Les chaînes d’approvisionnement représentent un maillon indispensable de l’économie mondiale. Grâce à elles, nous avons accès aux biens dont nous dépendons, qu’il s’agisse d’aliments ou de composantes électroniques. Or, ces réseaux mondiaux sont actuellement plus instables que jamais.
Cette situation est prioritaire pour plusieurs : les problèmes liés aux chaînes d’approvisionnement se classent au deuxième rang des plus grands défis auxquels font face les entreprises de taille moyenne selon le Rapport sur les perspectives du marché intermédiaire de BDO.
Découvrez ce que les experts du domaine ont à dire sur les plus grands défis des chaînes d’approvisionnement à l’heure actuelle et les pratiques exemplaires en matière de gestion des risques et d’accroissement de la résilience.
« Savoir, c’est pouvoir; vous pouvez vous appuyer sur vos connaissances pour protéger votre entreprise des coûts imprévus. »
– Charmaine Goddeeris, directrice principale, Services en matière de taxes indirectes
Causes sous-jacentes à la situation actuelle
Voici quelques-uns des facteurs qui ont contribué à la situation instable que nous connaissons actuellement de même que des prévisions en matière de perturbations pour 2022 et les années suivantes.
« Une chaîne d’approvisionnement ne correspond pas réellement à une chaîne; il s’agit plutôt d’un réseau liant un grand nombre d’entreprises qui travaillent de concert afin de fournir les biens et les services que nous consommons. »
– Manus Johnny Rungtusanatham, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en gestion de la chaîne d’approvisionnement, Schulich School of Business
Étapes clés pour accroître la résilience de votre chaîne d’approvisionnement
Un certain nombre de risques liés aux perturbations de la chaîne d’approvisionnement demeureront malheureusement toujours présents. Toutefois, il existe des étapes que vous pouvez suivre pour atténuer ces risques et vous protéger contre les pertes.
Étape 1 : Réalisation d’une évaluation approfondie des risques
- Visualisez et cartographiez l’intégralité de votre chaîne d’approvisionnement d’un bout à l’autre.
- Effectuez une évaluation méthodique des risques pour chacun des sous-processus de votre chaîne.
- Explorez les différends commerciaux internationaux actuels et potentiels qui pourraient engendrer des perturbations ainsi que des frais de douanes supplémentaires, puis prévoyez une solution de rechange.
- Rassemblez des données historiques sur les précédentes ruptures d’approvisionnement qui ont touché votre entreprise et les entreprises similaires.
- Après avoir réalisé votre évaluation, vous devriez être en mesure de bien comprendre les événements susceptibles d’avoir une incidence sur votre chaîne d’approvisionnement et de cibler le traitement des risques envisageable (p. ex., l’acceptation, le transfert ou l’évitement du risque).
Étape 2 : Investissement dans la transformation numérique
- Mettez à jour vos technologies pour tirer parti de l’offre actuelle. Pourriez-vous investir dans vos capacités de détection?
- Recourez à l’intelligence artificielle et à l’analyse prédictive. Il est possible d’atteindre un niveau d’agilité et d’exactitude accru au moyen de modèles de prévision qui prennent en compte les tendances du marché, les préférences de la clientèle ainsi que les forces du marché externes.
- Gérez vos cyberrisques. Avant de mettre en place de nouveaux systèmes, mettez à l’épreuve leur résilience aux menaces informatiques. Préparez-vous à faire face à un risque accru de cyberincidents attribuables au télétravail.
« La gestion des risques est devenue une science. Il existe des astuces, des prototypes et des modèles permettant de gérer les risques, depuis l’analyse jusqu’à l’atténuation. »
– Patrick Etokudo, directeur général, Services opérationnels, Sherritt International Corporation
Étape 3 : Amélioration des compétences de l’entreprise en matière de chaîne d’approvisionnement
- Embauchez des professionnels des chaînes d’approvisionnement qui ont le sens des affaires, un flair politique et de bonnes connaissances technologiques.
- Restez à l’affût de l’actualité, notamment des différends commerciaux internationaux et de l’instabilité politique.
- Évitez l’approche en vase clos. La gestion des risques est une démarche complexe dans laquelle toutes les fonctions de votre entreprise doivent être en harmonie, notamment la stratégie, les opérations, la fiscalité et les finances.
- Nommez un coordonnateur des interventions d’urgence qui deviendra responsable en cas de crise. Vous pourrez ainsi mobiliser les ressources nécessaires et réagir rapidement.
Étape 4 : Diversification et renforcement de la chaîne d’approvisionnement
- Diversifiez vos fournisseurs. En faisant appel à des fournisseurs provenant de différentes régions, vous pourrez éviter de subir les conséquences des perturbations liées à une zone géographique particulière. Vous aurez également la chance d’augmenter votre agilité, de réduire vos coûts et d’être plus à même d’offrir des prix concurrentiels.
- Envisagez de délocaliser votre production à l’intérieur du pays. Il est possible de diminuer vos coûts en évitant les différends commerciaux internationaux, en réduisant le transport et en simplifiant vos processus. Veillez toutefois à effectuer une analyse de rentabilité, car les coûts de la main-d’œuvre augmenteront probablement.
- Renforcez vos relations avec vos fournisseurs. En maintenant les discussions avec vos fournisseurs, vous vous assurez que votre entreprise demeure au cœur de leurs priorités en cas de perturbations.
- Effectuez des recherches sur vos fournisseurs. Découvrez dans quelle mesure ils sont vulnérables aux perturbations et envisagez de leur demander un rapport de l’auditeur indépendant afin d’obtenir une assurance supplémentaire.
- Tirez parti des 14 accords de libre-échange du Canada, qui permettent l’entrée en franchise de biens admissibles au pays.
« Le problème de politiques telles que "Achetez canadien" ou "Achetez américain" réside dans le fait que nos chaînes d’approvisionnement sont déjà intégrées. Cela complique la situation. Nous pouvons nous tourner vers la production interne, mais il faut le faire conjointement avec nos partenaires commerciaux. »
– Matt Poirier, directeur, Politique commerciale, Manufacturiers et exportateurs du Québec