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Composer avec la hausse des coûts des projets d’infrastructure

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Les projets d’infrastructure prennent de l’ampleur et se complexifient. Pour se concrétiser, ils demandent que plusieurs parties collaborent.

De plus, leur degré de sophistication est désormais très élevé. En outre, ces projets nécessitent le recours à des modèles de partenariats novateurs et à d’importants investissements, en plus d’entraîner des dépassements de coûts sans précédent.

La hausse et la gestion efficace des coûts sont au cœur des discussions de la plupart des conseils d’administration et des responsables de chantiers, qui sont parties prenantes du cycle de vie d’un projet d’infrastructure.

Heureusement, il existe des solutions.

Trois travailleurs portant un gilet jaune sur un chantier de construction

Raisons de la hausse des coûts

Au cours des dernières années, les coûts liés à la main-d’œuvre, aux matériaux et à l’équipement ont augmenté graduellement pour diverses raisons, notamment l’inflation générale, la pénurie de travailleurs et les perturbations de la chaîne d’approvisionnement causées par la COVID-19, la guerre en Ukraine ainsi que les attaques de navires en mer Rouge.

"La COVID-19 a semé le chaos et causé de nombreuses perturbations de la chaîne d’approvisionnement sur lesquelles nous n’avions aucun contrôle. Plusieurs événements géopolitiques sont survenus depuis, et les coûts sont devenus très difficiles à maîtriser."
Paul Mai, directeur principal, Infrastructures, chez Pomerleau Capital

L’indice des prix des produits industriels, qui mesure la variation des prix des principaux produits vendus par les fabricants exploitants au Canada, est passé de 100 en janvier 2020 à 123,4 en janvier 2024 et était aussi élevé que 132,7 en mai 2022. Le prix des principaux matériaux de construction comme l’acier, le béton et le bois d’œuvre a fluctué en raison des perturbations de la chaîne d’approvisionnement, de la variation de la demande et des politiques commerciales internationales.

La hausse générale des coûts de construction s’explique aussi par la pénurie de main-d’œuvre qualifiée, la demande accrue de travailleurs, l’augmentation des salaires et les modifications apportées aux règlements sur le travail. La plus récente Enquête canadienne sur la situation des entreprises a révélé que 31,4 % des entreprises de construction s’attendent à subir une pénurie de main-d’œuvre au cours du premier trimestre de 2024, comparativement à 22,7 % pour l’ensemble des entreprises.

Enfin, les retards dans les projets sont également derrière cette hausse. Ces derniers peuvent découler des délais d’obtention de permis et d’approbations réglementaires, de modifications apportées aux plans, des coûts fixes des équipements, des retards dans la réception des matériaux en raison des perturbations de la chaîne d’approvisionnement et des conditions de sol imprévues (par exemple, la présence non anticipée de pipelines ou de câbles dans le sol). Ces situations se traduisent par des échéanciers des travaux de construction prolongés et une importante hausse des coûts.

Pénurie de main-d’œuvre attendue au premier trimestre de 2024

(Selon la plus récente Enquête canadienne sur la situation des entreprises de Statistique Canada)

Stratégies de gestion des coûts

Plusieurs stratégies peuvent être mises en œuvre pour gérer les coûts opérationnels.

De nos jours, les propriétaires et les équipes de projet doivent travailler de concert pour assurer la réussite des travaux d’infrastructure. En effet, l’époque où les communications étaient limitées en raison de la séparation des tâches liées au financement et à l’exécution des projets est révolue. Les parties prenantes doivent communiquer de manière efficace et collaborer fréquemment.


"La solution passe par l’établissement de relations et la sensibilisation. Ainsi, nous connaissons les problèmes des autres parties prenantes et, elles, les nôtres. Cette approche facilite l’obtention de nouveaux contrats."
Carl Cassian, directeur des projets en partenariat chez CRH Canada

De tels contrats contiennent généralement des clauses sur le partage des risques, le rajustement des prix en fonction de l’inflation plutôt que des prix fixes et la substitution des produits en fonction de la fluctuation des prix. Depuis quelques années, la collaboration et le partage des risques sont intégrés aux modèles de contrats, qui prévoient désormais une conception-construction évolutive.

