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Mesures fiscales du budget fédéral 2023 visant les entreprises

Article

Dans le budget fédéral de 2023, le gouvernement a annoncé diverses mesures fiscales phares pour les entreprises canadiennes, notamment des changements au projet de loi C-208 ainsi que des nouveaux crédits d'impôt à l'investissement dans l'énergie propre, et a apporté des précisions quant à l'impôt de 2 % applicable lors du rachat de capitaux propres.

Projet de loi C-208 sur les véritables transferts d'actions intergénérationnels

En 2021, un changement a été apporté à la Loi de l'impôt sur le revenu en vue de permettre certains transferts de petites sociétés à actionnariat restreint (p. ex., entreprises agricoles et de pêche) dans des conditions fiscalement avantageuses lorsque les actions sont transférées aux enfants ou aux petits-enfants des propriétaires. Ces changements, qui ont d'abord été présentés dans le projet de loi C-208, sont communément appelés « changements apportés au projet de loi C-208 ».

Cependant, le projet de loi initial a été adopté de façon précipitée, laissant de nombreuses questions concernant l'application des règles sans réponse pour les contribuables et leurs conseillers. L'une des préoccupations particulières était que la législation adoptée permettait le transfert d'une société familiale de façon à tirer parti des nouvelles règles, mais n'avait pas suffisamment restreint les règles entourant la propriété de l'entreprise après ce transfert pour garantir un véritable transfert intergénérationnel.

À la suite d'un processus de consultation annoncé dans le budget de 2022, le gouvernement a apporté des changements pour répondre à certaines des préoccupations liées au contenu du projet de loi C-208. Un résumé des changements importants proposés dans le budget de 2023, qui entreraient en vigueur pour les transferts effectués à compter du 1ᵉʳ juillet 2024, est fourni ci-dessous.

Pour assurer un transfert de bonne foi de l'entreprise, de nouvelles conditions concernant son contrôle sont proposées et l'une des deux conditions suivantes doit être respectée. Il doit y avoir :

  1. un transfert immédiat du contrôle de droit et du contrôle économique, le transfert intégral de la majorité des actions avec droit de vote devant être effectué dans les 36 mois suivant l'opération initiale, ou
  2. un transfert immédiat du contrôle de droit, le transfert intégral de la majorité des actions avec droit de vote étant effectué dans les 36 mois et le transfert de certains critères de contrôle économique ayant lieu dans les 10 ans suivant l'opération initiale.

Les règles proposées élargissent également le bassin de bénéficiaires admissibles de l'entreprise pour inclure les petits-enfants, les enfants du conjoint, les conjoints des enfants, les nièces et neveux, et les petites-nièces et petits-neveux. Toutefois, les nouvelles règles prévoient également un choix conjoint entre l'auteur du transfert et le cessionnaire, ce dernier devenant conjointement et solidairement responsable de tout impôt découlant d'un transfert qui ne satisfait pas aux conditions futures.

Enfin, les nouvelles règles suggèrent également de prévoir une provision pour gains en capital de dix ans pour les véritables transferts d'actions intergénérationnels remplissant les conditions liées à la période de dix ans. Pour obtenir de plus amples renseignements sur le projet de loi C-208, consultez notre alerte fiscale intitulée Adoption du projet de loi C-208 apportant des changements relatifs aux transferts intergénérationnels.

Fiducies collectives des employés

Les fiducies collectives des employés (« FCE ») sont une forme de fiducie dans laquelle les actions d'une entreprise sont détenues au profit des employés de celle-ci. Une FCE, qui offre une option supplémentaire pour la planification de la relève, peut être utilisée pour faciliter l'achat d'une entreprise par ses employés. Afin de simplifier l'utilisation des FCE, le présent budget propose de modifier la Loi de l'impôt sur le revenu (« LIR ») pour :

  • prolonger la période de calcul de la provision pour gains en capital de cinq à dix ans pour les transferts d'entreprises admissibles à une FCE, permettant ainsi la prolongation de la période au cours de laquelle un particulier peut reporter la comptabilisation d'un gain en capital découlant de la disposition d'actions dans le cadre d'un transfert d'entreprise admissible de cinq ans. Chaque année, au moins 10 % du gain en capital devrait être ajouté au revenu;
  • instaurer une exception pour prolonger de 1 à 15 ans le délai de remboursement des montants prêtés à une FCE par une entreprise admissible pour l'achat d'actions dans le cadre d'un transfert d'entreprise admissible;
  • exonérer les FCE de la règle des 21 ans relative à la disposition des immobilisations qui s'applique généralement à certaines fiducies. Si une FCE ne satisfait plus aux conditions lui permettant d'être considérée comme une FCE, la règle des 21 ans serait rétablie jusqu'à ce que la fiducie remplisse de nouveau les conditions nécessaires pour être considérée comme une telle entité.

