’abordabilité et à l’offre de logements relèvent des gouvernements et non des instances monétaires. À long terme, l’inflation ne nous procure que peu de bénéfices. Elle n’apporte que des coûts plus élevés. Elle érode le pouvoir d’achat, nuisant surtout aux Canadiens ayant un faible revenu, et n’entraîne que des majorations de taux d’intérêt. Il y a donc lieu de se demander si la véritable cause de l’inflation est expliquée correctement.

Étant donné les retombées néfastes de l’inflation à long terme, les mesures pour la combattre doivent se poursuivre pour garantir la prospérité de l’économie dans l’avenir.

Pourquoi est-il plus difficile de cibler l’inflation aujourd’hui qu’au cours des trente dernières années?

Les mesures adoptées au Canada et dans le reste du monde depuis la COVID-19 diffèrent grandement de celles qui ont été utilisées en période de ciblage de l’inflation entre 1991 et 2020. 

En ce moment, trois facteurs clés, entre autres, ont une incidence sur l’économie : 

La hausse de la demande, causée par les mesures de relance économique et la demande refoulée, qui s’est traduite par une augmentation de l’inflation
Les perturbations des chaînes d’approvisionnement, qui ont fait monter les prix
Les changements démographiques, notamment la réduction de la population active, qui ont donné lieu à un recul de l’offre et à une augmentation des prix

La banque centrale connaît bien les enjeux liés à la demande. Par le passé, les hausses de la demande ont entraîné un resserrement de sa politique monétaire dans le but de favoriser une réduction de la demande et des prix et, par conséquent, un retour à la cible d’inflation de 2 %. À l’inverse, si la Banque du Canada estimait que la demande était trop faible, elle assouplissait sa politique monétaire, stimulant ainsi la demande économique en réduisant le coût des emprunts, ce qui avait pour effet de faire remonter les prix. Elle s’efforçait toutefois de maintenir le taux d’inflation dans la fourchette de 1 à 3 %

Les enjeux liés à l’offre viendront cependant compliquer le ciblage de l’inflation. Les perturbations des chaînes d’approvisionnement dans un monde moins unifié font en sorte qu’il est plus difficile, sans être impossible, de maintenir l’inflation à 2 %. Les dérèglements de l’offre font que la banque centrale doit garder les taux élevés sur une plus longue période, puisque la demande doit ralentir suffisamment pour atténuer les augmentations de prix causées par les bouleversements de l’offre. Sans surprise, la Banque du Canada, comme tous ses équivalents dans les pays industrialisés, a dû maintenir des taux d’intérêt élevés depuis plusieurs mois, avec une hausse de son taux directeur de plus de 400 points de base depuis mars 2022. Même si cette mesure a certainement eu une incidence sur l’inflation causée par la demande, elle était nécessaire pour réduire et annuler les répercussions négatives des perturbations de l’offre sur la hausse des prix. Quand les taux augmentent et demeurent élevés pendant une période prolongée, la demande diminue plus que d’habitude, ce qui contribue à atténuer l’incidence négative des perturbations des chaînes d’approvisionnement sur l’inflation. Résultat, une plus grande stabilité des prix, certes, mais aux dépens de celle de la production. Étant donné qu’il faut compter de six à huit trimestres pour constater les effets des majorations de taux sur l’économie, nous prévoyons que la croissance de la production se détériorera davantage au fur et à mesure que l’inflation diminuera.

Regard sur l’avenir

La solution au problème de l’inflation est liée aux politiques des gouvernements, qui jouent un rôle important dans la réduction de la pression associée à l’offre. À l’échelle mondiale, on s’entend sur le fait qu’il faudra trouver un moyen de régler les problèmes liés aux chaînes d’approvisionnement et à la démographie. De plus, il faudra alimenter le marché du travail pour réduire la pression indue sur les salaires. Il s’agit toutefois là de politiques qui relèvent des gouvernements et non des banques centrales. À long terme, l’inflation ne présente aucun avantage. Quand elle est excessive, elle nécessite souvent que le gouvernement agisse, habituellement en augmentant l’offre ou en réglant les problèmes qui la limitent.

Nous joinder

Jamal Hejazi
Directeur de service, Services en matière de prix de transfert

[email protected]

Caitlin Richer
Technicienne intermédiaire, Services en matière de prix de transfert

[email protected]


L’information présentée est à jour en date du octobre 2023.

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