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Obtenir le bon financement

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« Le financement c'est comme du combustible pour une voiture, suggère Brion Hendry, chef du secteur Technologies et sciences de la vie du Grand-Toronto à BDO Canada. Si vous n'en avez pas assez [de capital], vous ne pourrez pas atteindre votre destination. Si vous en avez trop, vous risquez d'aller trop lentement et d'être négligent — et vous ne serez peut-être pas motivé pour prendre des décisions d'affaires efficaces. »

Saud Juman, fondateur et ancien PDG de PolicyMedical, ajoute : « Je pense qu'un peu de combustible aide énormément. Si tout était à refaire, j'aimerais que ça aille plus vite, à une échelle et à une vitesse plus élevées, peut-être selon une trajectoire de cinq à sept ans. »

Mobiliser des fonds pour une croissance rapide

« Quatre-vingt-quinze pour cent des entreprises de technologie à croissance élevée n'ont pas des flux de trésorerie positifs pendant un certain temps. La plupart ont besoin d'un financement pour soutenir le développement de leur produit et leur croissance — depuis les brevets jusqu'au marketing. Le capital peut être dilutif ou non. Dilutif signifie que nous cédons des actions. Non dilutif signifie que nous ne le faisons pas. Une stratégie mixte est certainement la meilleure solution. Dans le cas d'une stratégie d'expansion, vous devez disposer de capitaux substantiels. Des dettes à risque et des prêts bancaires peuvent faire partie de cette solution. Des crédits d'impôt du gouvernement, tels que des RS&DE peuvent aussi en faire partie, observe Jamie Barron, un expert en technologies et sciences de la vie qui se spécialise dans les sociétés à haute croissance. Jamie conseille : « Mais vous devez d'abord décider comment utiliser les fonds — qu'est-ce qui va avoir une incidence sur l'évaluation? »

Michael Hiley, responsable de la pratique des technologies et des sciences de la vie de BDO Canada en Alberta est d'accord : « Dans un scénario idéal, on envisage un cycle de vie de cinq à sept ans depuis le début de la croissance jusqu'à un retrait éventuel. La première moitié est la définition des produits par les fondateurs, la détermination de ce qui est nécessaire, les liens avec les personnes dont l'aide est nécessaire, la conduite de petits cycles de financement pour subsister — puis ensuite soit la disparition, soit la réalisation de profits. Les fondateurs passeront quelques années à aller de l'avant avant de se retirer. »

« Si vous êtes un entrepreneur qui démarre une entreprise de fabrication dont la croissance est de 10 à 15 % par an, c'est extraordinaire. Si vous démarrez une société de technologie dont la croissance est de 10 à 15 %, le marché vous fera savoir que votre expansion n'est pas assez rapide. En technologie, le rythme est accéléré. Si vous avez une possibilité de monétiser votre entreprise, empochez l'argent et partez. Vous pouvez ensuite recommencer et le faire à nouveau. Si vous êtes un entrepreneur invétéré en technologie, la vitesse du changement est tellement rapide que si vous voyez une telle possibilité, allez en expansion, prenez l'argent, puis retirez-vous, précise Ryan Farkas, qui dirige les Services-conseils en finance à BDO Canada.

Pour une expansion en vue d'une vente (ou plus rarement une introduction en bourse), il faut d'abord prévoir des financements de plus grande ampleur.

Mark Skapinker, un investisseur en capital-risque fort de trois décennies d'expérience dans le démarrage, l'expansion et la vente de sociétés technologiques, explique : « Nous aimons que les entreprises cherchent à atteindre une étape clé, ou encore qu'elles atteignent une telle étape — par exemple X dollars de ventes ou X clients, la maturité des produits ou une part du marché. [...] C'est le bon moment pour recommencer à mobiliser des fonds— ‘ J'ai atteint cette étape, mes objectifs sont maintenant X, Y, Z, et je me concentre sur les prochaines étapes, qui me permettront d'avoir une nouvelle évaluation.' »

Mark poursuit : « Assurez-vous qu'il y a une bonne compatibilité. La relation entre l'investisseur et le fondateur est importante. »

Mark suggère que les entrepreneurs technologiques devraient se poser une série de questions avant d'entrer en contact avec un investisseur : « Est-ce que l'investisseur investit dans des sociétés comme la mienne? Est-ce qu'il ajoute de la valeur? Est-ce que l'évaluation est de l'ordre de ses attentes? Est-ce que je leur offre le type d'investissement qu'ils recherchent? [...] J'encourage les PDG à constamment s'assurer qu'ils communiquent à la fois avec leurs investisseurs actuels et leurs investisseurs potentiels. De cette façon tout le monde est sur la même longueur d'onde. »

Il faut tenir compte des intangibles, car ceux-ci ajoutent de la valeur à l'entreprise, convient Daniel Ma, associé, Services-conseils en finance de BDO. « Votre entreprise technologique est un bien dont le prix doit être adéquatement évalué. Peu importe si nos clients cherchent à vendre une entreprise, acheter une entreprise ou obtenir un financement supplémentaire, ils doivent comprendre la valeur de ce qu'ils acquièrent ou cèdent. De nombreuses évaluations que nous faisons en vue d'une expansion ont pour but une collecte de fonds. Si vous êtes un entrepreneur, et que vous soyez le propriétaire de 100 % de votre entreprise, il est probable que vous devrez abandonner une partie de ces 100 %. Alors quelle est la valeur juste? Quelle partie allez-vous abandonner pour réunir des capitaux? »