Ces modifications s'appliqueraient à compter du 1er janvier 2024.

Mesures incitatives en matière d'énergie propre

Comme prévu, et conformément à l'orientation du budget de 2023 en matière d'environnement, le gouvernement a mis en place trois nouveaux crédits d'impôt remboursables liés à l'investissement dans l'énergie propre a élargi les mesures annoncées précédemment.

Nouveaux crédits d'impôt à l'investissement

Les nouveaux crédits d'impôt à l'investissement (« CII ») sont les suivants :

  • Crédit d'impôt à l'investissement dans l'hydrogène propre;
  • Crédit d'impôt à l'investissement dans la fabrication de technologies propres;
  • Crédit d'impôt à l'investissement dans l'électricité propre.

Crédit d'impôt à l'investissement dans l'hydrogène propre

En vertu du CII dans l'hydrogène propre, les taux de crédit varieront de 15 % à 40 % en fonction de l'intensité carbonique de l'hydrogène produit. Ce crédit d'impôt remboursable peut être demandé lorsque de l'équipement admissible est acquis et devient prêt à être mis en service à compter du 28 mars 2023.

Le CII dans l'hydrogène propre serait éliminé progressivement à compter de 2034 et les biens qui deviennent prêts à être mis en service en 2034 seraient assujettis à un taux de crédit qui serait réduit de moitié. Tout bien qui devient prêt à être mis en service après 2034 n'est pas admissible au CII.

Crédit d'impôt à l'investissement dans la fabrication de technologies propres

Un nouveau CII remboursable correspondant à 30 % du coût en capital des biens admissibles associés aux activités admissibles est proposé à l'égard de la fabrication et de la transformation de technologies propres ainsi que de l'extraction et de la transformation de minéraux critiques :

  • En général, les biens admissibles comprendraient les machines et le matériel, y compris certains véhicules industriels, utilisés dans la fabrication, la transformation ou l'extraction de minéraux critiques ainsi que les systèmes de contrôle connexes;
  • Les activités admissibles sont celles qui concernent les entreprises ou les activités de fabrication et de transformation de technologies propres. Celles-ci comprendraient également les activités d'extraction et certaines activités de transformation liées à six minéraux critiques qui sont indispensables aux chaînes d'approvisionnement des technologies propres, soit le lithium, le cobalt, le nickel, le graphite, le cuivre et les éléments des terres rares.

Le CII dans la fabrication de technologies propres ne serait pas disponible pour les biens utilisés dans la production de cellules ou de modules de batteries si cette production bénéficie d'un soutien direct en vertu d'un accord de contribution spécial conclu avec le gouvernement du Canada.

Le CII proposé serait applicable aux biens admissibles qui sont acquis et qui deviennent prêts à être mis en service à compter du 1er janvier 2024. Il serait éliminé progressivement, d'abord pour les biens qui deviendront prêts à être mis en service en 2032, et ne serait plus en vigueur à l'égard des biens qui deviennent prêts à être mis en service après 2034.

Crédit d'impôt à l'investissement dans l'électricité propre

Le budget de 2023 propose d'instaurer un crédit d'impôt remboursable de 15 % pour les investissements admissibles dans des technologies d'énergie propre qui visent la production d'électricité.

Les entités imposables et non imposables, par exemple les sociétés d'État et les services publics d'électricité, les sociétés appartenant à des communautés autochtones et les caisses de retraite, seraient admissibles au CII dans l'électricité propre.

Ce crédit d'impôt serait alloué à compter du jour du dépôt du budget de 2024 aux projets dont la construction n'était pas amorcée avant le jour du dépôt du budget de 2023. Il ne serait plus offert après 2034.

