Les conséquences de la chute du prix du canola sur les fermes céréalières du Manitoba

Depuis des décennies, le canola est un élément important de la rotation des cultures et est une mesure de la santé financière de l'Ouest canadien. Le Canada est le premier producteur de canola au monde et, de fait, est un exportateur très important à l'échelle mondiale. En fait, le canola est si propre au Canada et y est si répandu que son préfixe « can » a été choisi pour cette raison. Le Conseil canadien du canola appelle cette culture « le plus beau fleuron du secteur de l'agriculture au Canada » et en parle comme de la seule culture mondiale spécifiquement canadienne. La superficie de canola est passée de 30 000 acres en 1961 à 3,2 millions d'acres en 2011.

En 2017, le Canada a exporté vers la Chine pour 3,6 milliards de dollars de canola. La même année, l'exportation des graines de canola et des produits du canola a généré à elle seule 1,72 milliard de dollars pour l'économie du Manitoba.

À la mi-mars, lorsque la Chine a cessé les nouveaux achats de canola canadien, l'incidence sur le prix de cet important facteur économique s'est fait sentir immédiatement. En effet, les prix du canola ont chuté brutalement. La demande pour ce produit demeurait très vigoureuse avant ce différend. Les producteurs de canola, y compris cette ferme céréalière du Manitoba, pourraient subir de sérieux contrecoups en raison de la suspension du commerce.

Au vu de la soudaineté du changement, il peut être difficile pour le client de modifier le plan de l'année en cours. L'affaiblissement des cours engendre la nécessité de faire des plans d'urgence à long terme puisque les activités agricoles doivent être planifiées pour tenir compte de l'application de fertilisant à l'automne, de l'achat des graines, de la vente des dernières moissons et de la prévente des récoltes de l'année suivante.

De plus, nos clients ont besoin de soutien en matière de service de la dette pour leur permettre de traverser les années difficiles à venir tout en faisant face à l'augmentation des coûts de l'équipement et à la demande soutenue de production. Ceux-ci doivent tenir compte de l'augmentation du coût des équipements et déterminer si les gains d'efficacité et de production justifient des dépenses en capital supplémentaires.

À l'heure actuelle, le prix du canola n'est pas assez avantageux pour que la famille veuille le vendre, surtout dans un contexte où il sera vendu à terme à l'automne. Compte tenu de la situation commerciale avec la Chine, on ne peut prévoir avec certitude quels seront les prix et combien de temps ils resteront aussi bas. Puisqu'une exploitation agricole dépend fortement de la planification à long terme et que de nombreux facteurs sont influencés les uns par les autres, il s'agit d'une situation très difficile.

Si le problème persiste à long terme, des plans d'urgence adéquats devront être mis en place pour tenir compte de ce contexte incertain. Notre client, à l'instar des autres céréaliculteurs du Canada, devra soit assumer la baisse des prix et établir le prix plancher pour son produit, soit chercher à réduire les coûts.