« Quand on veut réunir des capitaux, il existe certaines étapes stratégiques au cours desquelles on doit penser à cette question, déclare Daniel. En général, la valeur est plus élevée si on a réalisé certaines étapes importantes. L'entreprise pour laquelle il existe un prototype complet vaut plus que l'entreprise qui en est dépourvue. L'entreprise qui a des clients et qui a accumulé des contrats vaut plus que celle qui n'en a pas. Il faut trouver un juste milieu entre réunir des capitaux et atteindre des étapes importantes. Après avoir atteint l'étape suivante, l'entreprise pourrait valoir beaucoup plus, après quoi vous pourrez réunir des capitaux qui correspondent à une évaluation plus élevée. »

« Je demande aux clients : ‘Quand souhaitez-vous examiner ces questions?' ajoute Harry Chana, chef des Services en fiscalité internationale et Services transactionnels en fiscalité . ‘Quand voulez-vous commencer votre prochain financement? Quand pensez-vous que vous aurez d'autres investisseurs intéressés qui feront preuve d'une diligence raisonnable? Quand envisagez-vous de vous retirer?' C'est à ce moment que les problèmes se révèlent. Tout sera plus simple si vous vous occupez rapidement de ces questions. [...] Vous n'avez pas besoin d'être une entreprise de 50 millions $ pour consulter, par exemple, des spécialistes en fiscalité. Nous pouvons nous occuper de ça à n'importe quelle étape du développement de votre entreprise. Nous travaillons étroitement avec nos clients, en leur disant : ‘Ce sont des questions auxquelles vous serez confronté, par exemple, si vous vendez des produits aux États-Unis ou si vous souhaitez avoir un rayonnement international. » Nous pouvons avoir de très bonnes discussions au sujet de l'entreprise et des problèmes fiscaux éventuels, que ce soit au Canada ou à l'étranger. L'entrepreneur connaît ainsi les risques, et le moment où ils peuvent se présenter. Vous savez alors que vous n'allez pas obtenir le financement souhaité parce que quelqu'un ne voudra pas investir dans votre entreprise en sachant qu'elle fait l'objet d'obligations fiscales. »

Adopter des tactiques de financement agile

« Si vous faites bien votre travail, il est très probable que vous serez capable de réunir des fonds, explique Armand Capasciolto, associé national, Normes comptables à BDO. Oubliez les serviettes en papier — soyez prêts.

« Si vous souhaitez obtenir un prêt bancaire pour développer votre entreprise, la banque vous demandera de lui fournir des prévisions ou encore des états financiers. Nous pouvons vous aider pour établir ces prévisions », suggère Daniel.

« Nous essayons de procéder par étapes, ajoute Harry. Dans le cas d'une expansion, nous analysons la chaîne de valeur. Vous n'avez pas besoin de tout maîtriser, mais voici une feuille de route pour l'entreprise et comment vous voulez qu'elle se développe au cours des trois ou quatre prochaines années. C'est ce que vous devriez commencer à examiner un peu plus à fond de même que les mesures correctives à prendre. En effet, si vous réunissez des fonds ou si vous vendez, ces problèmes vont surgir et pourraient beaucoup nuire à la transaction. »

« Supposons que tout d'un coup Google s'amène et souhaite vous acheter. C'est beaucoup d'argent, mais vous n'êtes pas prêt. Ça veut dire que d'un point de vue fiscal vous n'êtes pas structuré de façon très efficace ou que vous auriez dû depuis des années éliminer beaucoup d'actionnaires minoritaires. Donc toutes sortes de facteurs qui pourraient vous coûter de l'argent ou encore faire échouer la transaction », explique Michael.

« Tout commence par comprendre le fondateur ou le PDG et son entreprise — les points positifs et les problèmes, note Harry. Les personnes qui m'appellent ne veulent pas parler de problèmes fiscaux — ils veulent parler d'un problème commercial. Souvent, l'entreprise recherche un financement. Nous avons un excellent réseau de sociétés de capital-investissement avec lesquelles nous faisons affaire et avec lesquelles nous pouvons vous mettre en contact », ajoute Harry.

Trouver des incitatifs gouvernementaux

Une autre source de financement non dilutif peut aider les entreprises : les subventions gouvernementales.

« Au Canada, le gouvernement finance cinq catégories principales d'activités : innovation, personnes, technologies vertes, expansions et exportation, précise Craig Mulcahy, chef de service en RS&DE et incitatifs gouvernementaux à BDO Canada. Les sociétés technos travaillent la plupart du temps dans le secteur de l'innovation, dont le fleuron est le programme de recherche scientifique et de développement expérimental ».

Les principaux programmes d'innovation en matière d'expansion sont notamment ceux de Mitacs et le Programme d'aide à l'innovation du Conseil national de recherches, mais le Canada compte aussi des centaines de programmes gouvernementaux.

« En général, lors d'une expansion, on parle de grosses sommes d'argent; il est possible qu'il existe diverses sources de subventions que les fondateurs technologiques et les PDG ne connaissent pas et qui sont plus spécialisées que les subventions de démarrage, remarque Jamie Barron.

Vous devez établir une stratégie complète, surtout lors de la phase de l'expansion. Vous voulez mettre en place une stratégie de collecte de fonds par étape grâce à laquelle vous pourrez obtenir les évaluations appropriées lors du processus. L'élaboration d'une stratégie financière complète est le conseil le plus fréquent que nous donnons. Quelle est votre feuille de route pour financer la croissance attendue de votre entreprise? »

Jamie sait que la tâche est difficile : « La mobilisation des capitaux demande beaucoup de temps. Bien plus que ce que vous pourriez penser. C'est beaucoup plus concurrentiel que ce que vous pourriez croire. C'est très spécialisé, et ça demande beaucoup d'effort. Mais il existe une abondance de solutions, comme les programmes gouvernementaux ou d'autres sources de capitaux, grâce auxquelles vous pouvez faire fructifier les efforts fournis durant l'expansion. »

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