De plus, les règles suivantes s'appliqueront à l'égard de ces nouveaux CII

Le gouvernement a annoncé, dans l'Énoncé économique de l'automne de 2022, son intention d'intégrer des exigences relatives au salaire en vigueur et aux apprentis (appelées ensemble « exigences en matière de main-d'œuvre ») aux crédits d'impôt à l'investissement proposés à l'égard des technologies propres et de l'hydrogène propre. Le gouvernement propose également que ces exigences s'appliquent au CII dans l'électricité propre.

L'admissibilité au crédit maximal accordé en vertu de ces deux programmes repose sur la satisfaction aux exigences en matière de main-d'œuvre pour les travaux exécutés à compter du 1ᵉʳ octobre 2023.

Si un bien en particulier est admissible à plus d'un de ces crédits d'impôt, les entreprises peuvent demander un seul des crédits d'impôt parmi les suivants : le CII dans l'hydrogène propre; le CII dans le captage, l'utilisation et le stockage du carbone (« CUSC »); le CII dans les technologies propres; le CII dans l'électricité propre; le CII dans la fabrication de technologies propres. Toutefois, plusieurs crédits d'impôt pourraient être disponibles pour le même projet s'il comprend différents types de biens admissibles.

Élargissement des mesures annoncées antérieurement

Il est proposé d'élargir le CII dans les technologies propres remboursable à l'égard de l'énergie géothermique ainsi que le taux d'imposition réduit des fabricants de technologies à zéro émission à certaines activités de fabrication et de transformation nucléaires.

En outre, d'autres améliorations ont été proposées au CII dans le captage, l'utilisation et le stockage du carbone, qui a été annoncé dans le budget fédéral de 2022.

Un incitatif visant à créer une nouvelle catégorie d'actions accréditives et un crédit d'impôt pour l'exploration de minéraux critiques a également été annoncé relativement aux activités d'extraction de lithium à partir de saumures.

L'Énoncé économique de 2022 proposait un CII dans les technologies propres à un taux remboursable de 30 %. Ce crédit d'impôt devait s'appliquer aux biens acquis et devenant prêts à être mis en service à compter du 28 mars 2023. Le budget de 2023 propose d'élargir l'admissibilité au CII dans les technologies propres pour inclure les systèmes d'énergie géothermiques.

Les biens admissibles pourraient comprendre le matériel utilisé principalement pour produire de l'énergie électrique ou de l'énergie thermique, ou les deux, uniquement à partir d'énergie géothermique. Le matériel utilisé dans le cadre de projets d'énergie géothermique visant la coproduction de pétrole, de gaz ou d'autres combustibles fossiles ne serait pas admissible au crédit.

L'élargissement du CII dans les technologies propres s'appliquerait aux biens qui sont acquis et qui deviennent prêts à être mis en service à compter du 28 mars 2023 lorsqu'ils n'ont pas été utilisés à une fin quelconque avant leur acquisition. Le taux de crédit serait réduit à 15 % en 2034 et ne serait plus accessible après 2034.

Le budget de 2023 propose l'admissibilité du revenu tiré de certaines activités de fabrication et de transformation nucléaire aux taux d'imposition réduits pour les fabricants de technologies à zéro émission pour les années d'imposition commençant après 2023.

De plus, il est prévu que les taux d'imposition réduits pour les fabricants de technologies à zéro émission seront progressivement éliminés à compter des années d'imposition qui commencent en 2029 et complètement éliminés pour les années d'imposition qui commencent après 2031. Le budget de 2023 propose de prolonger de trois ans la disponibilité de ces taux réduits, de sorte que l'élimination progressive prévue commencerait au cours des années d'imposition commençant en 2032 et serait complètement éliminée pour les années d'imposition qui commencent après 2034.

Le budget de 2022 proposait un CII dans le captage, l'utilisation et le stockage du carbone (le « crédit d'impôt dans le CUSC ») qui serait offert aux entreprises engageant des dépenses admissibles à compter du 1er janvier 2022. Une consultation sur les ébauches initiales des propositions législatives et sur les caractéristiques de conception supplémentaires a eu lieu en 2022 et, par conséquent, le budget de 2023 propose des détails additionnels sur la conception du crédit d'impôt à l'investissement dans le CCUS. Ces mesures s'appliqueraient aux dépenses admissibles engagées après 2021 et avant 2041.

