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Survivre à la réorganisation du secteur : stratégies de réussite pour les producteurs de cannabis du Canada

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Bien que les producteurs canadiens de cannabis voyaient au départ se profiler un secteur en plein essor offrant des perspectives illimitées, leur réalité est plutôt ponctuée de difficultés à générer des profits. L’offre excédentaire, conjuguée à une lourde imposition, à la concurrence du marché noir et à l’évolution de la demande des consommateurs, fait en sorte que des entreprises de ce secteur à faible croissance croulent sous les dettes et souffrent d’un besoin criant d’investissements importants en infrastructures de même que de réglementations rigoureuses.

Dans un tel contexte, ce sont les producteurs de cannabis qui parviendront à simplifier leurs activités et à alléger leur bilan qui se démarqueront en tant que chefs de file du marché.

La rançon des affaires : principaux défis auxquels sont confrontés les producteurs de cannabis canadiens

Quels facteurs sont à l’origine des difficultés quotidiennes des producteurs de cannabis?

  • Compression des prix : Malgré l’inflation, ayant entraîné une montée en flèche du prix de nombreux articles de consommation au cours des trois dernières années, les coûts des produits du cannabis ont enregistré une nette diminution, avoisinant les 40 %. En ce qui a trait au régime de taxation applicable aux produits du cannabis, à raison d’un dollar par gramme ou milligramme de THC vendu, les droits à payer sont demeurés stables, malgré la baisse du prix de vente au détail. Les producteurs de cannabis, également victimes de l’inflation et de l’augmentation de leurs coûts d’approvisionnement et de fabrication, ont ainsi été exposés à une plus forte pression tarifaire.

    Par conséquent, au sein d’un secteur luttant pour sa rentabilité, les seules entités affichant un profit digne de ce nom sont les distributeurs provinciaux. En dépit des efforts déployés par le gouvernement pour remédier à la situation, il pourrait être trop tard pour bon nombre d’entreprises du secteur du cannabis.

  • Taxes et frais réglementaires : Le poids écrasant des taxes d’accise et des droits de licence touche aussi bien les petites entreprises que les producteurs bien établis, qui voient leurs maigres bénéfices amputés d’une part de plus en plus importante. Les gouvernements fédéral et provinciaux ont concédé qu’une réforme était nécessaire. Or, pendant que le système cherche une voie bureaucratique pour apporter ces changements, le montant des taxes versées au gouvernement augmente à un rythme tel que de nombreuses entreprises du secteur du cannabis n’ont d’autre choix que d’accroître leur endettement pour couvrir leurs dépenses les plus importantes.
  • Offre excédentaire : Dès la légalisation du cannabis en 2018, le secteur d’activité a profité d’un engouement spectaculaire et d’un afflux massif de nouveaux acteurs sur le marché. En effet, les entreprises ont fait l’objet d’évaluations impressionnantes, mobilisé des sommes faramineuses en capital et, pour la plupart, été introduites en bourse. Néanmoins, cette expansion accélérée s’est également traduite par une offre excédentaire de produits, ce qui a mené à un marché saturé où les prix ont subi une baisse considérable et où les marges bénéficiaires se sont rétrécies, le tout dans un secteur où les taux d’endettement étaient déjà dangereusement élevés.

    « Comptant trop d’acteurs et trop peu de clients, le secteur connaît une décroissance importante qui, pour de nombreux producteurs de cannabis, est synonyme de problèmes de liquidités », déclare Clark Lonergan, associé au sein des Services en restructuration et redressement d’entreprises chez BDO Canada.

  • Marché noir : La production clandestine continue d’offrir des prix bradés, livrant ainsi une concurrence acharnée aux producteurs légaux. Selon l’Enquête canadienne sur le cannabis de 2022, 33 % des répondants se tournent encore vers le marché noir, à une fréquence variable.
  • Évolution des préférences des consommateurs : Dans le contexte où le secteur gagne en maturité et où le goût du consommateur de cannabis type se développe, le marché du cannabis 2.0 provoque un changement de paradigme dans les préférences des consommateurs, qui découvrent de nouveaux produits dérivés allant bien au-delà de la traditionnelle fleur séchée. Selon Statistique Canada, bien que la façon la plus courante de consommer le cannabis consiste à le fumer, cette pratique a perdu en popularité, passant de 89 % en 2018 à 70 % en 2022. Il est attendu que cette tendance à la baisse se poursuivra.

    Dans ce contexte, les consommateurs canadiens de cannabis se montrent fidèles à certaines marques et ont désormais la possibilité d’acheter des produits répondant à leurs besoins et à leurs goûts particuliers.

    « Les consommateurs de cannabis savent ce qu’ils veulent et achètent de plus en plus de marques. De nombreux produits correspondant à leurs envies et à leurs préférences s’offrent à eux. Voilà la grande transformation que connaît actuellement le marché du cannabis : il s’agit de répondre aux attentes du consommateur final », explique M. Lonergan.