"Les avocats, les conseillers et les consultants peuvent renforcer leur rôle de conseillers de confiance en renseignant les clients sur les clauses et les modèles qui gagnent à être rédigés d’une telle manière ou dans une telle optique. Il est essentiel de comprendre son contrat avant de se rendre à la table de négociation; celui-ci joue un rôle déterminant dans le jalonnement des travaux et la réussite du projet en général."
Barbara Capes, avocate générale adjointe chez Kiewit

La résilience et une stratégie liée à la chaîne d’approvisionnement contribuent également à la gestion des coûts. Il pourrait s’agir de faire des réserves ou d’acheter d’avance des matériaux recherchés afin de se prémunir contre la hausse des coûts, de régionaliser la chaîne d’approvisionnement, d’assurer une gestion proactive des risques et de mettre en œuvre un plan d’atténuation des problèmes d’échéancier.

De plus, la mise en place d’un système de gestion de projets solide est essentielle pour planifier, surveiller et contrôler efficacement les travaux à toutes les étapes. Un tel système permet de repérer, d’atténuer et de gérer les risques liés aux délais et aux coûts afin d’assurer la réussite des projets. Les bons systèmes de gestion de projets recourent maintenant à l’intelligence artificielle pour augmenter les chances de respecter l’échéancier et le budget.

Somme toute, la hausse des coûts est un problème à multiples facettes qui nécessite des solutions tout aussi diversifiées.

Changements à venir et conclusion

La pénurie de main-d’œuvre dans le secteur de la construction est un problème persistant. Selon les plus récentes données de Statistique Canada, au quatrième trimestre de 2023, on dénombrait 137 890 postes vacants dans les métiers, le transport, la machinerie et les domaines apparentés.

Pour attirer des talents, il est important de renseigner les jeunes canadiens sur le secteur de la construction.

L’Ontario donne un bel exemple. La province permet aux élèves de 11ᵉ année inscrits à temps plein à un programme d’apprentissage d’un métier spécialisé de décrocher leur diplôme d’études secondaires. En outre, l’Alberta a annoncé l’an dernier qu’elle versera 10,7 millions de dollars à Women Building Futures, organisme sans but lucratif qui aide les femmes à faire carrière dans les métiers spécialisés.

Les modèles de contrats ont aussi leur importance. Nous constatons que le modèle d’alliance du partenariat public-privé n’est pas près de disparaître. Selon cette approche collaborative, le propriétaire et le partenaire du secteur privé partagent les risques et les responsabilités liés à la réalisation des projets. La coopération est au centre de ce modèle, et toutes les parties ont un but commun : la réussite des projets.

La technologie est également un gage d’efficacité. En effet, l’intégration des processus et des technologies numériques permet de recueillir des données utiles à la prise de décisions éclairées. Par exemple, grâce à l’analyse prédictive, les entreprises de construction arrivent à planifier les besoins des sites un jour, une semaine, voire un mois à l’avance.

Un groupe d’ingénieurs d'origines diverses à l’intérieur d’une usine.

L’intelligence artificielle va encore plus loin. Elle a la capacité de générer la majeure partie d’un plan de projet, ce qui élimine la nécessité d’en créer un nouveau chaque fois. De plus, un transformateur préentraîné génératif conçu sur mesure peut être utilisé pour examiner les données provenant de projets antérieurs et relever les tendances, prévoir les contraintes, prédire les coûts et fournir d’autres renseignements. L’intelligence artificielle est de plus en plus utilisée dans les projets d’infrastructure, que ce soit pour rédiger des demandes d’offres de services, simplifier la gestion de projets ou créer des modèles de simulation des retards. Cette transformation est très prometteuse pour le secteur de la construction, où les choses bougent normalement lentement.

Trois travailleurs de la construction en gilets jaunes rassemblés autour d'un ordinateur portable sur un chantier de construction.

Nous sommes là pour vous

Notre équipe des Services au secteur des infrastructures saura vous guider tout au long du cycle de vie de vos projets et vous aider à surmonter les obstacles les plus complexes. Qu’il soit question de la mise en œuvre d’un système de gestion adéquat, y compris l’adoption de l’intelligence artificielle, de la supervision des projets, de la gestion des coûts ou du traitement des réclamations en raison d’un retard, les stratégies élaborées par notre équipe vous permettront d’améliorer votre résilience fiscale et de mieux contrôler vos travaux. Ainsi, vous serez plus à même de gérer la hausse des coûts et de mener à bien vos projets.

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