Le crédit d'impôt pour l'exploration de minéraux critiques (« CIEMC ») avait été instauré à l'égard de certaines conventions visant les actions accréditives conclues après le 7 avril 2022 et au plus tard le 31 mars 2027 dans le budget fédéral de 2022. Comme annoncé en 2022, les minéraux déterminés admissibles au CIEMC étaient le cuivre, le nickel, le lithium, le cobalt, le graphite, les éléments des terres rares, le scandium, le titane, le gallium, le vanadium, le tellure, le magnésium, le zinc, des métaux du groupe des platineux et l'uranium.

Le budget de 2023 propose d'inclure le lithium provenant de saumures en tant que ressource minérale et d'étendre l'admissibilité au CIEMC au lithium provenant de saumures. Les dépenses admissibles liées au lithium provenant de saumures engagées après le 28 mars 2023 seraient admissibles à titre de « frais d'exploration au Canada » et de « frais d'aménagement au Canada ». L'élargissement de l'admissibilité au CIEMC pour le lithium provenant de saumures s'appliquerait aux conventions visant les actions accréditives conclues après le 28 mars 2023 et avant avril 2027.

Dans l'Énoncé économique de l'automne de 2022, le gouvernement a annoncé son intention d'instaurer un impôt de 2 % sur la valeur nette des rachats d'actions par les sociétés publiques à compter de 2024. Cette initiative vise à encourager les sociétés à investir les fonds actuellement prévus pour le rachat de capitaux propres dans leurs actifs commerciaux et leur main-d'œuvre.

Le budget présente les détails de l'impôt proposé :

  • L'impôt s'appliquerait aux sociétés publiques résidentes du Canada (à l'exception des sociétés de fonds commun de placement), aux fiducies de placement immobilier, aux fiducies intermédiaires de placement déterminées et aux sociétés de personnes intermédiaires de placement déterminées, dans la mesure où elles sont cotées à une bourse de valeurs désignée;
  • Le calcul serait effectué sur la base de la valeur nette des capitaux propres rachetés par une entité (c.-à-d. la juste valeur marchande des capitaux propres rachetés diminuée de la juste valeur marchande des capitaux propres émis de la trésorerie), s'appliquerait chaque année et comporterait certaines exceptions;
  • L'impôt ne s'appliquerait pas dans le cas d'une entité qui a racheté moins de 1 million de dollars de capitaux propres au cours d'une année d'imposition (calculé au prorata pour les années d'imposition courtes), calculé selon la valeur brute.

Cet impôt s'appliquerait aux rachats et aux émissions de capitaux propres effectués à compter du 1er janvier 2024.

Le budget propose plusieurs autres mesures fiscales visant les entreprises, dont les suivantes :

  • Institutions financières – Le budget propose de refuser une déduction du revenu relativement aux dividendes reçus par les institutions financières sur des actions qui constituent des « biens évalués à la valeur du marché » détenues dans le cours normal de leurs activités. Les actions constituent généralement des biens évalués à la valeur du marché lorsqu'une institution financière détient moins de 10 % des voix ou de la valeur de la société qui a émis les actions. Cette mesure s'appliquerait aux dividendes reçus après 2023;
  • Caisses de crédit – Le budget propose de modifier la Loi de l'impôt sur le revenu en éliminant le critère lié aux revenus de la définition de « caisse de crédit » et en modifiant cette définition pour tenir compte du fonctionnement actuel des caisses de crédit afin d'éviter des conséquences imprévues sur l'impôt sur le revenu et la TPS/TVH. Cette modification s'appliquerait aux années d'imposition d'une caisse de crédit après 2016.

L'information présentée est à jour en date du 28 mars 2023.

Cette publication a été préparée avec soin. Cependant, elle n'est pas rédigée en termes spécifiques et doit seulement être considérée comme des recommandations d'ordre général. On ne peut se référer à cette publication pour des situations particulières, et vous ne devez pas agir ou vous abstenir d'agir sur la base des informations qui y sont présentées sans avoir obtenu de conseils professionnels spécifiques. Pour évoquer ces points dans le cadre de votre situation particulière, veuillez communiquer avec BDO Canada s.r.l./S.E.N.C.R.L. BDO Canada s.r.l./S.E.N.C.R.L., ses partenaires, collaborateurs et agents n'acceptent ni n'assument la responsabilité ou l'obligation de diligence pour toute perte résultant d'une action, d'une absence d'action ou de toute décision prise sur la base d'informations contenues dans cette publication.

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