Devant les multiples défis rencontrés, quelles mesures les producteurs de cannabis peuvent-ils mettre en œuvre pour améliorer leur résilience et faire face à ces difficultés?

« La liquidation n’est pas forcément la seule option. »

Moyennant des efforts de planification et d’exécution minutieux, les producteurs qui adoptent une approche proactive à l’égard de leur entreprise et de leurs activités peuvent se positionner en tant que chefs de file du secteur du cannabis.

« Quelle que soit la gravité de la situation, la liquidation n’est pas forcément la seule option. Après avoir connu un véritable repli, le secteur devrait retrouver un équilibre dont certains tireront parti. Ce seront eux qui seront prêts pour la prochaine vague de croissance », explique Clark Lonergan.

« Rationaliser vos activités et connaître vos points forts, voilà ce que vous devez faire aujourd’hui pour vous assurer une place dans ce secteur, ajoute-t-il. Il n’est toutefois pas envisageable de maintenir le statu quo. Si vous ne pratiquez pas une gestion prévisionnelle de votre entreprise, vous risquez la liquidation. »

Comment les producteurs de cannabis peuvent-ils semer les graines du succès?

Être proactif consiste à faire le point sur les lacunes opérationnelles et financières, puis à y remédier et à préparer le terrain pour la prochaine mutation du secteur canadien du cannabis. Il existe trois façons d’y parvenir.

1. Renforcer votre bilan

La restructuration du bilan peut s’avérer un processus complexe comportant de nombreuses facettes et nécessitant des efforts de planification et d’exécution minutieux. Toutefois, lorsqu’elle est réalisée dans les règles de l’art, elle peut permettre à une entreprise d’améliorer sa situation financière, de renforcer sa capacité à dégager un bénéfice et d’assurer son succès à long terme.

« Les chefs d’entreprise doivent se demander s’ils ont les moyens financiers (capitaux propres, liquidités ou capacité d’endettement) d’assurer leur croissance et de résister à la tempête », dit M. Lonergan. « Nombreuses sont les entreprises qui, pour survivre à ce ralentissement et profiter de la prochaine vague de croissance, devront restructurer leur bilan et obtenir les capitaux nécessaires », ajoute-t-il.

2. Établir votre créneau  

Le marché du cannabis 2.0 étant en plein essor, il est possible d’innover et de tirer profit de nouvelles sources de revenus et de nouveaux segments de marché, que ce soit au moyen des redevances, des programmes en recherche génétique ou de la production de variétés de cannabis recherchées. Déterminez le marché vertical que vous souhaitez exploiter et mettez en place une stratégie de différenciation du produit qui lui correspond.

3. Être maître de votre message  

Faites preuve d’initiative en adaptant votre message à vos parties prenantes, tout en déterminant la quantité d’informations à partager et leur nature.

« La prévoyance entraîne des coûts initiaux, certes, mais, si vous agissez de manière réactive, la valeur ajoutée est en principe réduite et les coûts augmentent, car vous perdez le contrôle de votre message », prévient Clark Lonergan.

Comment les professionnels de BDO peuvent aider les producteurs de cannabis à surfer sur la prochaine vague de croissance

Nos experts des Services en restructuration et redressement d’entreprises ont aidé de nombreux producteurs de cannabis à se repositionner et à assurer leur succès à long terme au sein d’un secteur en constante évolution. Nous pouvons faire toute la lumière sur vos activités grâce à une analyse approfondie des options stratégiques qui s’offrent à vous. Celle-ci permettra de déterminer vos principales forces, de cerner les secteurs dont le rendement est insuffisant ou qui sont exploités de manière inefficace et, enfin, de tirer avantage de nouvelles sources de revenus.

« En ce qui concerne le marché du cannabis 2.0, les possibilités de diversifier sa gamme de produits abondent et, à mesure que les préférences du consommateur final évoluent, nous pouvons aider les entreprises du secteur du cannabis à s’attaquer aux questions cruciales », explique M. Lonergan.

En tenant compte de vos objectifs uniques et des facteurs qui influent sur votre capacité concurrentielle, notre équipe des Services en restructuration et redressement d’entreprises propose une restructuration complète de votre bilan et vous accompagne dans l’élaboration des solutions les plus judicieuses pour votre entreprise, qu’il s’agisse de vendre des branches d’activité ou des emplacements à faible rendement, ou encore de mettre en place une structure de capital équilibrée vous permettant de faire face à l’évolution du secteur.

À mesure que le marché du cannabis poursuit son évolution et sa maturation, certaines entreprises du secteur risquent de devoir mettre un terme à leurs activités pour diverses raisons. L’équipe de BDO Canada possède l’expertise et l’expérience nécessaires pour aider ces entreprises à faire face aux complexités liées au processus de liquidation, comme la gestion de la vente des actifs, la négociation avec les créanciers et le respect de la réglementation.

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